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Top 100 : Humiliations suprêmes (de 100 à 91)
Parfois, on pose le pied sur un carré vert sans avoir conscience que l'on va en sortir en ayant perdu un peu de nous-mêmes. En voici 100 exemples, avec à chaque fois un tortionnaire et une ou plusieurs victimes. Un top pour public averti.
#100 - Canto sur William Prunier
Manchester United – XI Europe (8-4)
18 août 1998, match de charité
(Le but à partir de 10:50 dans la vidéo)
Il ne pouvait pas s’en aller sans un dernier coup d’éclat. Le 18 août 1998, un peu plus d’un an après l’annonce de sa retraite sportive, Éric Cantona offrait à Old Trafford, son théâtre des rêves, une dernière représentation sous le maillot de Manchester United. L’occasion ? Un match de charité commémorant les 40 ans du drame de Munich, qui s’est rapidement transformé en jubilé du Roi. Dans une ambiance bon enfant, le légendaire numéro 7 s’offre un ultime but de génie, éliminant trois joueurs et attendant que son pote William Prunier se retrouve deux fois sur les fesses avant de faire trembler les filets. Bon, c’était un match de charité, mais ça pique quand même.
Taux d’humiliation : 40%, l’opposition n’était pas non plus folle en face, faut pas déconner.
#99 - Denílson sur Chiumento
Bordeaux – Le Mans (2-2)
30 avril 2006, Ligue 1 (J36)
Le Brésilien au sourire incrusté n’aura passé qu’une saison en Gironde. Et depuis, il ne cesse de répéter qu’il regrette de ne pas y être resté plus longtemps. Nous aussi. Même à 42 ans, le bougre serait capable de cocher la case « entertainement » tant recherchée par les propriétaires américains des Girondins.
Taux d’humiliation : 68%. Le sombrero en louche retournée est superbe, mais la victime reste un Suisse avec un poulet imprimé sur le torse. Facile. Et surtout, il est exécuté sur du Zaz.
#98 - Zizou sur un pauvre jeune gardien
Mars 2011
Zinédine Zidane n’aimait pas spécialement humilier ses adversaires. Élégant oui, énormément, méchant rarement. En revanche, il n’a eu absolument aucun scrupule à aspirer la vie de ce pauvre jeune gardien lors d’une séance d’entraînement : contrôle, une première feinte de frappe qui le couche, une deuxième pour la route, et une louche pour conclure le tout. La poignée de main avec la légende a sans doute aidé le jeune homme à réparer le traumatisme, mais n’a pas empêché cette vidéo de tourner aussi vite et fort que lui sur ces feintes de frappes.
Taux d’humiliation : 77%, ok c’est complètement gratuit et assez sale, mais bon, il se couche plus vite qu’un boxeur corrompu ce gardien.
#97 - Jamil Farid sur Kaká
Hackney Wick FC – Reachout FC
8 février 2020
Ce n’est pas tous les jours que tu te pointes pour jouer un match de foot à sept avec tes potes et que, de nulle part, Kaká se pointe. Alors autant marquer l’événement. C’est exactement ce qu’a fait Jamil Farid, un ouvrier de 24 ans qui s’est payé le luxe de caler un petit pont au Ballon d’or 2007 sur un terrain londonien début février dernier. « Ils ont peut-être gagné le match, mais pour moi c’est comme si on avait gagné » , a-t-il confié à l’Independent. Tu m’étonnes.
Taux d’humiliation : 87%, un geste qui nous rappelle que t’as beau être qui tu veux, tu n’es absolument plus personne dès qu’un ballon passe entre tes jambes. La lutte des classes appliquée au football.
#96 - Majri sur Darya Kravets
France – Ukraine (4-0)
11 avril 2016, éliminatoires de l’Euro 2017
Passe de Karchaoui, talonnade et petit pont de l’ailière lyonnaise sur une défenseuse ukrainienne. Tout est beau dans cette action. À tel point que tout le stade du Hainaut est abasourdi, y compris l’arrière centrale Iryna Vasylyuk, qui y va de sa Madjer contre son camp.
Taux d’humiliation : 124%. Dont 26% pour le CSC.
#95 - Lewandowski contre Wolfsburg
Bayern Munich – Wolfsburg (5-1)
22 septembre 2015, BuLi (J16)
51, 52, 55, 57, 60. Cette suite n’est pas un problème de maths insoluble proposé par la plateforme Ma classe à la maison à un élève de 4e pendant le confinement, mais bien les minutes auxquelles Robert Lewandowski a décidé de punir Wolfsburg, qui menait avant l’entrée du Polonais à la mi-temps. Cinq buts, pour autant de records. Triplé, quadruplé et quintuplé les plus rapides de l’histoire de la Bundesliga, joueur entré en jeu le plus prolifique et quintuplé le plus rapide des « grands championnats » européens.
Taux d’humiliation : 95,5%. Mais qu’a foutu Robert pendant la dernière demi-heure ?
#94 - Messi sur Milner
FC Barcelone – Manchester City (1-0)
18 mars 2015, huitième de finale aller de C1
Au moment où la Pulga hérite du cuir au bord du pré, James Milner a déjà la tête qui tourne, et l’Argentin, avec Dani Alves en partner in crime, n’y est pas étranger. En réalité, c’est déjà fini pour l’Anglais : le piège se referme au moment où les jambes du Citizen s’ouvrent, et ce sont les 92000 visiteurs du Camp Nou qui se retrouvent sur les fesses.
Taux d’humiliation : 92%. La réaction de Pep Guardiola parle d’elle-même.
#93 - Stéphane Sessègnon sur Leandro Grimi
PSG – Sporting Portugal (4-2)
14 juillet 2010, amical de pré-saison
Sans doute Leandro Grimi se réveille-t-il encore parfois en sursaut, après avoir rêvé qu’il revivait ce dribble que lui a infligé Stéphane Sessègnon en 2010. En amical contre le PSG, le pauvre défenseur argentin s’est mangé une humiliation mémorable, tellement décontenancé par les arabesques du Béninois qu’il en a inventé un nouveau mouvement de break-dance. Aussi rabaissant qu’hilarant.
Taux d’humiliation : 99,9%, vous vous rendez compte que ce dribble était tellement violent que l’arbitre a sifflé faute ? SUR UN PASSEMENT DE JAMBES ?! -0,01 point parce que c’était un match amical, on a quand même des principes.
#92 - Christian Eriksen sur Davy Pröpper
Ajax Amsterdam – Vitesse Arnhem (4-1)
26 août 2011, Eredivisie (J4)
19 caviars et 7 pions en 33 parties : déjà en 2011-2012, affronter Christian Eriksen était souvent quelque chose de pénible. À même pas 20 ans, Davy Pröpper en a fait l’expérience en goûtant au doux toucher du Danois, de quelques mois son cadet. Même si la plus grosse humiliation de cette partie reste peut-être le doublé de Kolbeinn Sigþórsson.
Taux d’humiliation : 73%. Mais il faut se rendre compte d’une chose : le commentateur est tellement choqué qu’il en oublie même que l’alphabet comporte également des voyelles.
#91 - Berbatov sur James Collins
Manchester United – West Ham (2-0)
29 octobre 2008, Premier League (J10)
« Pendant ma course, je regarde le défenseur. Je sais qu’il me poursuit. Il se dit sans doute « Berbs ne peut aller nulle part », alors il baisse sa garde. Il ne défend pas à fond. C’est à ce moment-là qu’il faut le surprendre. » Voilà comment Dimitar Berbatov raconte pour RMC Sport son numéro d’équilibriste le long de la ligne de sortie de but pour faire lever Old Trafford et s’en aller offrir un pousse-ballon à CR7. Le Berba spin est né.
Taux d’humiliation : 91%. Oui M. Collins, ça a un prix de faire partie de l’histoire.
Par Alexandre Aflalo, Mathias Edwards et Jérémie Baron