Drame andalou 2
Joaquin n’en a pas tout à fait fini avec le Betis Séville. L’international espagnol, dont le FC Valence avait précipitamment annoncé la venue la semaine dernière, a vécu ces derniers jours un véritable enfer. Après les insultes de ses supporters et celles de son président, le joueur formé chez les verdiblancos a été prêté au club de deuxième division espagnole, Albacete, le temps d’une journée. « Histoire de lui faire comprendre que sortir du Bétis ça se mérite » , selon Ruiz de Lopera. Jeudi dernier, Lopera déclarait à Joaquin que les 25 millions d’euros iraient directement dans les caisses du club andalou. Pas un sou donc pour son agent et accessoirement son père. Il faut dire que le paternel a des manières assez particulières de négocier les contrats, puisque le Bétis avait profité d’une clause lui permettant de prêter le joueur au club qu’il désirait et ce sans demander au principal intéressé son consentement préalable. A la fin d’une réunion houleuse, Lopera, ce vicieux, annonce à sa star qu’il doit se présenter dans la soirée à Albacete, condition sine qua non pour que son transfert à Valence se réalise. Histoire de casser un peu les couilles aussi. 500 kilomètres plus tard, Joaquin, qui s’est déplacé avec sa voiture personnelle, arrive au siège du club castillan. Personne pour l’accueillir, il décide donc de se prendre en photo devant le stade, cliché qui servira de preuve à Lopera. Quand le mal-aimé revient à Séville dans la soirée, Lopera, qui a d’autres tours dans son sac, lui annonce qu’il fait partie du groupe de joueurs qui vont disputer la première journée de Liga face à Valence. Le joueur part donc à Valence sans savoir avec quel club il va jouer. Interrogé sur la situation de son fils, seul le père semble s’y retrouver : « J’espère que c’est l’équipe de mon fils qui va gagner… Enfin je veux dire Valence vous m’avez compris. » Irureta, le nouveau coach du Bétis, lui, ne semble pas surpris, et il faut dire qu’il en a vu d’autres avec Lendoiro, son ex-président : « C’est assez incompréhensible sa situation. Il fait partie de l’équipe, mais pas totalement. De toute façon pour négocier avec Lopera il ne faut pas être dur en affaires, il suffit simplement d’être patient, endurant, et noctambule. » Hier, le joueur s’est à nouveau déplacé à Valence pour une visite médicale, puis est revenu à Séville dans la soirée pour négocier avec Lopera une fin de contrat à l’amiable. Une histoire sans fin donc…
JPS