- Liga
- 38ème journée
Y a pas que les grands qui rêvent
La dernière journée de Liga va enfin tuer le suspens. Comme prévu, l'un des deux gros accrochera une coupe en plus à son palmarès. Mais ce week-end, il y a des choses beaucoup plus intéressantes à voir. Plus d'une équipe sur deux rêve à quelque chose. C'est beau une Liga qui se termine.
A force de crier au loup, personne n’y croyait plus. Aucun des deux géants n’a accepté de lâcher l’affaire avant la dernière journée. Si tout se déroule comme prévu, le champion aura (peut-être) 99 points et sera (sans doute) Blaugrana. Son dauphin blanc aura tout de même atteint la marque irréelle de 98 points. Avec un tel total, le Dynamo de Madrid aurait été champion partout ailleurs. Pas en Espagne, pas cette saison. Valence, le troisième, est à 30 points derrière les mastodontes. C’est à ce moment-là qu’on se demande si on ne vit pas en Ukraine.
Mais ce week-end, l’idiot c’est celui qui ne fait que regarder en haut car neuf autres clubs ont eux aussi quelque chose à perdre. Cinq d’entre eux leur place en première division : Valladolid, Santander, Malaga, Tenerife et Xerez. C’est la première fois depuis la saison 1991-1992 que l’ascenseur pour la D2 est aussi rempli avant la dernière journée. Ce qui est encore plus nouveau, c’est que deux des candidats à la descente (Valladolid au Camp Nou, Malaga à domicile) joueront leur survie contre les deux candidats au titre. Des larmes et du sang couleront dimanche soir vers 20h45.
Un plan net et sans accroc
Au Real, on compte sur Javier Clemente, débarqué comme un sauveur en avril à Valladolid. Le coach basque est en passe de réaliser un exploit. En sept matchs, il a réussi l’impossible : trois victoires, trois nuls et une seule défaite. Son plan était clair : « Je voulais arriver au dernier match avec des chances de maintien » . Jusqu’à présent tout s’est déroulé sans accroc. Sauf que le dernier match, c’est au Camp Nou contre un Barça hystérique. Comment convaincre un quarteron de condamnés qu’il peut se sauver sur le terrain d’un leader assoiffé de titres ? « Parler, parler beaucoup » . Un point suffirait aux Violet et Blanc pour sauver leurs têtes. Juste ce qu’il faudrait pour offrir le titre au Real.
Car les Merengues, eux, se déplacent à Malaga. Autre terre, même combat. Les coéquipiers de Selim Benachour auront les oreilles fixées sur les transistors du Camp Nou. Car Lopez Muñiz, le coach andalou, a lui aussi un plan. D’abord, la Pep Team tue le suspens rapidement en claquant 3 buts d’écart à la mi-temps à Valladolid. Les Madrilènes prendraient alors un gros coup au moral. Son équipe leur sauterait alors à la gorge et se sauverait après une deuxième mi-temps héroïque. Mais pour cela, il faudra rompre avec cette série de dix matchs sans victoire. Lopez Muñiz : « Je leur ai donné l’exemple de l’Atletico, une équipe qui, il y a trois mois, était au fond du trou et qui est sur le point de soulever deux trophées cette saison » . Certes, mais à l’Atletico, il y a Forlan et Agüero, hein.
Gagner à tous les coups
Pronostiquer le vainqueur de la Liga, c’est une chance sur deux de se tromper. L’un de ces deux-là ne gagnera aucun titre cette saison, et ça c’est du 100%. En revanche, deviner qui va se sauver relève de la magie noire. Sur cinq, trois descendront. Il y a exactement 243 cas de figures possibles. Dans la majorité des cas, le Racing (17ème, 36 points) et Tenerife (19ème 36 points), qui affronteront des équipes déjà en vacances (Sporting pour le premier et Valence pour le second), s’en sortent. Il ne reste plus donc qu’à se jeter sur le multiplex et la calculette. Les premiers dés seront jetés dimanche à 19h. En attendant, rêvez, c’est gratuit.
Thibaud Leplat, à Madrid
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