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Une journée dans la peau d’un supporter privé d’électricité

Par Tom Binet
4 minutes

Ce lundi, l’Espagne et le Portugal ont connu une gigantesque panne de courant ; une situation qui revient peu à peu à la normale après 24 heures de chaos. Et si la situation s’était produite en France ? Pire, un dimanche de foot ? Plongée dans la journée fictive d’un supporter privé d’électricité.

Une journée dans la peau d’un supporter privé d’électricité

9h14 : Maxime se réveille en sursaut, le soleil tape déjà bien derrière les rideaux. Quelle heure est-il ? Impossible de savoir : le téléphone n’a pas pu charger et même ce bon vieux four se refuse à afficher le moindre chiffre lumineux. Premier constat : plus aucun appareil électrique ne semble en état de marche.

9h21 : Après quelques minutes de recherche, le jeune homme parvient enfin à mettre la main sur sa batterie externe, sans pouvoir se souvenir s’il avait fait l’effort de la recharger en rentrant de son dernier festival l’été dernier. Ouf, il reste un peu de jus, le smartphone va pouvoir démarrer. Comment ça aucun réseau ? Retour au grenier pour dégoter la seule option pour percer le mystère : la vieille radio à pile entreposée là depuis des lustres va pouvoir servir à nouveau. À peine branché sur les infos, la sentence tombe : tout le pays est en proie à une panne générale d’électricité, il va falloir se débrouiller sans.

9h45 : Qu’il est agréable de commencer une journée par une douche froide ! Même le petit-déjeuner a moins de saveur, avec une brioche pas grillée… et sans café.

10h02 : Sans nouvelles du reste de l’équipe, notre footballeur du dimanche prend tout de même la direction du stade du coin : c’est jour de match ! Et pas n’importe lequel, puisque c’est jour de derby face au leader de la poule E de R1.

11h06 : Avec quelques minutes de retard et malgré les absents (sacré Charles et sa Tesla modèle 100% énergies pas si renouvelables que ça), la rencontre peut finalement avoir lieu. Coup dur pour Maxime : personne n’aura pu immortaliser cette reprise du tibia qui file au fond. Le premier but de la saison pour notre défenseur décrit par tous comme « dur sur l’homme » et n’ayant jamais de peur « d’envoyer un bon vieux tacle bien senti ».

12h58 : La partie se termine finalement sur un match nul. Enfin, c’est ce qu’indique le tableau magnétique de Michel, l’intendant du club, aujourd’hui privé de son tableau de score. Il y a un truc qui ne change pas : les bières et les sodas sont tièdes.

13h17 : Déjà l’heure de filer pour notre homme, qui mène chaque dimanche une double vie d’amoureux du ballon rond. Surtout qu’il sait bien qu’après 90 minutes d’effort, c’est à pied qu’il va désormais devoir rejoindre le stade pour encourager son équipe favorite, faute de transports en commun. Un périple qui lui rappellera les années lycée, à l’époque où le moindre ticket économisé représentait une victoire pour les maigres économies du garçon et de ses potes.

13h53 : Les mauvaises nouvelles s’accumulent. Sans grande surprise, le petit stand de fast-food du haut de la rue pavée derrière l’église n’a pas pu ouvrir. Va ouvrir un rideau à la force des bras, et puis le barbecue au charbon, ça s’improvise pas. Pas d’habituel merguez-frites donc, il faudra se contenter de ses ongles.

14h24 : C’est la cohue sur le parvis du stade. Mais pourquoi ça n’avance pas ? La réponse ne tarde pas à circuler dans la file : impossible de valider les billets électroniques pour accéder à l’enceinte, il va falloir faire fonctionner le système D.

14h58 : Maxime a enfin pu arriver jusqu’à sa place, bien calé entre les escaliers de la porte F et Chantal, sa fidèle voisine de toujours. Laquelle garde le sourire, malgré le contexte. Tiens, c’est le jour où elle ne peut pas être jouée qu’on se rend compte qu’en fait elle nous manque un peu, cette petite musique accompagnant l’entrée des joueurs.

15h46 : Déjà la mi-temps ? Il faut dire que sans tableau d’affichage pour suivre l’évolution du temps, pas facile de se repérer. Surtout que le spectacle proposé sur la pelouse est en accord avec ce bel après-midi ensoleillé de printemps, qui invite plus à une bonne sieste qu’à de grandes envolées.

16h55 : Encore une défaite pour les protégés de notre supporter invétéré, qui devra donc attendre quinze jours pour espérer célébrer une victoire à domicile. L’attente commence à être longue, mais ce n’est pas si grave : de toute façon, personne ne va pouvoir consulter le classement aujourd’hui.

17h15 : Dernière étape de la journée pour Maxime, qui doit faire un petit détour par le supermarché du coin avant de rentrer. Sur sa liste de courses forcément, quelques bougies et une recharge de gaz pour remettre en route le réchaud de camping. Qu’importe la foule venue dévaliser les rayons, notre homme se délecte d’avance du bon repas chaud qui l’attend après une journée aussi improbable.

20h45 : Faute d’éclairage, le match du soir a été annulé. Devant son assiette de raviolis, Maxime peut sourire : pour une fois, son dimanche soir ne sera pas rythmé par la frustration de ne pas avoir pris l’abonnement TV cette saison. Pour une fois, il ne manquera rien.

Paris, ici c’est la hiérarchie

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