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FFF : un rapport à charge mais sans coupable
Alors que le conseil fédéral se réunit en séance extraordinaire cet après-midi et s’apprête à faire tomber les éventuelles sanctions, le Parisien vient de rendre public l’intégralité du rapport de la Commission d’enquête de la FFF sur l’instauration de critères de discriminations au sein de la DTN, rédigé par Messieurs Patrick Braouezec, président de la Fondation du Football, et Laurent Davenas, président du Conseil National de l’Ethique.
Ceux qui avaient pu assister à sa présentation mardi dernier n’ont pas appris grand chose, mais sa lecture in extenso conforte l’impression générale que, contrairement au Ministère, les deux missionnés ont eu la main assez lourde dans leur analyse de la gravité des faits et qu’ils ont globalement validé le travail de Mediapart (qui ne se cache pas de crier victoire). On comprend mieux pourquoi Mr Blaquart s’est particulièrement emporté contre ce rapport qui dresse de son rôle de DTN un portrait particulièrement peu flatteur : incompétent assurément, complaisant envers des logiques discriminatoires probablement, dont il assume la responsabilité première pour les avoir introduit dans la discussion. Si le rapport souligne que la réunion fut sans suite car « à présente enquête peut établir, au vu des éléments précédemment cités, que même si une inégalité de traitement a pu être envisagée, aucun critère discriminatoire fondé sur l’origine ou l’apparence physique n’a été appliqué » , en se félicitant des « résistances humaines » à un tel projet parmi les cadres cadres en responsabilité, il admet effectivement que « lors de cette réunion, après avoir constaté que l’Institut National du Football (INF) forme davantage de joueurs internationaux pour les sélections étrangères que pour l’Equipe de France A, certains intervenants se seraient notamment dits favorables à la mise en place officieuse de critères de discriminations (origine et apparence physique) lors des détections des jeunes devant intégrer les pôles de formation nationaux, afin de limiter le nombre de joueurs susceptibles de choisir, pendant ou après leur formation, une autre nationalité sportive » .
Pour ce qui ressort des causes profondes de cette dérive , la fédération, en tant d’organisme administratif, qui traversait alors un moment de flou institutionnel et de crise interne, est pointée du doigt régulièrement (par exemple « la défaillance dans les chaînes d’alerte » ) , alors que Laurent Blanc et dans une moindre mesure Mr Belkacemi sont épargnés. Pour les préconisations , elle s’arrêtent aux vœux pieux habituels (améliorer la diversité à tous les échelons), notamment en encourageant la fédération à sortir de son splendide isolement face aux questions de sociétés, notamment en veillant « à associer à toute réflexion stratégique des acteurs pouvant apporter une autre vision de la problématique à traiter (Ministères, instances internationales, autres fédérations, associations,…) » . On a hâte d’en voir la mise en œuvre!
NKM