La France vient donc de remporter l’organisation de la Coupe du monde de football féminin. C’est certainement une grosse source de satisfaction quand on a la charge, entre autres, d’assurer le prestige du pays dans l’arène sportive ?
Je suis évidemment doublement comblé, très fier et très heureux en même temps. D’une part parce que cela prouve que la France, quoi qu’en dise certains, s’avère plutôt attractive pour héberger des grands événements sportifs mondiaux et que ce sera en outre une opportunité inestimable d’accumuler de l’expérience, comme lors de l’Euro 2016, pour l’avenir et appuyer ainsi d’autres candidatures ultérieures. Ensuite, cela me réjouit particulièrement, car je me bats depuis dix ans en faveur du foot féminin, notamment dans mes précédentes fonctions à Lyon.
Justement, le match d’inauguration et la finale se joueront à Lyon, mais pour les autres sites, il manque beaucoup des grandes enceintes de l’Euro 2016, largement abondées par les fonds publics, n’est-ce pas quelque peu symptomatique ?
Il faut préciser en préalable que ce n’est pas le ministère, mais la Fédération française de football qui a constitué le dossier technique de candidature et donc effectué le choix des stades et des sites qui l’accueilleront. En tant que Lyonnais, à titre tout à fait personnel, je me réjouis que le futur OL Land y soit bien présent et central.
Les équipes féminines, y compris au niveau amateur, se plaignent pourtant beaucoup de ne pas avoir accès au terrain de « prestige » , voire aux terrains tout court ?
L’État n’y peut rien. Cette problématique concerne d’abord les collectivités qui souvent possèdent les installations et les clubs qui se doivent peut-être de faire un effort, ainsi que dans une moindre mesure la Fédération, qui, il faut le souligner, s’engage de plus en plus en faveur du foot féminin.
Vous croyez vraiment que cette Coupe du monde peut stimuler la pratique féminine en France ?
Forcément. Nous sommes déjà en progression constante, autour de 50 000 aujourd’hui, je crois. La marge reste énorme par rapport à d’autres pays, certes. Le foot féminin a énormément et positivement évolué chez nous malgré tout. Il a acquis véritablement ses lettres de noblesse. J’ai eu l’occasion de taper le ballon contre des féminines pros, cela joue très bien, c’est très technique, a contrario de ce que racontent encore quelques mauvaises langues journalistiques. Je concède cependant qu’il s’impose d’aller plus loin. Je suis favorable par exemple d’obliger toutes les équipes professionnelles à aligner leur équivalent féminin, comme c’est le cas de l’OL ou du PSG. Je suis content d’apprendre que l’OM vient enfin de sauter le pas en ce sens.
Et donc, concrètement, quelle sera l’aide apportée par l’État pour cette Coupe du monde ?
Financièrement, notre contribution passera essentiellement par le CNDS, le Centre national du développement du sport. On s’impliquera aussi sur le terrain par des animations, pour que cette période représente un vrai moment de fête populaire dans les villes où se tiendront les rencontres.
Est-ce que le Mondial féminin 2019 profitera de la même exemption fiscale que l’UEFA pour l’Euro 2016 ?
Je ne sais pas. Le texte législatif qui a été voté prévoit que tous les grands événements sportifs attribués avant 2017 pourront en bénéficier. Toutefois, pour l’instant, aucune demande de cet ordre ne nous ait parvenu. Il faudrait interroger directement Noël Le Graët et la FFF, qui est la véritable organisatrice, et qui fut porteuse de la candidature dans tous ces détails techniques.
Vous vous êtes positionnés en faveur du dialogue avec les supporters, et au vu de votre attachement au sport féminin, n’allez-vous pas leur demander, par exemple au CNSF, de venir mettre le feu dans les stades lors de cette CDM féminine ?
Bien sûr, j’attends et j’espère que les tribunes seront bien garnies et que les enceintes seront combles. Et il faudra le maximum d’ambiance pour que cette Coupe du monde soit à la hauteur de nos espérances et de l’enjeu d’une telle compétition, notamment pour soutenir nos joueuses à domicile. Rien ne presse. Nous avons le temps. On se rencontrera forcément avant avec les représentants des supporters. Nous aurons largement les opportunités d’en discuter.
Justement, comptez-vous vous rendre au Canada en juin prochain pour soutenir les Bleues ?
Il m’est encore impossible de m’avancer. Mon agenda n’est pas encore fixé. Néanmoins, évidemment, si elles atteignent les demi-finales, je m’y rendrais forcément pour les féliciter et les encourager. Elles en sont largement capables.
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