- Canada – Whitecaps de Vancouver
Thomas Müller à Vancouver, et pourquoi pas ?
Un temps pressenti à Los Angeles, puis à Cincinnati, Thomas Müller devrait finalement s’engager avec les Whitecaps de Vancouver. Un choix qui peut sembler surprenant, mais qui colle finalement plutôt bien avec la personnalité atypique du Bavarois.

Sa vidéo fait déjà partie des séquences culte de l’année 2025. Assis sur une chaise de camping, entouré de son frère et de son père, tous trois coiffés d’un chapeau de cow-boy, Thomas Müller, parodiant la très populaire série Münchner Geschichten (Histoires munichoises), répète inlassablement « Schee war’s » (« C’était bien », en bavarois), avant de conclure par un mystérieux : « Lundi, on s’en ira de l’autre côté de la grande mare. » La scène finale, le voyant chevaucher un canasson en direction du soleil couchant sur un fond de musique bluegrass, laissait sous-entendre que la rumeur disait vrai : après 25 ans passés au Bayern Munich, Thomas Müller (35 ans) n’allait pas raccrocher les crampons, mais traverser l’Atlantique pour – vraisemblablement – découvrir la MLS.
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Tant pis pour l’exceptionnalité de sa fiche Wikipédia, à laquelle on aurait pu mettre un point final au terme d’un parcours 100% made in Bavaria. L’homme sans muscles l’avait annoncé au cours d’un tournage publicitaire : « J’ai encore envie de jouer au football et j’ai donc décidé de continuer à jouer quoi qu’il arrive », précisant que cette pige supplémentaire, après la non-reconduction de son contrat au Bayern, se ferait « à l’étranger », tout en ajoutant que « la MLS est un championnat très intéressant ».
Droit de préemption
À partir de là, les détectives en herbe se mettaient en quête de l’heureux élu sur lequel Müller allait jeter son dévolu. Premier sur la liste, le Los Angeles FC qui a signé, en mars de 2023, un contrat de partenariat avec le Bayern Munich. Si la clinquante écurie californienne de Hugo Lloris n’a jamais caché son intérêt de signer sa star allemande, après que les voisins du Galaxy ont mis Marco Reus dans leurs filets, c’est pourtant un club moins en vue qui tient la corde : le FC Cincinnati. Et pour cause, la franchise de l’Ohio détient en effet les « droits de découverte » liés à Thomas Müller.
Cette curiosité réglementaire spécifique au championnat nord-américain consiste pour un club à inscrire sur une sorte de liste de courses jusqu’à cinq joueurs (hors MLS) et, ensuite, un droit de négociations exclusives pour les acheter. « Nous lui avons fait une bonne offre et avons eu plusieurs discussions avec ses agents », confirmait le président du FCC, Jeff Berding, à Bild, pendant la Coupe du monde des clubs. Tout en admettant qu’« au bout du compte, il a plusieurs options. Si lui et ses conseillers recherchent autre chose, nous le respecterons. Cela fait partie du business du football ».
Cap à l’ouest
Visiblement, Thomas Müller cherchait autre chose que les plaines de l’Ohio. Ce mardi, The Athletic rapportait que les Whitecaps de Vancouver, présidés par l’Allemand Axel Schuster (ancien directeur sportif de Schalke 04), avaient racheté à Cincinnati son droit de découverte pour le Bavarois à hauteur de 400 000 dollars et que les négociations pour une venue de Müller en Colombie-Britannique allaient bon train. Selon le média en ligne, le deal porterait sur deux saisons, et Müller bénéficierait du statut de joueur désigné lors de la seconde, ce qui ferait de lui l’une des trois exceptions au salary cap de la franchise et lui garantirait assurément de confortables émoluments pour bien préparer sa future retraite.
Surtout, en signant à Vancouver, Thomas Müller traverserait la « grande mare » pour devenir un gros poisson dans une petite mare. En 13 ans de MLS, les Whitecaps n’ont jamais dépassé le stade de la demi-finale de la Conférence Ouest, et rien n’indique que, toute super star qu’il est, le Raumdeuter parviendra à inverser la tendance. En revanche, il s’apprête à signer dans un « petit » club à l’échelle du championnat, réputé pour son atmosphère familiale et surtout, géographiquement entouré de nature, un « luxe » que celui qui n’a jamais rechigné à se qualifier lui-même de « campagnard » affectionne particulièrement. Lui l’époux d’une éleveuse de canassons, habitué à occuper son temps libre en randonnant dans les Préalpes bavaroises ou en retournant voir sa famille dans son village natal de Pähl, resterait fidèle à sa philosophie de vie, faite de plaisirs simples et de beaucoup de nature. Tout en palpant un gros chèque en jouant dans une ligue compétitive. Comme quoi, pas besoin d’en faire des caisses quand on part en préretraite.
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