La finale de la Ligue Europa oppose les deux cancres de la saison anglaise, Manchester United et Tottenham. Respectivement seizième et dix-septième, les deux mastodontes espèrent sauver leur année à Bilbao. Mais au fait, c’est qui le plus nul des deux ?
→ La défense : désavantage Tottenham
Le constat n’a certainement rien d’évident pour Nemanja Matić, mais l’arrière-garde mancunienne ne fait pas partie des plus mauvaises du Royaume cette saison, en tout cas dans les chiffres. 54 buts encaissés en 37 journées c’est beaucoup, mais toujours moins que les 61 fois où Guglielmo Vicario, Fraser Forster ou Antonín Kinský, derniers remparts successifs de Tottenham, ont dû aller chercher le cuir au fond de leurs filets. En plus, même Harry Maguire s’est mis à marquer des buts décisifs et lâcher des compils de dribble.
→ L’attaque : désavantage Manchester United
Là encore, pas grand-chose d’intuitif, mais Son Heung-min, Richarlison, Wilson Odobert et consorts ont réussi à percer les filets adverses à 63 reprises depuis l’entame de la saison. Soit la sixième attaque de Premier League, à égalité avec Chelsea (et seulement cinq buts de moins que la deuxième, Newcastle). Pas vraiment le cas des Red Devils, malgré treize buts marqués sur leurs trois derniers matchs à domicile dans la compétition.
→ L’entraîneur : désavantage les deux
Remporter cette Ligue Europa ressemblera à une bouée de sauvetage pour Ange Postecoglou comme Rúben Amorim, tant aucun des deux tacticiens n’a véritablement convaincu depuis son arrivée en Premier League. Soulever le trophée pourrait même sauver les miches de l’Australien et changer du tout au tout la lecture de son passage sur le banc des Spurs en faisant de lui l’homme qui aura mis fin à 17 ans de disette. Du côté du Portugais en revanche, l’aventure devrait se poursuivre quelle que soit l’issue de cette soirée basque, malgré un bilan pas loin d’être cataclysmique depuis son arrivée à Old Trafford en novembre dernier (6 minuscules victoires en 26 rencontres de Premier League dirigées).
→ La gestion du club : désavantage United
Vingt ans de remous à la tête du club, des supporters mécontents qui vont jusqu’à créer leur propre club dissident, des manifestations chaque saison ou presque pour réclamer son départ… En matière de gestion controversée, la famille Glazer est intouchable depuis le rachat progressif de Manchester United, entre 2003 et 2005, et ce n’est pas l’activité de Jim Ratcliffe et Ineos, qui ont récupéré la charge de la partie sportive, qui permet de redresser la barre. Dans le camp d’en face, Daniel Lévy n’a réellement expérimenté la fronde des siens que cette saison, au fur et à mesure que le club s’enfonçait dans la crise. Attention à ce que cela ne devienne pas une fâcheuse habitude.
→ Le parcours : Désavantage Tottenham
Real Sociedad, Olympique lyonnais et Athletic Club : en plus de repérer les lieux avec deux voyages au Pays basque, les Red Devils ont charbonné depuis le début de la phase finale de cette Ligue Europa. Avec au passage le scénario fou du quart de finale retour face aux Gones. Pour sa part, Tottenham a avancé en faisant moins de bruit en écartant successivement l’AZ Alkmaar, l’Eintracht Francfort et la surprise Bodø/Glimt. Un vrai parcours de Ligue Europa à l’ancienne.
→ Le palmarès : Désavantage Tottenham
Une League Cup en 2008. Voilà à peu près le seul souvenir d’un trophée soulevé par leur équipe favorite pour une large part des fans des Spurs, le précédent sacre des Londoniens remontant au début des années 1990. Dans le même temps, leurs homologues mancuniens en ont amassé jusqu’à plus soif, avant de voir la source se tarir avec le départ de Sir Alex Ferguson, à l’issue de la saison 2012-2013. Pour autant, est-ce vraiment un inconvénient pour Tottenham, quand on sait que cette année 2025 sourit aux clubs privés d’ivresse depuis de longues années (Newcastle, Crystal Palace, Bologne) ?
→ Le nombre de matchs nuls cette saison : désavantage United
Il vous faut un dernier argument pour trancher ? Tottenham est tout simplement l’équipe à avoir concédé le moins de nuls cette saison en Premier League : cinq, comme Wolverhampton. Dans tous les cas aucun doute : celui qui obtiendra son ticket pour la prochaine Ligue des champions ne devra surtout pas être le plus nul de la compétition la saison prochaine.