Football Leaks : Quand City gère ses jeunes Africains comme de vulgaires investissements

L’envers du décor.

Au Ghana, quelques chanceux peuvent rallier l’académie « Right to Dream » , réservoir de joueurs de Manchester City. Les élus, sélectionnés parmi 25 000 jeunes, bénéficient d’une nette amélioration de leurs conditions de vie et se voient dispenser une éducation de qualité dans des salles dont les murs sont grimés de slogans inspirants. Sur l’un d’eux, on peut lire ainsi cette phrase d’Obama : « On doit partir du principe que l’avenir de l’Afrique est entre les mains des Africains. »

Seulement, Mediapart révèle que des documents internes au club de Manchester assimilent les jeunes à de la vulgaire « gestion d’actifs » . Si les bambins espèrent revêtir un jour la tunique bleu ciel, la réalité est tout autre.

Joueurs trimbalés de prêt en prêt, volonté des dirigeants du club d’asseoir leur « domination » sur cette région d’Afrique de l’Ouest et de chasser les prospecteurs concurrents, jeunes relégués au rang de simple rouage d’un « marché concurrentiel » , investissements sur leurs performances de « type capital risque » , le tableau est peu reluisant. Sacrifiés sur l’autel du sport business, les joueurs assurent une manne confortable au club. Le club prévoit ainsi un retour sur investissement de 24% sur 10 ans.

Bernard Caïazzo a raison : le problème du foot n’est peut-être pas le racisme.