Tu n’accepteras jamais que le Portugal ou la Russie gagnent une Coupe du monde.
Tu joues contre une équipe d’Espagnols torse nu qui arborent abdos travaillés et coupe mulet. Et que tu perds.
Tu viens de marcher pour la 17e fois du match sur le ballon.
Tu t’es déjà retourné un doigt de pied en tentant un plat du pied sécurité.
Pour toi, il faut toujours se méfier d’un sport popularisé par les Américains.
Tu dis non aux joueurs qui s’épilent les jambes.
Tu sais qu’un sport un peu sérieux se joue en deux mi-temps, pas avec des tiers-temps.
Tu as déjà passé ton aprem à claquer des lucarnes pour finalement te faire souffler la petite Ilda, 15 ans mais mûre pour son âge, par Bixente, un beauf qui fait du surf. Et qui parle allemand.
T’as toujours pensé que David Ginola était meilleur qu’Éric Cantona.
Tu découvres que la Suisse et le Pérou comptent chacun une finale de Coupe du monde. Scandale.
Tu sais pas comment défendre. Essaye de tacler, pour voir.
Tu peux te faire les chevilles/les genoux/les cuisses sur un mauvais appui.
Tu as déjà essayé de retirer tous les grains de sable de ton maillot de bain.
Tu as déjà pris un coup de vent. Et du sable dans les yeux.
Tu détestes Juninho. Un match où 90% des occasions de but sont des coups francs, c’est pas pour toi.
Tu sais que c’est un sport de Marseillais.
Tu as déjà grillé tes vacances pour un sale coup de soleil, qui t’a transformé en vilain lépreux indien.
Tu as compris depuis longtemps que le pays du football ce n’est pas le Brésil, c’est l’Argentine.
Tu as regardé le programme du Beach Soccer Show organisé par Pascal Olmeta, avec des concerts d’Alizée, de Nolwenn Leroy et de Christophe Maé au chapiteau Fontvieille de Monaco.
Ton amour à toi, c’est une défense à 4 bien alignée, pas des centraux qui claquent 7 buts par match.
Tu valides le mariage gay. Mais pas ta peau contre celle de Pancho, 120 kilos ruisselant de sueur.
Tu n’as jamais compris ces conneries de mouettes et de chalutier.
Tu sais que la rareté fait le prix des choses. Trop de retournés tue le retourné.
Tu détestes les scores de handball. Et le Barça.
Au fil des années, tu t’es mis à tirer plus de maillots et à courir beaucoup moins. Tu es Philippe Mexès.
Sébastien Perez international, tu n’as jamais compris.
Tu sais qu’un championnat de France qui a lieu en PACA, à Montpellier et en Corse, c’est pas crédible.
Tu es contre la double pleine. Une balle dans la tête : visage rougi et sable dans la bouche.
Tu sais que Joël Cantona n’a jamais été un vrai joueur de foot.
L’attaquant adverse vient de claquer son troisième retourné du match et court sur la plage en criant « golazo » .
Voir les ventres enflés de retraités ayant trop donné à la bière et au barbec’ te fait flipper.
Michael Pagis était capitaine de l’équipe de France à 39 ans, c’est pas sérieux.
Ton bonheur est dans le pré.
Vous n’aimez pas la mer. Vous n’aimez pas la montagne. Vous n’aimez pas la ville… Allez vous faire foutre.
Article publié pour la première fois en juin 2013.
