- Serie A
- 18e journée
- Juventus/AS Roma (3-0)
Trois baffes : la Juve terrasse la Roma
Impossible de se dresser devant elle : la Juventus n'a fait qu'une bouchée de la Roma. Les Turinois s'imposent 3-0 dans ce premier match au sommet de l'année 2014, grâce à des buts de Tévez, Bonucci et Vučinić. La Juve est sacrée championne d'hiver, tandis que Rudi Garcia essuie sa première défaite à la tête de la Roma.
Juventus – Roma 3-0Buts :Vidal 17′, Bonucci 48′, Vučinić 77′
Rien à faire : cette Juve est trop forte. Après en avoir passé trois au Napoli il y a quelques semaines, le double champion d’Italie a réservé le même tarif à une Roma pourtant arrivée au Juventus Stadium avec de belles intentions. 3-0. Net, précis, violent, même. Une véritable démonstration de force, face à une équipe qui a crânement joué sa chance en début de match, et qui s’est petit à petit éteinte, impuissante face aux coups de boutoir turinois. Le match aurait pu être différent si la Roma avait concrétisé par un but sa domination en début de rencontre. Ironie et cynisme : sa période de domination s’est bien concrétisée par un but, mais par un but turinois, inscrit par Vidal. Après cette ouverture du score, la Juve a repris le contrôle des opérations et a déroulé son jeu. Le deuxième pion, inscrit en tout début de seconde période, a été le coup de massue dont les joueurs de Rudi Garcia ne sont jamais parvenus à se remettre. En fin de rencontre, ils ont définitivement capitulé avec cette double expulsion de De Rossi et Leandro Castán, et le troisième but sur pénalty de Vučinić. La Roma perd ainsi son premier match de la saison, tandis que la Juve aligne une dixième victoire consécutive en championnat. Avec désormais huit points d’avance sur son premier poursuivant, la Vieille Dame semble plus que jamais inarrêtable. 2014 ne pouvait pas mieux commencer (pour elle, hein, pas pour la Roma).
Tévez invente, Vidal conclut
Qui dit gros rendez-vous dit, forcément, grosses équipes. De part et d’autre, les entraîneurs alignent leur onze type, à l’exception de Federico Balzaretti, remplacé dignement par Dodô. Le Juventus Stadium est bouillant, et ce dès l’hymne de la Juve, repris en chœur par tout le public. Mais l’entame de match n’est pas celle que l’on attend. Alors que l’on pensait assister à une furie turinoise dès le coup d’envoi, comme d’habitude lorsque la Juve reçoit, c’est bien la Roma qui tient le ballon lors du premier quart d’heure. Mieux, même, les Giallorossi dominent, avec des actions rondement menées, des combinaisons, des dédoublements. Bref, tout ce qui a fait la réussite du club romain depuis le début de la saison. La Juve tente de contrôler, et donne même l’impression de laisser venir son adversaire. Les potes de Totti ne concrétisent pas leur domination, et à la toute première occasion, les Bianconeri font preuve d’un cynisme implacable. Vidal sert Tévez dans la surface, l’Apache conserve le ballon, et le remet de manière géniale dans la course du Chilien, qui trompe De Sanctis à bout portant. 1-0 à la 17e minute. Ce sont toutes les données du match qui sont à revoir pour Rudi Garcia.
Ce but donne inévitablement de la confiance à la Vieille Dame, qui va monter en puissance au fur et à mesure des minutes. Antonio Conte a bien dicté ses consignes : il faut bloquer les ailes. Ainsi, Maicon, Dodô et Gervinho ne passent pratiquement jamais. Et comme l’arrière-garde bianconera se positionne très bas sur la pelouse, les Giallorossi ne peuvent pas arriver lancés à pleine vitesse. Les Romains sont donc obligés de faire monter leur bloc et s’exposent ainsi à des contres. C’est justement sur un contre que la Juve est proche de doubler la mise, avec Pogba, lancé, qui sert Tévez, dont le contrôle dans la surface est loupé. Ça y est, on est à la demi-heure de jeu, et la Juventus domine. Bonucci se crée une occasion sur un centre-tir de Tévez, puis c’est Llorente qui cherche la lucarne avec une magnifique frappe. En fin de période, les Turinois réclament un pénalty pour une main de Dodô dans la surface. En réalité, il s’agit d’un coude, cela aurait pu se siffler, mais cela aurait été très sévère. 1-0 à la pause : tout reste ouvert pour la seconde période, même si la Juve semble avoir enfin posé son emprise sur cette rencontre au sommet.
Deux rouges en une minute
Cette emprise se confirme dès les premiers instants de la seconde période. La Juve démarre tambour battant, et campe immédiatement aux abords de la surface romaine. Au terme d’un cafouillage dans la surface, les Turinois obtiennent un corner, qui se transforme en coup franc suite à une faute de Pjanić. À la baguette, maître Pirlo dépose un ballon au second poteau pour Bonucci, qui échappe au marquage laxiste de Leandro Castán, et catapulte le ballon au fond des filets. Nouvelle explosion du Juventus Stadium. 2-0, le break est fait. Rudi Garcia réagit immédiatement, en faisant entrer Destro et Torosidis en lieu et place de Pjanić (touché au genou en première période) et Dodô. La première (petite) réponse romaine arrive à l’heure de jeu, avec une frappe lointaine de Ljajić bien captée par Gigi Buffon. Au même moment, Carlos Tévez se blesse et cède sa place à Vučinić, ancien Romanista. L’entrée de Destro fait toutefois du bien à la Roma. Le jeune attaquant apporte de la fraîcheur à un secteur offensif éteint depuis la fin du premier quart d’heure. Mais la défense turinoise, ce soir, semble intraitable, avec notamment un Chiellini des grands soirs.
Rudi Garcia n’a plus qu’un joker dans sa poche. Il l’abat à l’entame des vingt dernière minutes, en faisant entrer Florenzi à la place de Totti, conspué par le Juventus Stadium lors de sa sortie du terrain. Mais ce coup de poker est finalement un coup d’épée dans l’eau. Car la Roma va faire harakiri en l’espace de deux minutes. Il y a d’abord ce tacle complètement fou de De Rossi sur Chiellini. Le Capitan Futuro est expulsé directement par M. Rizzoli. Sur le coup franc qui suit, Leandro Castán sauve de la main, façon Luis Suárez, un ballon sur la ligne. Il est à son tour exclu, et la Juve bénéficie d’un pénalty. Vučinić ne se fait pas prier pour crucifier son ancien club. Et de trois. La soirée cauchemar est servie pour la Louve. Avec une Roma réduite à neuf et menée de trois buts, la fin de match ressemble à un toro géant, bien soutenu par les « olè » d’un Juventus Stadium qui jubile. On en reste là. 3-0. La Juve a imposé sa loi. Championne d’hiver, avec huit points d’avance sur un deuxième du classement qui, ce soir, va se coucher avec une sacrée migraine, malgré les très bonnes choses montrées en première mi-temps. Elle va être dure à aller titiller, cette Vieille Dame.
Eric Maggiori