Top 10 : L’Alcool
Il y eut les années cocaïne, puis les années cannabis. Sentant la crise venir, les footballeurs sont revenus en 2008 à la défonce la plus traditionnelle qui soit : la picole. Ce fut parfois drôle, souvent tragique. Florilège.
1 – Luke Mc Cormick
Luke Mc Cormick était un footballeur sans talent particulier. Gardien de but, né à Coventry le 15 août 1983, il gardait les bois de la modeste équipe de Plymouth quand la célébrité lui est tombée dessus d’un coup en juin dernier. Et de la plus mauvaise manière qui soit : de retour d’un mariage visiblement bien arrosé, le joueur a embouti avec sa Range Rover une autre voiture venant en sens inverse, causant la mort de deux enfants de 10 et 8 ans. Circonstance aggravante, il avait deux fois plus d’alcool dans le sang que la loi ne l’autorise. Il purge actuellement une peine de 7 ans et 4 mois de prison. Pas glop.
2 – Sergei Shmolik
Sergei Shmolik, retenez bien ce nom. En plein été biélorusse, cet arbitre de 43 ans s’est permis d’officier lors d’un FC Vitebsk/FC Naftan dans un état plus proche de George Best que de Joël Quiniou. Des décisions prises en dépit du bon sens, une incapacité chronique à rester debout, et une haleine de pilier de bar. Tellement bourré que les autres officiels l’ont gentiment raccompagné au vestiaire au cœur de la deuxième mi-temps. Mais même titubant, Sergei a tenu à soigner sa sortie : avant de s’engouffrer dans le vestiaire, il a salué la foule dans un grand sourire. Laquelle l’a applaudi en retour. Et s’il fallait partir en vacances en Biélorussie ?
3 – Sidney Govou
Evidemment, ce classement ne pouvait s’établir sans « Whisky-coca » . Pour mémoire, cela se passe dans la nuit du dimanche au lundi 15 décembre. Après un Lyon-Marseille à faire débander tout amateur de ballon un peu sérieux, Sidney Govou et ses amis Lyonnais partent fêter l’anniversaire de Jean-Alain Boumsong. Sauf que lui s’attarde un peu plus que les autres, au point de se faire repêcher par les flics en caisse au petit matin, avec 2.6 g d’alcool dans le sang. La suite ? Un passage en cellule de dégrisement, puis une autocritique stalinienne confessée auprès du Politburo de l’OL et du grand public : « Je me présente devant la presse parce que je tenais à m’excuser pour cette faute de vie que j’ai commise. J’ai peut-être véhiculé une mauvaise image du club et je m’en excuse » . Pour une fois que Lyon rimait avec rock’n’roll…
4 – Adriano Leite Ribero
Encore un joueur à la hauteur de sa réputation. Attendu au tournant par l’Italie entière après ses frasques nocturnes, tenu en laisse par son coach José Mourinho, l’attaquant brésilien de l’Inter Milan décide d’envoyer tout le monde se faire foutre le 11 décembre. Au surlendemain d’une défaite au Werder de Brême, Adriano se pointe à l’entraînement une demi-heure en avance, pas lavé, pas rasé, et bourré comme un cochon. Son sélectionneur Dunga a bien essayé de défendre son joueur – « En Italie tout le monde boit du vin mais si vous videz une bière vous êtes un alcoolique » -, mais cet épisode est sans doute la cuite de trop pour Adriano. « Il a besoin d’un tuteur, et je ne serai pas ce tuteur » , a tranché le Mou, qui l’a envoyé se reposer au Brésil. Pas sûr qu’il revienne sobre.
5 – Giovani dos Santos
Un mec qui boit le verre de trop, sort de boîte éclaté, se casse la gueule sur le trottoir, vomit, puis finit fourré dans un taxi par ses potes, direction maison. Parce que si on ne fait pas le con à 20 ans on ne le fera jamais, Giovani dos Santos, le jeune mexicain de Tottenham, a décidé en 2008 d’expérimenter ce grand classique du samedi soir britannique – et français aussi, pas la peine de se cacher. Le cadre : la soirée de Noël organisée par le club des losers londonien. Le contexte : Juande Ramos et ses principes macrobiotiques rentrés en Espagne, Harry Redknapp, nouveau coach, avait dit à ses joueurs qu’ils avaient la permission de se lâcher un peu. On comprend mieux comment on en est arrivé là.
6 – Jean-Claude Plessis
Oui, Jean-Claude Plessis figurait déjà dans le Top de nos meilleurs présidents. Et alors ? Quand on est bon, on est bon. Pour les distraits : c’est l’histoire d’un président de club d’une petite ville de province (Sochaux), qui le soir de son départ à la retraite, en profite pour lâcher les chevaux, barbec’ et karaoké, avant de se retrouver en zonzon pour tapage nocturne et outrage à agents. A part ça, la loi nous précise qu’un pot d’entreprise ne saurait accueillir d’alcool autre que le vin, la bière, et le cidre. Ils sont jamais allés Sochaux ou quoi ?
7 – Michael Picock
Vous ne l’avez jamais vu jouer, et nous non plus. Il s’appelle Michael Peacock, il a 20 ans, et quand il n’étudie pas, il garde les buts de l’équipe de soccer de l’Université de Rochester, aux Etats-Unis. Visiblement, il aime bien aussi faire boire ses amis. Depuis le 24 novembre dernier, Michael Peacock est poursuivi par la justice de son pays. Sa faute : avoir servi de l’alcool a une certaine Allyson Hogan, 19 ans, mineure. Sortie taupine d’une soirée organisée par l’équipe de soccer locale, la jeune femme se dirigeait vers son arrêt de bus lorsqu’elle est allée se foutre sous les roues d’une bagnole. Plus de peur que de mal apparemment, puisque ses jours ne sont pas en danger. Mais la carrière de Picock devrait s’arrêter là.
8 – Jociel Ferreira da Silva
Jociel Ferreira da Silva, dit Ciel, s’est plutôt bien comporté en 2008. Après avoir anonymement traversé l’anonyme championnat coréen (une saison à l’Iban I’Park, en 2007/08) puis être revenu au pays par la petite porte (Ceara, 2008), le milieu offensif brésilien s’est enfin vu offrir la chance de sa vie, à 26 ans : signer au mythique Fluminense de Rio de Janeiro. Pourquoi sa présence dans ce classement, alors ? Parce qu’on l’a à l’œil, le malin : multirécidiviste de la booze, Ciel a contraint Fluminense a faire figurer dans son contrat une clause précisant que s’il retombait dans la picole, c’en serait fini pour lui.
9 – Joan Capdevila
On n’a pas encore surpris le gars de Villareal Joan Capdevila la tête dans le cul, mais à l’écouter, ça ne saurait tarder. « Je suis très fort pour jongler avec un verre rempli d’alcool sur mon épaule. Jusque là, tous ceux qui ont tenté de m’imiter ont ruiné leur chemise » .
10 – Paul Gascoigne
Parce qu’un top alcool ne peut se passer de Gazza, voici la dernière. Pour fêter la Noël, Paul Gascoigne a pris une chambre dans un hôtel glauque de Minsterworth (Gloucestershire), a ouvert le mini-bar, et s’est mis une mine. Puis il a appelé le Daily Star pour pleurer.
Ennio Gnocchi
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