Le retour de Jésus
Après une fin d’année plus que laborieuse, les deux clubs madrilènes ont organisé un match de bienfaisance contre le racisme, dans le cadre du premier tournoi Jesus Gil, ancien président de l’atlético de Madrid.
Jesus Gil était un dinosaure du football espagnol. Il représentait à lui tout seul l’image du beauf espagnol par excellence. Mais sous ses airs débonnaires, se cachait un personnage trouble, ami du président du Mythique Bernabeu, il était comme lui, un sympathisant franquiste. Blanchisseur d’argent et maire de Marbella, il n’hésitait pas à puiser dans les poches du contribuable pour financer l’atlético de Madrid. Dès son arrivée, il ferme le centre de formation du club où se trouve un certain Raul, passé plus tard chez l’éternel ennemi. Quelques années plus tard, il fait signer Hasselbaink, mais il annonce en conférence de presse qu’il est incapable de prononcer son nom : « C’est trop compliqué, il a vraiment un nom de fils de pute ! » . Pas rancunier, le fils de pute en question devient meilleur buteur du championnat à la fin de la saison. En 96, le club rafle le doublé, avec sur le terrain des joueurs comme Simeone, Caminero, Paunovic ou Kiko. C’est le début de la fin. L’atlético descend en deuxième division, ce qui permet à Fernando Torres de planter but sur but. Polémiste et allumeur de mèche, il sait également démotiver ses troupes de la meilleure des manières « le Real, c’est les galacticos et nous, on est les Merdicos » .
Pour redorer le blason d’un des clubs espagnols les plus emblématiques, l’enfant Jésus aura utilisé 34 entraîneurs différents et 150 joueurs aussi bons que vraiment mauvais. Losers devant l’éternel, les Colchoneros ont su malgré tout s’attirer l’affection du grand public, comme Poulidor l’a fait dans l’hexagone. Il y a un an, celui qui donnait des conseils à Florentino Pérez pour gérer un club, s’en est allé.
Sans lui, l’Atlético continue à perdre, mais désormais on s’ennuie ferme au Vicente Caldéron.
JPS