Victor Hugo Montaño, pas un misérable !
Titulaire indiscutable de l'attaque montpelliéraine et meilleur buteur de Ligue 2 avec 13 pions cette saison, Victor Hugo Montaño est peut-être celui qui va permettre au club de Loulou Nicollin de remonter en Ligue 1. Après cinq années interminables en Ligue 2.
Une petite mise au point s’impose, son prénom n’est pas un hommage au célèbre écrivain du XIXème siècle. Du moins pas à la connaissance du Colombien : « C’est vrai qu’à chaque fois tout le monde me demande ça au début. En fait j’ai jamais pensé à demander à mes parents. Je sais que mon père m’a donné ce nom en hommage à mon oncle qui s’appelait Victor » . Pur produit du football des rues de Cali, le joueur se forme aux parties de gonfle avec ses potes, disputées pieds nus dans son quartier d’enfance. Victor pense à une carrière de footballeur et s’inscrit dans l’école du coin. Une fois passé pro, il signe aux Millionarios Bogota.
Repéré lors du mondial des moins de 20 ans en 2003 par des recruteurs, Victor Hugo est courtisé par deux clubs : l’un, basé à Dubaï, l’autre, à Istres. Pour ne pas se griller direct, le joueur est prêté à Istres, tout juste promu en Ligue 1, en 2004. Il n’inscrit que 2 pions en 33 matchs et le club est relégué. « Mon agent m’a proposé à Montpellier. Il fallait qu’Istres paye le transfert, ils n’ont pas voulu, donc j’ai été prêté à Montpellier. Au bout d’une saison, j’ai signé quatre ans » , confesse le joueur. La Ligue 2 n’est pas une perspective très réjouissante, surtout qu’à l’époque, sa femme est au pays et qu’il ne maîtrise pas le français. El Colombiano joue souvent, parfois sous les caméras d’Eurosport, mais il claque seulement 12 buts en 3 saisons. Le manque affectif, sans doute.
Depuis, les choses ont changé. Sa femme l’a rejoint dans l’Hérault, le joueur manie bien la langue de Molière et il vient d’avoir une fille. Tout ce qu’il faut pour la stabilité. Ce qui lui permet ainsi de faire oublier Victor Bonilla, dernier Colombien passé par la Paillade et qui s’était totalement planté avec… zéro pion marqué. Montaño a surtout redonné espoir à son club, qui végète en deuxième division depuis trop longtemps. Un succès pour Rolland Courbis, qui l’a relancé. « Il me donne beaucoup de confiance. Il met une bonne ambiance dans l’équipe. Cela se passe bien, c’est quelqu’un qui nous fait travailler simple, il a confiance en moi » , glisse l’international colombien, qui s’est souvent montré décisif cette saison. A noter à ce titre que le club ne perd jamais lorsque Montaño marque.
Courbis, encore, est fan du joueur : « Il est taillé pour le football moderne. Il est en nette amélioration par rapport à celui que j’avais, il y a deux ans, et il commence à tenir ses promesses. Solidité athlétique énorme, détente, vitesse, il a tout de l’attaquant moderne. C’est pas un renard des surfaces mais il est capable de marquer, faire marquer, créer des brèches, provoquer des coups francs » .
Ce que l’animateur de RMC oublie de préciser, c’est que son poulain possède un geste technique original pour mettre à distance ses adversaires dès qu’ils se mettent derrière lui, à savoir le coup de fesses : « C’est un geste que je fais depuis tout petit. C’est ma façon de protéger le ballon. Avant j’avais des problèmes avec les arbitres, parce que je laissais traîner le coude. Maintenant, ils voient que c’est une façon de protéger le ballon » .
Avoir du cul, c’est peut-être l’ingrédient qui fera la différence pour que Montpellier puisse retrouver l’élite en fin de saison. Loulou Nicollin en a marre de voir son équipe réduite aux matchs diffusés le lundi soir sur le câble, et Victor Hugo le sait : « On se bat pour la montée, cela se jouera à pas grand chose. Montaño fait partie de nos armes importantes. Loulou s’impatiente, cela fait cinq ans que son club stagne en Ligue 2 » .
Bastia – Montpellier, ce soir à 20h
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