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Top 10: L’un (dé)joue, l’autre pas!
Il y a ceux qui sont bons avant et après leur passage à Marseille et à Paris. Ceux, plus rares, qui sont brillants pendant leur passage à l'OM et au PSG. Et enfin, les intermittents du spectacle, bons dans la capitale et mauvais sur les rives de la Méditerranée (ou inversement). Tri des déchets ménagers...
1/Jean-Pierre Dogliani: OM (1961/64); PSG (1973/76)
Au début des années 60, Jean-Pierre Dogliani inaugure une tradition qui perdure aussi bien à Marseille qu’à Paris. Le manque de considération (le mépris ?) qu’on porte aux jeunes formés au club. Malgré une montée en D1 à laquelle il contribue, le Marseillais de naissance est chassé du club. Très vite, il rebondit dans l’Ouest, à Angers, où il cornaque deux jeunes joyaux qui lui ressemblent tant, Albert Poli et Jean-Marc Guillou. International, grâce à Just Fontaine en 1967, JPG passera toute sa carrière à diviser les supporters : « haricot vert surdoué » pour ses fans, danseuse pour ses contempteurs. Sa carrière ne sera qu’un gigantesque malentendu. Après de courts passages à Monaco et à Bastia, Fontaine l’appelle au PSG balbutiant qu’il fait monter parmi l’élite (sa quatrième montée après l’OM, Angers et Monaco). Deux ans plus tard, malgré des prestations étincelantes, le meilleur buteur de l’histoire des coupes du monde le bordure. Les histoires d’amour finissent mal.
2/George Weah: PSG (1992/95); OM (2000/01)
Intermittent plutôt brillant à Monaco. Stratosphérique (sauf de novembre à mars) au PSG. Ballon d’or à Milan. Irrégulier à Chelsea. Ridicule à City. Indigne de son talent à Marseille. Le monde professionnel est impitoyable.
3/Jacky Novi: OM (1967/73); PSG (1974/77)
Formé à l’école des poètes du Nîmes Olympiques (les bien nommés Crocodiles), Jacky Novi n’a jamais fait injure à ses origines. Près de cinq cents cinquante matchs pro au compteur et aucun but marqué. Le garçon compte même vingt sélections et trois titres de champion (dont deux avec l’OM). Comme quoi… Avec sa face de tueur à gages de la N’drangheta, le ragazzo a terrorisé plusieurs générations de centre-avants. Son passage à Paris n’a guère laissé de traces (une parenthèse désenchantée ?). En fin de carrière, il rebondit à Strasbourg sous la houlette de Gilbert, ce dialecticien de l’impossible…
4/Bernard Pardo OM 1990/1991); PSG (1991/92)
Aboyeur impénitent de l’OM qui élimine le Milan de Sacchi, double champion d’Europe en titre, Bernard Pardo rate la finale de Bari sur blessure. Il ne reviendra jamais. Echangé avec Germain et Fournier contre le seul Angloma, l’ancien toulonnais devient aphasique à Paris. Et pour cause, il ne joue plus. Une prouesse signée Bernard Tapie.
5/Jean-Pierre Tokoto: OM (1968/69 puis 1971/72); PSG (1975/78)
Comme pour Dogliani, il ne fait pas bon commencer par Marseille. Après un séjour en L2, Jean-Pierre Tokoto rapine un titre de champion en 72. C’est surtout pour avoir donné son écot au PSG foutraque et cyclothymique que l’international camerounais passera à la postérité. Dans la première équipe métissée du championnat de France (M’Pelé, Laposte, Bade, Dalheb, etc.), il était capable de corriger les Verts (intouchables à l’époque) avant de s’incliner lourdement contre la lanterne rouge la semaine d’après.
6/Alain Roche : OM (1989/90); PSG (1992/98)
Très bon avant son passage à Marseille, Alain Roche le redeviendra après, via une cure d’oxygène à Auxerre avant d’exploser à Paris. L’arlésienne « préférée » des supporters phocéens en a même profité pour entourlouper un titre de champion. Comme ça, histoire de…
7/Pascal Nouma : PSG (1988/92 puis 1994/96); OM (2001/02)
Comme un grand nombre de ses collègues de l’âge d’or du PSG (1992/1997), Pascal Nouma est allé respirer l’air du mistral en fin de carrière, entre deux séjours au Besiktas, où il ne fait pas bon se tripoter. Pour roner le mal jusque dans ces recoins ? Pour torpiller l’ennemi de l’intérieur ? Pour faire enrager ses anciens supporters ? On ne le saura jamais. Méfiez-vous de ceux qui prétendent savoir, ils vous diraient comment est mort Gaston Deferre.
8/Patrick Colleter: PSG (1992/96); OM (1997/99)
Dire de Patrick Colleter qu’il fut un bon joueur du PSG avant son passage à Marseille constituerait une insulte au jeu. Certes, il aurait pu fonder une fondation (la PCF par exemple) pour apprendre à centrer au troisième, voir au quatrième poteau mais il donnait vaguement le change quand il défendait, houspillé qu’il était par Ricardo. Son transfert à Marseille ? On évitera d’en parler. On ne tire pas sur les ambulances…
9/Fabrice Fiorèse : PSG (2002/04); OM (2004/05)
Avant-hier cajolé, hier fracassé, aujourd’hui retraité, demain suicidé ?
10/Gabriel Heinze : PSG (2001/04) ; OM (2009/….)
Défenseur culte (avec Pocchetino et Sorin) d’une époque douloureuse pour Paris, Heinze devait rester dans l’imaginaire du club francilien au même titre qu’un Dalheb, un Fernandez ou un Susic. Las, après des hold-up à Manchester et à Madrid, Gaby se dit qu’il reviendrait bien faire un tour de manège dans la capitale. Kombouaré ne veut pas deux gauchers comme défenseurs centraux et comme Sakho est le grand espoir du club… Alors l’ancien chouchou du Parc se sent libre de faire comme il sent. Direction Marseille (« Gaby, oh Gaby, tu veux qu’j’te chante la mer/ Le long, le long, long des golfes pas très clairs« ). Où tout le monde loue son professionnalisme, sa capacité à remonter les mécaniques, tout ça. Ce serait mieux si on appréciait sa vitesse d’intervention, ses tacles impitoyables ou son apport offensif. Mais le tigre s’est mué animal domestique. Kombouaré avait peut-être raison mais ce soir il jouera avec Sakho et Armand, deux gauchers comme centraux. « Gaby, oh Gaby, tu devrais pas m’laisser la nuit/J’peux pas dormir, j’fais qu’des conneries.«
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