Le match d’une histoire
Deux Allemands discutent.
Helmut : « C’est vraiment bien de voir ces milliers de supporters polonais chez nous. »
Olaf lui fait des yeux de gobie : « ??? Ah bon pourquoi ? »
Helmut : « Cela nous permet de revoir nos anciens modèles de voiture. »
C’était il y a quelques jours, dans Bild. Pour le coup, la presse de boulevard, comme on l’appelle ici, était un peu en dehors des clous. Car si les Allemands reconnaissent du bout des lèvres le caractère « spécial » de la rencontre de ce soir, ils n’en font pas une affaire d’état. « Il est temps d’oublier le passé et de développer un patriotisme sain » , a rappelé dimanche Metzelder, le défenseur central allemand.
Au vrai, les Teutons affichent un désintérêt poli vis-à-vis de leurs voisins. « Nos rivaux historiques restent les Hollandais » , estime Christof Ruf, journaliste à Rund.
Parce que « nous continuons de regarder vers l’Ouest » , semble déplorer Andreas Mix, historien de l’université technique de Berlin : « Dans notre esprit, la Pologne reste un petit pays pauvre de l’Est. Nous envions plutôt le modèle anglais. »
Récemment, les deux attaquants de la Mannschaft d’origine polonaise, Podolski et Klose, ont avoué utiliser la langue de leurs parents pour éviter d’être compris par leurs coéquipiers sur le terrain. Ni les médias ni l’opinion publique ne se sont vexés. « Cela nous a fait plutôt rire » , se rappelle Ruf.
Joachim Barbier – à Dortmund