- Premier League
- Ce qu'il faut retenir de la 19e journée
Stoke et Shaqiri assurent le spectacle, Leicester tient le choc

Stoke City qui enchaîne, Arsenal qui se reprend et Leicester qui continue sa bataille, Louis van Gaal qui respire, Ighalo qui bouscule et un Čech record. C'était la dix-neuvième journée, avec quelques folies.
L’équipe de la journée : Stoke City
« Tous les buts inscrits aujourd’hui représentent parfaitement le football que je veux mettre en place. » Lundi, Goodison Park a pris une gifle. De la main de Mark Hughes et des gars de Stoke City. En quelques semaines, les Potters ont battu Chelsea, Manchester City, Manchester United et ont gagné à Everton cette semaine (4-3) après avoir été menés (3-2) à vingt minutes de la fin. Plus que les résultats, c’est l’impression doucement agréable que dégagent les joueurs de Hughes dans le jeu. Un football offensif, organisé autour des refoulés Arnautović, Afellay, Bojan et Shaqiri, arrivé cet été de l’Inter et double buteur contre Everton avec notamment un lob délicieux sur Howard. Stoke joue désormais au foot, vraiment, et affiche une force de caractère redoutable face aux gros du championnat. Au point de n’être aujourd’hui qu’à sept points du podium et d’avoir fait de Marko Arnautović un gentil. Rien que ça.
Le joueur de la journée : Odion Ighalo
Pour beaucoup, il y a quelques mois, il n’était encore rien. Juste un homme, sorti des gangs de son enfance à Lagos au Nigeria, débarqué en Norvège à dix-huit ans et arrivé en Angleterre, à Watford, en juillet 2014. Sauf que voilà, Odion Ighalo est progressivement devenu quelqu’un et les chiffres le prouvent : en 2015, l’attaquant des Hornets a inscrit trente buts entre la Championship et la Premier League, soit le meilleur total des quatre premières divisions anglaises. Son mois de décembre a été joué sur la même musique avec sept buts marqués lors des six derniers matchs dont le dernier, lundi, tout en puissance face à Tottenham (1-2). Ighalo représente le nouveau visage affiché par Watford ces dernières semaines. Car malgré la défaite face aux Spurs, le club est aujourd’hui huitième du championnat à mi-saison, porté par le duo Ighalo-Deeney qui comptent vingt buts à eux deux. Sans faire de bruit.
Le but de la journée : Michail Antonio
Il y a l’art et la manière de se réveiller. Arrivé début septembre en provenance de Nottingham Forest pour 9,5 millions d’euros, Michail Antonio avait traversé ses premiers mois avec West Ham sans éclat. Après la victoire face à Southampton lundi (2-1), le joueur se décrivait même comme une personne « invisible » . Car face aux Saints, Antonio a montré le bout de son nez en inscrivant son premier but avec les Hammers. En tombant et sans savoir trop comment le ballon a pu rentrer. Reste que le but lui a été accordé et que l’Anglais pourrait avoir lancé sa saison et relancer celle de West Ham qui n’avait plus gagné depuis deux mois (le 24 octobre, contre Chelsea 2-1). En sortant de la pelouse d’Upton Park, Antonio a même parlé de « la fin de la plaisanterie » .
La déclaration de la journée
« Le vent peut être particulièrement extrême en Angleterre. Nous ne sommes pas vraiment familier avec ça en Allemagne et il faut s’adapter, surtout pour les joueurs non anglais. Le premier but de Stoke contre Manchester United (2-0) samedi est le parfait exemple de l’impact d’un vent extrême.(…)Du coup, j’ai dû adapter mon style de jeu à l’Angleterre, car le jeu anglais n’est pas aussi rapide que le jeu allemand à cause de la météo notamment. »
Arrivé en octobre dernier à Liverpool, Jürgen Klopp y a déjà posé son caractère et ses réflexions. D’entrée, l’entraîneur allemand a intéressé, passionné par sa personnalité, mais surtout fait réfléchir. Sur le jeu d’abord, car son Liverpool ne convainc que par intermittence. Les Reds ont développé la capacité à tenir tête aux gros comme face à Leicester (1-0) il y a quelques jours tout comme celle de s’effondrer à Newcastle (0-2) ou à Watford (0-3). Mais aussi dans les mots. La semaine dernière, Klopp avait dégainé contre le Boxing Day et son impact sur le calendrier. Cette fois, lors d’un entretien donné à Sport Bild, l’ancien coach de Dortmund a critiqué la météo anglaise en expliquant que les conditions climatiques ont profondément modifié sa philosophie de jeu. Pour se défendre face aux résultats, la mode de la critique de l’arbitrage a fait son temps.
L’analyse définitive du week-end : Leicester a les épaules pour résister jusqu’au bout
Tout le monde attendait ça. Comme si le succès de Leicester dérangeait. Pour la plupart des observateurs, les hommes de Ranieri, co-leader avec Arsenal, n’allaient pas durer. Ils tomberaient pendant les fêtes avant de s’écrouler lors de la deuxième partie de saison. Reste que Leicester ne cesse de prouver que le potentiel est réel derrière la surprise. L’effet est passé, maintenant, on compte sur eux après un nouveau nul convaincant contre Manchester City (0-0) mardi soir. Après dix-neuf journées, Leicester compte autant de points qu’Arsenal, n’a perdu que deux matchs depuis le début de la saison et affiche la meilleure attaque du championnat (37 buts, à égalité avec Manchester City). Cette équipe-là a les qualités pour bousculer Arsenal, tenir tête à City et pousser le plaisir jusqu’en mai. Les premiers mois de 2016 devraient nous en dire encore un peu plus.
Vous avez raté Manchester United-Chelsea et vous n’auriez pas dû
Pour revoir Wayne Rooney jouer au foot et Manchester United avec. Quelque chose que l’on n’avait plus vu depuis longtemps à Old Trafford et probablement pas encore cette saison. Lors d’une rencontre entre deux équipes au fond de la gamelle (0-0), les hommes de Louis van Gaal ont prouvé qu’ils souhaitaient s’accrocher à leur entraîneur, largement menacé depuis plusieurs jours. Face à Chelsea, Manchester United a touché la barre, le poteau et bousculé les Blues. Reste que les Red Devils n’ont plus gagné depuis le 21 novembre dernier, soit huit rencontres consécutives. Du jamais vu depuis 1990. Aujourd’hui, United est sixième et pointe à neuf points d’Arsenal et Leicester, alors que Chelsea galère à la quatorzième place. Dire que depuis le début des années 2000, ces deux clubs s’étaient partagé onze titres. Misère.
La polémique autour de la théière : Berahino est-il le prochain génie refoulé du Royaume ?
C’est une constante. Depuis toujours, le marché des transferts est une période dédiée à l’ego. On tourne autour des joueurs, on les flatte. Cet été, en Angleterre, un joueur a particulièrement représenté l’état de folie où peut conduire le mercato : Saido Berahino, 22 ans, convoité par Tottenham et retenu par West Bromwich Albion. Sauf que l’attaquant international n’a pas rejoint les Spurs. Et ce, même après de nombreuses menaces de grève. Depuis, Berahino est tout simplement devenu incontrôlable et incontrôlé là où il avait inscrit quatorze buts en Premier League la saison passée. Cette année, il n’en a planté que trois et provoque les colères de son entraîneur, Tony Pulis. Au point que ce dernier a estimé que le joueur « était chanceux d’être sur le banc » et qu’il pourrait bientôt s’en priver. Car Berahino cumule depuis quelques semaines les retards à l’entraînement et aux rendez-vous d’avant-match. Le mercato s’ouvre demain. Berahino devrait gagner son bras de fer et partir. Enfin.
La stat inutile
170. Comme le nombre de clean sheets réalisées par Petr Čech depuis son arrivée en Premier League en 2004. Une performance attendue depuis plusieurs semaines qui permet au gardien tchèque de dépasser David James dans l’histoire du championnat anglais. Sauf que le gardien anglais l’avait réalisé en 572 rencontres. Čech ? En 352.
Tweet :
Congratulations to #BPL record-breaker, @PetrCech! pic.twitter.com/zl7zYJsEVF
— Premier League (@premierleague) 29 Décembre 2015
What else ?
– Après son nul contre Swansea lundi (0-0), Crystal Palace n’a pas perdu depuis le 23 novembre et une défaite à domicile contre Sunderland (0-1). Et Pardew est annoncé au Real. Bon, ok.
– Romelu est parti à la chasse au Vardy. Au point de rejoindre l’Anglais en tête du classement des buteurs après son doublé contre Stoke (3-4) lundi, d’enchaîner un onzième but en dix matchs et un septième consécutif lors de ses sept dernières représentations à Goodison Park. Patron.
– Norwich n’a plus perdu à domicile depuis le 24 octobre dernier. Et Dieumerci Mbokani marque des buts. Tout est sous contrôle.
– Watford a gagné plus de points en Premier League qu’Aston Villa sur l’ensemble de l’année 2015. Rien que ça.
– En six matchs contre Sunderland au cours de sa carrière, Christian Benteke a marqué cinq fois. Coup de foudre. Liverpool a confirmé de son côté en gagnant au Stadium of Light mercredi soir (1-0).
– L’instant Özil : 16 passes décisives, soit huit de plus que n’importe qui en Premier League, et un but. Complet, sur place.
Par Maxime Brigand