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Van der Vaart et le couac madrilène

Par Antoine Donnarieix
Van der Vaart et le couac madrilène

Lors de la saison 2009/2010, le Real Madrid ponctuait son parcours contre Málaga. Aujourd'hui au Betis Séville, Rafael van der Vaart se souviendra sûrement de cet épisode, bouclé par une blessure et la fin de son aventure madrilène, à Málaga.

Dans le stade de la Rosaleda, l’ambiance oscille entre une attente interminable et des cris de soutien. En ce 16 mai 2010, Málaga joue à distance sa survie dans l’élite de la Liga. Les Andalous doivent tenir la dragée haute au Real Madrid pour cette 38e journée de Liga. Dominateurs, les Boquerones prennent rapidement l’ascendant psychologique sur leurs adversaires grâce à Duda, bien aidé par une remise en talonnade de Caicedo. Malmené, le Real peine à refaire surface, malgré un duo d’attaque prolifique. Cristiano Ronaldo, 33 buts au cours du présent exercice, aidé par un Gonzalo Higuaín à 27 banderilles, ne trouve aucune solution. Dans cette pâle copie, un homme va pourtant parvenir à remettre les siens dans le droit chemin : Rafael van der Vaart. Servi depuis le côté gauche par Marcelo, VdV doit se débarrasser de trois défenseurs pour s’ouvrir un angle de tir depuis son pied gauche. D’un tir taclé plein de détermination, le Batave s’arrache pour égaliser et génère la joie de son coach, Manuel Pellegrini. Tout juste revenu de blessure, le milieu offensif va pourtant rechuter. Une nouvelle déchirure musculaire, et le numéro 23 laisse sa place à Royston Drenthe, dix minutes avant l’arrivée des vacances. Une sortie bien symptomatique des difficultés du joueur à s’insérer pour de bon dans un Real Madrid complètement malade.

Clash avec Pellegrini

« Nous avions déjà pensé à Benítez en 2009, nous lui avions fait une offre. Malheureusement, cela était impossible, parce qu’il venait de prolonger à Liverpool. Il est espagnol, madridista et connaît bien la maison. » Dans une interview donnée à la Cadena Ser le mois dernier, Florentino Pérez annonçait indirectement que Manuel Pellegrini n’était pas le choix numéro un de la Casa Blanca à cette époque. Hasard ou pas, El Ingeniero ne remportera aucun titre lors de son année sur le banc du Real, et Rafael van der Vaart servira uniquement de faire-valoir. Informé de son statut, l’international avait d’ailleurs éclairci les choses dès le début de saison dans les colonnes du Telegraaf, quand il constate qu’il passe toute la pré-saison sur le banc des remplaçants. « Pellegrini m’a dit : « Cher Rafa, je suis désolé, mais je ne crois pas que tu rentreras dans mes plans. » » Le joueur pense donc déjà à rentrer sur Hambourg, son ancien club. Il renchérit le jour suivant dans le quotidien Algemeen Dagblad : « Quand un entraîneur se comporte comme cela, il est clair que tu dois le prendre en compte. Mes possibilités au Real Madrid sont quasi nulles, pour ne pas dire nulles. Il faut être réaliste. (…) Le pire dans tout cela, c’est que le Real n’a pas été clair. Ils ne m’ont pas dit littéralement « Rafa, va-t’en. » »

Et pour cause, le dialogue entre le président Pérez et Pellegrini est aussi loin d’être idéal. Quand l’entraîneur se remémore sa période d’une année chez les Merengues, la raison de cette saison blanche était due à une mésentente avec la direction, considérée comme tête pensante de la cellule de recrutement. « J’ai toujours parlé au sein du club et je n’ai jamais communiqué par un autre biais, expliquait Pellegrini au Pais en mai 2013. Je ne sais pas si mon image renvoyée est celle d’un entraîneur soumis ou faible, mais je n’ai pas besoin d’aider les gens tout en haut du club pour faire changer les choses. J’ai juste besoin que le club croit en mes idées. Au Real, ils n’y ont pas cru. Je souhaitais conserver Robben et Sneijder, parce que je considérais que ces acquisitions n’étaient pas mauvaises. Le temps m’a donné raison. » Pendant que Sneijder claque un triplé championnat-coupe-C1 avec l’Inter Milan à la fin de la saison 2009/2010, Rafael van der Vaart trouve tant bien que mal une place à Madrid. Malheureusement, les performances collectives sont indignes du standing du Real. En octobre 2009, la gifle reçue contre les semi-amateurs d’Alcorcon en Coupe du Roi (4-0) fait les choux gras de la presse. Unique buteur au match retour, Van der Vaart est malgré tout pris dans ce cyclone médiatique où Pellegrini sert de bouc émissaire. Contre l’OL, le Real est éliminé pour la sixième fois consécutive en huitièmes de finale de C1. En championnat, le club termine deuxième derrière le FC Barcelone et perd ses deux Clásicos (1-0, 0-2). Résultat ? Une crise, une vraie.

Sylvie malade, le Real au second plan

Mais pourquoi diable Van der Vaart a-t-il décidé de rester au Real Madrid alors qu’il n’était pas convié initialement par Pellegrini ? Probablement par amour pour sa femme, Sylvie, touchée par un cancer du sein et traitée en Espagne. « Ma femme, c’est tout pour moi, évoquait-il au Algemeen Dagblad. Il est important qu’elle suive son traitement. Pour l’instant, je suis heureux, parce que tout va bien. En ce moment dans notre vie, il y a des choses plus importantes que le football. Ce facteur va évidemment jouer sur mon futur professionnel. » Au chevet de sa belle, Van der Vaart enchaîne une pige madrilène supplémentaire. Peu importe Pellegrini, peu importent les titres. Sans briller dans cette année galère de toutes parts, le Hollandais finira par s’envoler pour Londres et Tottenham à l’été 2010. Malgré des qualités indéniables, l’image donnée par Van der Vaart au sein des Blancos aura le même visage que la fin de son histoire de cœur avec Sylvie : celui d’un immense gâchis.

Par Antoine Donnarieix

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