Tu sais que tu supportes le Shakhtar quand…

– Shakhtar, Chakhtar, Chaktior, Шахтар. Peu importe l’écriture. Toi, tu sais que le nom de ton club est un hommage à Alekseï Stakhanov, le mineur de l’extrême, dont les performances minières ont entraîné la naissance du stakhanovisme.

– D’ailleurs, tu sais qu’avant tout cela, ton club s’est appelé Stakhanovets Stalino. Un nom qui fait peur à l’adversaire avant même de l’avoir affronté.

– D’ailleurs, tu sais qu’encore avant tout cela, ton club s’est appelé Lenin’s Club. Un nom qui pousse l’adversaire à ne pas faire de conneries. Sous peine de ne pas jouer le match suivant. Ni celui d’après.

– Tu connais tous les clubs qu’a entraînés Mircea Lucescu. Et il n’y en a pas qu’un.

– D’ailleurs, à ce propos, en plus d’avoir de la sympathie pour le Shakhtar, tu as aussi de la sympathie pour Brescia. Comme ça, des histoires de cœur.

– Chaque dimanche soir, après l’Equipe du dimanche, tu pars faire un petit tour sur Soccerway pour voir si le Shakhtar a gagné en championnat. Eh oui, ils ont gagné.

– Tu as toujours bien aimé le maillot de la Hollande.

– Tu ne sais pas pourquoi, mais tu t’es pris d’affection pour Henrikh Mkhitaryan, aka « la gâchette arménienne » .

– D’ailleurs, tu sais écrire Mkhitaryan sans faire copier-coller. Mais tu hésites encore sur la prononciation.

– Sur Football Manager, tu as toujours été bon pour dénicher des petits Brésiliens de 18 ans.

– D’ailleurs, à chaque fois qu’un nouveau Brésilien fait son trou au Shakhtar, tu te sens un peu privilégié, parce que toi, ça fait cinq ans que tu le connais.

– Tu es bien conscient qu’il y a dix ans, tirer le Shakhtar Donetsk en Ligue des champions était l’assurance de s’assurer deux victoires en phases de poules. Aujourd’hui, tu sais que tout le monde te craint. Et tu es plutôt fier de cette ascension.

– Le fair-play ? C’est démodé. Tu laisses ça aux faibles.

– L’histoire des mines de charbon des Cévennes, de Lavaveix, de Manosque ou de Cruéjouls n’a aucun secret pour toi.

– Tu auras toujours un peu d’affection pour Naples, la Lazio, Munich 1860, le RC Strasbourg et Manchester City. Parce que, jusque dans les années 50, ton maillot était bleu ciel.

– Toi, tu as participé à la Coupe Soviétique. Ils peuvent en dire autant, le Barça ?

– Tu sais qu’au fond, Brandão, c’est un bon gars. Et qu’effectivement, au Shakhtar, il a jamais rien toucheo.

– Tout le monde se souvient de la doublette Schevchenko-Rebrov au Dynamo Kiev. Mais toi, ce dont tu te souviens, surtout, c’est que Rebrov a été formé chez toi, avec le maillot orange. On dirait quoi, si Maldini avait été formé à l’Inter, et Xavi au Real Madrid ?

– Tu sais qui est Rinat Akhmetov. Même si son nom te fera toujours penser à Akhenaton. Ou à la compagnie ACME, des Looney Tunes.

– Tu sais qu’avant 2000, ton palmarès, c’était deux Coupes d’Ukraine. Depuis 2000, c’est sept championnats d’Ukraine, huit Coupes, quatre Supercoupe et une Coupe UEFA. Bah quoi ?

– L’argent ne fait pas le bonheur. Mais par contre, il fait gagner des titres.

– Tu adores quand, chaque année, les commentateurs de football français parlent de ton club comme d’une « surprise » .

– Tu adores quand, chaque année, après avoir tapé un ou deux cadors européens, les commentateurs de football français parlent de ton club comme d’un « épouvantail » .

– Tu penses que la seule façon de renverser une dictature, c’est d’imposer une nouvelle dictature. Et ça marche.

– Viktor Onopko, Cristiano Lucarelli, Stipe Pletikosa, Milan Jovanović et Nery Castillo auront toujours une petite place dans ton cœur.

– Le dimanche, toi, ce que tu aimes, c’est trouver un resto de spécialités ukrainiennes, et te mettre des Pelmenis, des Cartoplyaniki et une salade Chouba. Un vrai truc de puristes.

– Le regretté chanteur des Clash, Joe Strummer, a écrit, en 2001, une chanson en l’honneur de ton club. Bah ouais, c’est autre chose que la chanson « My Name is Zlatan » , par Al’Pach, hein.

– Par contre, le surnom « Les Taupes » , tu ne le valides pas du tout. Surtout depuis que tes potes en profitent pour t’appeler René.

– Beyoncé est venue chanter dans ton stade. Un truc qui n’arrivera jamais à Francis-Le Blé. Ou au Roudourou.