Dymit-rie, les socios pleurent
Dymitri Piterman continue à se faire des amis en Espagne. Après s’en être pris aux journalistes, à ses entraîneurs et remis en cause le système politique espagnol, l’ukrainien naturalisé américain ne montre toujours aucune faiblesse. Un tour de force qui mérite un certain respect puisque les Basques commencent à s’agacer sérieusement, un affrontement apparaissant inéluctable si le président d’Alaves continuait dans ce registre.
Lassé des coups de sang du polémique président du club de sa ville, Alfonso Alonso, le maire de Vitoria, a jeté le premier pavé dans la marre bouseuse du millionnaire. « Ce n’est pas agréable ce qu’il raconte dernièrement. Il montre tout simplement qu’il est dénué de talent. » Compromis et partenaire du club, la ville et la région d’Alava ont demandé à Piterman de se calmer au risque de perdre certains financements.
Le dirigeant d’Alaves s’est également attiré les foudres de son public en détruisant les liens sacrés que les socios maintenaient avec le finaliste de la coupe de l’UEFA 2001. ‘Sentimiento Albiazul’ est ainsi devenu le plus grand opposant au régime dictatorial en place. « Nous voulons que l’image donnée par nos couleurs soit sérieuse, humble, élégante, transparente et avec la possibilité pour tous de s’exprimer librement. » Tout le contraire donc de ce qui se passe actuellement. Pour donner plus de sens à ses protestations, l’opposition a créé un site web dont le dessein est clairement résumé dans le nom. ‘Dymitri Kanpora’ (Dymitri dehors).
Pour répondre à ces voix dissonantes, Piterman a donné son avis toujours mesuré et élégant sur cette initiative : « Il y a toujours des alcooliques et des handicapés qui viennent déranger. Ils ont trop de temps libre et n’ont que ça à faire. Les abonnés ont le droit de venir aux matchs mais ils ne peuvent rien exiger, ni en matière de résultats ni en matière de gestion car ce sont des choses qui leur échappent. » En clair il faut que les imbéciles payent, en fermant leurs gueules. Un modèle qui n’est pas nouveau puisqu’il a montré ses limites avec le PSG.
Loin d’en rester sur ces stupides déclarations, les supporters d’Alaves ont organisé une manifestation avant le match de dimanche prochain pour contester cet abus de pouvoir. En effet, les supporters ont décidé de faire grève pendant les dix premières minutes et les 10 dernières d’une partie à très haute tension. Pour ne rien arranger l’équipe lutte contre la relégation. Qui dit pire ?