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Te fais pas de bile, Nabil Fekir

Par Mathieu Rollinger
Te fais pas de bile, Nabil Fekir

Indispensable à l'Olympique lyonnais, mais dispensé d'aller étaler son talent ailleurs après son titre de champion du monde, Nabil Fekir vit une saison charnière pour la suite de sa carrière. Car son non-transfert à Liverpool, son futur changement d'agent, ses blessures récurrentes et le début de saison mitigé des Gones prolongent les négociations et les incertitudes concernant son avenir. Pourtant, le meneur de jeu a encore toutes les cartes en main.

Savoir dans quelle direction aller, mais sans avoir idée où cela peut mener. Quand Onze Mondial demandait à Nabil Fekir en janvier dernier que serait-il devenu s’il n’avait pas percé dans le football, celui-ci répondait : « Je ne me suis jamais posé la question. Je vis au jour le jour. » Une réponse qui synthétise presque à elle seule la philosophie du Lyonnais, que ce soit dans le civil ou sur le terrain : laisser beaucoup de place à l’incertitude et ainsi ne se fermer aucune porte ou aucun espace. Et tant pis, si dans la foulée, quelques indices sont semés innocemment en chemin. « Après, j’aime bien la restauration, ajoutait-il alors. Je ne sais pas, je te dis ça comme ça, c’est ce qui me passe par la tête. Ou peut-être livreur. » Aujourd’hui, c’est son avenir à moyen terme de footballeur dont il est question. Une source d’emmerdes, comme pour un lycéen ayant son bac en poche, mais si désemparé au moment de naviguer sur la plateforme Parcoursup.

Le meilleur est derrière lui ?

Même avec un titre de champion du monde sur le CV, Nabil Fekir en est toujours au même point qu’avant. Certes, il est rentré de Russie sans mention : il aurait fallu faire plus que passer 68 minutes sur les pelouses russes, dispatchées sur six entrées en jeu, pour espérer marquer les esprits plus fortement. Et tel un jeune adulte découvrant le monde post-bac, il s’est rendu compte un peu tard qu’il avait raté les inscriptions pour les grandes écoles en rentrant de vacances. La chance du Gone était de rejoindre Liverpool avant le concours estival.

Les Reds étaient prêts à poser 60 millions d’euros sur le bureau du proviseur Jean-Michel Aulas, mais l’affaire a capoté et aucune opportunité ne s’est depuis représentée. Au lieu de ça, Fekir reste à 25 ans le capitaine de l’Olympique lyonnais qu’il était déjà la saison dernière, celui qui arrive à porter son équipe lors de moments épiques, comme lors de la victoire de prestige contre Manchester City (2-1). Un statut honorable, c’est sûr. Mais cela implique aussi qu’il reste aux yeux de tous ce joueur qui se blesse régulièrement – avec un dernier coup d’arrêt il y a un mois au Parc des Princes, quand Thiago Silva lui a bousillé la cheville – et le leader d’une équipe qui semble plafonner sur le plan national et continental. Pas la meilleure des pubs.

Certes, cette stagnation pourrait être perçue comme un sas d’attente avant de mieux rebondir. Mais le souci, c’est qu’elle porte aussi le risque de précéder une possible régression. Le contrat du meneur lyonnais s’achève en 2020, mais il n’est lié avec son agent actuel Jean-Pierre Bernès que jusqu’en mars prochain. Une situation qui complique d’avance les négociations quant à une prolongation et donc fragilise par ricochet la position de l’OL quand le club devra demander à des clubs européens de monter leur offre pour laisser partir son joyau. Et si les agents défilent devant sa porte pour tenter de prendre la succession de Bernès, les cadors européens eux ne sont pas si nombreux à tenter de débaucher Fekir. Chelsea et le Bayern se seraient mis timidement sur les rangs, mais rien de plus concret.

Bachotage lyonnais

Si son cas s’avère encore gérable à cette période de la saison, il laisse présager quelques semaines de cogitation pour l’international français. « Pour lui, comme pour ceux qui ont des projets personnels, il faut juste comprendre que le projet collectif et son projet personnel sont liés, anticipait Bruno Génésio. Il a fait une grande saison dernière et cela nous a grandement aidés à atteindre nos objectifs. Et il a été récompensé individuellement puisqu’il a été retenu pour la Coupe du monde avec l’issue que l’on connaît. » Jean-Michel Aulas refuse de penser que son capitaine puisse se faire dépasser par les événements. « J’ai une confiance absolue en Nabil, assurait à L’Équipe le boss lyonnais. C’est un joueur d’une très grande sensibilité. Je n’ai pas de crainte particulière. Son projet, c’est de trouver un club qui lui permette de grandir encore. On discutera avec lui le moment venu, sans que cela soit une contrainte pour lui. Bien entendu, si, demain, il veut prolonger, on fera ce qu’il faut. » La clé pour trouver une issue positive à tout ça : rester impliqué à 100% dans le projet rhodanien. Lors de son retour contre Bordeaux (1-1), il s’est distingué d’une passe décisive pour Aouar. Ce mercredi soir contre Hoffenheim, il a l’occasion de conduire l’OL vers une qualification en huitièmes de finale de Ligue des champions, quand jeudi il devrait effectuer son retour dans la liste de Didier Deschamps. Nabil n’a pas besoin de se poser mille questions : elle est là, sous son nez, la session de rattrapage.

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