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United, le faux-calme

Après un mercato quasiment inexistant durant lequel il n'a recruté qu'un seul joueur majeur, Manchester United et José Mourinho n'entament pas leur saison de manière totalement sereine. Et le Portugais, qui a longtemps réclamé des renforts, n'y est pas pour rien.
C’est un fait rare. Très rare. Peut-être même unique. En 2018, une équipe dirigée par José Mourinho n’a acheté qu’un seul joueur majeur lors du mercato estival. Alors qu’il avait vu son employeur lâcher 349 millions d’euros depuis son arrivée en juin 2016 au sein d’un Manchester United qui en a dépensé 766 en cinq ans, le Portugais a cette fois observé sa hiérarchie signer seulement deux gros chèques : l’un pour le prometteur milieu de terrain Fred (59 millions), l’autre pour l’inexpérimenté latéral Diogo Dalot (vingt millions). Lee Grant, portier de 35 ans, est quant à lui arrivé pour un montant dérisoire à leurs yeux. Un calme plat sur le stand des transferts (même si Tottenham, premier club de Premier League à n’avoir recruté absolument personne depuis 2003, fait plus fort) qui a évidemment exaspéré celui qui trouvait que Manchester United n’investissait « pas assez » il y a encore six mois.
Le Special One a donc longtemps réclamé et, ne voyant rien venir, fait part de sa frustration. « Le président de mon club sait ce que je veux. Il ne reste plus que quelques jours, donc j’attends de voir (…) Si on n’améliore pas notre équipe, la saison va être difficile, a-t-il par exemple souligné au micro de MUTV, indiquant qu’il avait proposé son habituelle liste des éléments désirés. Soit les autres clubs sont vraiment forts et ont déjà des équipes fantastiques, soit ils ont recruté massivement comme Liverpool, qui achète à tout-va. » Pour diverses raisons (clôture du marché anglais dès le 9 août, refus de Jérôme Boateng…), aucun souhait du Lusitanien n’a ainsi été exaucé.
Préparation galère
Mais sachant qu’aucun départ n’est à déplorer (hormis ceux des non-utilisés Daley Blind et Sam Johnstone) et que l’effectif reste de qualité, les Red Devils doivent-ils concrètement s’inquiéter ? Le début de saison risque en tout cas d’être poussif. Outre les internationaux présents à la Coupe du Monde russe et qui ont repris assez tard – leur coach leur a d’ailleurs demandé de revenir plus tôt que prévu -, d’autres ont connu une préparation tronquée. C’est le cas pour Sergio Romero, Antonio Valencia, Dalot, Marcos Rojo, Nemanja Matić et Ander Herrera, tous blessés. Idem pour Anthony Martial, qui a fêté la naissance compliquée de son deuxième enfant avec sa famille et dont le comportement n’aurait pas plu à son technicien.
Merci à tous pour vos messages. Mon petit Swan va bien, pour la maman ça était plus difficile mais Grâce à Dieu elle va mieux maintenant. Desolé mais ma famille passera toujours avant Tout… Retour demain à Manchester ??
— Anthony Martial (@AnthonyMartial) 1 août 2018
Ce dernier a tenu à rectifier les choses en conférence de presse, niant un quelconque conflit : « Il a eu neuf jours de préparation sans entraînement, sans football, absolument rien. Il fait partie du groupe de joueurs qui n’ont pas eu de pré-saison, c’est aussi simple que ça. Vous essayez de monter un dossier et il n’y a pas de dossier. Pendant neuf jours, il ne s’est pas entraîné. Il doit donc recommencer. Quand vous êtes neuf jours sans une minute d’entraînement ou de football, vous reculez et vous recommencez avec les autres personnes. Il n’y a pas d’histoire. »
Et le relationnel, M. Mourinho ?
Le problème – qui vient, selon Mourinho, des médias -, c’est que l’ancien entraîneur de Chelsea doit aussi se justifier sur d’autres de ses poulains. En premier lieu sur Paul Pogba, dont les envies de départ évoquées auraient pour origine ses relations avec José. S’il parait peu probable de voir le Français quitter l’Angleterre pour Barcelone, Manchester souffre forcément de ces rumeurs et de ce climat pesant. « Il y a trop de choses négatives, a corroboré Rio Ferdinand, ancien cadre de MU, dans le Daily Mail en ciblant son coupable.Lorsque vous faites partie d’une équipe, que vous entendez beaucoup de choses négatives et qu’aucun son positif ne sort de la bouche de la personne qui dirige votre équipe, assis sur le banc, cela ne présage rien de bon (…) Le public perçoit un mauvais état d’esprit en ce moment au sein du club, ce n’est pas bon. »
Réponse de l’intéressé : « J’aime mes joueurs, j’aime travailler avec eux. Un mensonge répété mille fois reste un mensonge, mais la perception des gens est que c’est vrai. Quand vous répétez mille fois que ma relation avec mes joueurs n’est pas bonne, c’est un mensonge. Répété mille fois, mais cela reste un mensonge. » Place à la vérité, alors. Celle du terrain, qui commence ce vendredi soir face à Leicester.
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