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Top 10 : Joueurs croates
Ce n'est qu'un match amical, pourtant, les Croates ont toujours produit des talents dans leur usine à footeux. En moins de 20 ans, la Croatie a sorti du lourd pour le plus grand bonheur de nos mirettes...
1 – Davor Suker
L’enfant d’Osijek restera à jamais l’homme de la Coupe du Monde 1998. Derrière son pied gauche dévastateur, l’équipe croate accroche le podium pour sa première participation. Suker claque six pions et remporte le titre de Pichichi. Comme toute une génération, il fuit le pays au début des années 90 et trouve refuge en Liga. A Séville tout d’abord où il enfile les but (plus de 70 en 150 matches) puis au Real Madrid (avec une première saison à 24 buts en Liga). Associé à Mijatovic en pointe, le duo déglingue tout sur son passage et ramène le Real au sommet de l’Europe en 1998 (victoire en C1 contre la Juventus). Véritable tueur devant le but (il prenait son pouls en attendant que celui-ci ait un battement « normal » avant de tirer un penalty), Suker est encore considéré comme le prototype même du numéro 9. Par la suite, ses choix de carrière le conduiront en Angleterre et en Allemagne. Sans succès.
2 – Zvonimir Boban
Le 13 mai 1990, lors du derby entre le Dinamo Zagreb et l’Etoile Rouge dans l’ancienne Yougoslavie, il se rue sur un policier qui chargeait un ultra du Dinamo. Il devient un héros local mais voit le Mondial 90 lui passer sous le nez pour cause de suspension. Acteur majeur de l’un des cinq matches qui ont changé la face du monde selon CNN, Boban sait qu’il va quitter un pays au bord de l’embrasement. Ça sera l’Italie et le Milan AC. Prêté une saison à Bari, il passera ensuite une décennie en Lombardie. Boban gagne tout (Serie A et C1 notamment) et son toucher de velours enchante San Siro. Capitaine d’une équipe de Croatie troisième de la Coupe du Monde 1998, le milieu de terrain sera resté le même jusqu’au bout : droit et déterminé.
3 – Robert Prosinecki
Un Croate qui doit sa carrière à un Serbe. Comme quoi, tout est possible. A la fin des années 80, le petit Robert s’ennuie à mourir à Zagreb. Son oncle contacte Dragan Djazic, l’ancienne star Yougo, alors manager de l’Etoile Rouge, pour que Prosinecki fasse un essai. Djazic tombe sous le charme du rouquin en cinq minutes et le fait signer dans la foulée. A Belgrade, Robert étale son talent. Il est de la grande équipe du Red Star qui bat l’OM à Bari en 1991. L’apothéose de Prosinecki, mais aussi le début des galères. Le Real Madrid se jette sur lui mais la mayonnaise ne prend pas. Idem pour ses innombrables clubs par la suite (Barcelone, Oviedo, Séville, Standard). Il faudra attendre sa fin de carrière avec Portsmouth, où, en une saison, Robert est élu dans le meilleur onze de Pompey à coups de buts et de crochets.
4 – Luka Modric
La dernière merveille en date avant l’éclosion de Šime Vrsaljko que l’on annonce partout comme le futur latéral moderne. En attendant, il y a Modric. Un physique disgracieux mais un talent hors norme. C’est simple, Luka a tout : les deux pieds, jeu long, jeu court. Présenté comme un génie quand il évoluait à Zagreb, c’est Tottenham qui gagne au loto en échange d’un gros chèque. Modric met du temps à ingurgiter le rythme de la Prermier League – notamment sur le plan physique – et doit attendre 18 mois avant de calmer tout le monde. Aujourd’hui, il est devenu incontournable dans le 11 de Dirty Harry. A seulement 25 ans, Modric doit maintenant passer la vitesse supérieure. Il a le talent pour.
5 – Alen Boksic
Il aurait pu être le plus grand attaquant croate de l’histoire si son corps ne lui avait pas joué des tours. Lorsqu’il débarque en France, Boksic affiche 21 printemps et quelques interrogations. Barré par le nombre de joueurs étrangers évoluant à Marseille, il est prêté à Cannes où il ne joue quasiment pas à cause de ses blessures. Lorsqu’il revient dans les Bouches-du-Rhône, l’homme a changé. Le joueur encore plus. En une saison, il explose tout. Il allie puissance et vitesse. Il s’offre le titre de meilleur buteur du championnat, claque 6 pions en C1 (deuxième meilleur buteur derrière Romario) et s’adjuge la finale à Munich contre le grand Milan. Toute l’Europe veut recruter cette armoire d’1m87. Il part pour l’Italie (Lazio puis Juventus) où il ne brillera que par intermittence. Une immense frustration au regard de son potentiel.
[page]6 – Dario Simic
On a toujours eu l’impression qu’il avait 24 ans. Visage juvénile, Dario Simic compte pourtant 100 sélections en équipe nationale. C’est le record. De son parcours, il faut surtout se souvenir de ses débuts. De Zagreb à Milan, Simic étonne et détonne. Très vite, il s’impose comme un défenseur central moderne. A savoir technique et tactique. Il se fait une place en sélection dès 20 piges. Dommage que sa fin de carrière comporte une escapade Monégasque qui ne rend pas honneur à son talent ainsi qu’à son CV. Mine de rien, Simic, c’est trois participations en Coupe du Monde, 2 Ligue des Champions remportées et une chiée de lignes sur le palmarès. Respect.
7 – Robert Jarni
A l’image de Lilian Thuram, Jarni ne compte pas beaucoup de pions en équipe nationale. A vrai dire, Robert n’a connu l’ivresse du buteur qu’une seule fois. C’était lors du quart de finale du Mondial 1998 où son pion terrasse une vieillissante Allemagne et propulse les siens dans le dernier carré. Ailier ou latéral gauche, Jarni en avait sous la semelle. Rien d’étonnant à le voir squatter l’équipe de futsal de son pays en fin de carrière. Même s’il ne s’imposa jamais dans les grands clubs (échecs au Real et à la Juventus), il avait la fougue des latéraux brésiliens enfermé dans un corps d’employé des PTT. Il s’appelait Robert quand même.
8 – Zvonimir Soldo
Avec sa petite mèche sur le côté, Soldo était parti pour devenir avocat. Après trois année de fac de droit, il préfère s’orienter vers le football. Un visionnaire. Comme beaucoup de jeunes talents du bled, il commence au Dinamo Zagreb. Mais Soldo est un besogneux. Il joue simple et ne fait pas rêver. Il déboule alors au NK Zadar puis au NK Inter Zaprešić avant de rentrer au bercail. Pourtant, c’est en Allemagne que Soldo va s’épanouir. Pendant dix piges, il fait le bonheur du VfB Suttgart avec lequel il devient champion en 2003. Sa décennie ne passe pas inaperçue. A tel point qu’il reçoit la médaille Staufer de la part du landBaden-Württemberg. Pas vraiment anobli, mais presque.
9 – Mario Stanic
Il avait compris la hype des blonds avant tout le monde. Membre atypique de la squad du Parme des 90’s, le grand blond platine ne passait pas inaperçu sur le pré. Robuste, mobile, dribbleur, buteur, tacleur, bref, Stanic avait un Alan Smith époque Leeds dans chaque orteil. Malheureusement, comme l’Anglais, son corps l’a abandonné trop tôt. Mais il restera de lui ce but extraordinaire claqué avec Chelsea contre West Ham. Deux jongles de la cuisse et une volée en pleine lunette des 30 mètres. Un artiste quoi.
10 – Les frères Kovac
Niko, l’ainé, Robert, le cadet. Niko, le milieu, Robert, le défenseur. Pas vraiment des jumeaux, mais presque. Même lieu de naissance (Berlin), quasiment la même carrière (Leverkusen, Bayern), presque le même nombre de sélections (83 pour Niko, 84 pour Robert). Bref, les Frères Kovac ont régné sur le football croate pendant dix ans. Rustres, hargneux, physiques, ils avaient tout compris au football moderne. Des génies avec des têtes de serial killer.
Et aussi : Toni Kukoc, Goran Ivanisevic, Josip Skoblar, Darijo Srna, Dado Prso…
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