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Sam, je suis Sam

Par Mathieu Faure
Sam, je suis Sam

Proche de Sir Alex Ferguson – dont il a parfois abusé de la sympathie – Sam Allardyce est l'un des rares entraîneurs anglais à jouir d'une bonne réputation. Un CV qui a connu Bolton, Newcastle, Blackburn et qui fait le bonheur aujourd'hui de West Ham, adversaire de Manchester United cet après-midi.

2005, le Chelsea de José Mourinho se fait accrocher par Bolton après avoir mené 2 à 0 (2-2, score final). Furibard, José sort le AK47 verbal pour tailler un manteau aux Wanderers et leur coach Sam Allardyce. « Quelle tactique pour contrer Bolton ? Je n’en connais qu’une : prendre un fusil et tirer sur les ballons en l’air. Je ne vois pas qui peut prendre du plaisir à regarder cette équipe. Son jeu est laid, mais reconnaissons qu’il est efficace. » Dix ans plus tard, Sam Allardyce a quitté Bolton pour West Ham, et José Mourinho aurait bien du mal à garder son venin en bouche sur West Ham, étonnant 8e et sur le podium jusqu’aux fêtes de Noël. Car oui, « Big Sam » est l’un des derniers apôtres du kick and rush. Il suffit de zieuter l’identité du capitaine des Hammers pour reconnaître la patte Allardyce : Kevin Nolan, surnommé… « Little Sam » en raison de sa filiation professionnelle avec son coach qu’il a connu à Bolton, Newcastle et donc West Ham. Les deux hommes se ressemblent puisqu’ils sont issus du même milieu social (lire une banlieue pourrie d’une grande ville anglaise).
Sur le banc, Allardyce en impose. Il mesure 1,92m et a dépassé le quintal depuis bien longtemps. Le beau jeu, il s’en cogne. La psychologie ? Il se torche avec. Quand Alou Diarra a eu la bonne idée de signer chez les Hammers, son coach ne lui a jamais adressé la parole en six mois. Alors que West Ham aurait pu sombrer en deuxième division l’an dernier, l’ancien manager de Bolton a réussi à sauver le bateau in extremis. Pour un club autrefois réputé pour son beau jeu – les Hammers ont quand même donné au football anglais Bobby Moore, Joe Cole, Frank Lampard, Rio Ferdinand, Paul Ince, Michael Carrick – c’en est terminé avec l’arrivée de Big Sam sur le banc. Pourtant, l’un des rares coachs anglais de Premier League a la chance de jouir d’un matériel de qualité : Amalfitano, Song, Valencia ou encore Sakho, mais également des revanchards et/ou perdus du football britannique comme Stewart Downing et Andy Carroll. En tout cas, ce mélange fonctionne. Si Sam Allardyce réussit à durer avec une approche tactique sortie des cavernes, c’est qu’il sait bien s’entourer. À commencer en amitié.

Un vestiaire mandarine et turquoise et du faux vin

C’est bien connu, Sam Allardyce et Sir Alex Ferguson sont ce qu’on appelle des intimes. Des amis pour certains. Tellement proches qu’en 2011, si Phil Jones a pris le chemin de Manchester United en lieu et place de Raphaël Varane, c’est à la suite d’un coup de téléphone de Sam au domicile de Fergie. Après tout, Allardyce avait lancé Phil Jones en Premier League du temps des Rovers et croyait beaucoup en son poulain. Entre les deux entraîneurs, le lien est incroyable. Pour s’en persuader, laissons la parole à Sir Alex Ferguson qui raconte une anecdote incroyable dans les colonnes du Telegraph. « Lors de ma 25e année à MUFC, Sam m’a acheté un Château Latour 1986, l’année de mon arrivée à United. Son magasinier me l’a donné le matin du match. Et j’ai eu envie de lui jouer une bonne farce. Je décide alors de planquer la bouteille et de sortir une brique de jus de raisin premier prix. À la fin du match, Sam vient me voir, et je le remercie de sa générosité. Je lui demande s’il souhaite partager un verre avec moi. Il me dit oui et je sors donc la bouteille de jus de raisin tout en gardant mon sérieux. Sam est sorti en furie de la pièce à la recherche de son magasinier pensant que ce dernier avait volé le grand cru. Il était comme un fou. Quand il est revenu, j’avais sorti le vrai vin et on s’est bien marrés. »

Quand on en arrive à se faire mettre en bouteille par Sir Alex Ferguson, on peut espérer réussir quelque chose en Angleterre. Allardyce est tellement un entraîneur à part qu’il tente des trucs… désespérés. Alors que ses Rovers sont à l’agonie en 2009, voilà que le coach se prend pour Valérie Damidot et décide de repeindre les vestiaires en mandarine et turquoise. Pour le manager, ces teintes doivent stimuler et promouvoir une sensation d’énergie. Moralité, Blackburn se fait corriger par Manchester City lors de l’inauguration des vestiaires (0-2). Cet après-midi, le vestiaire des Hammers ne se permettra pas autant de folie visuelle. Comme sur le pré où le bon vieux kick and rush de Big Sam va s’opposer à la folie tactique de Louis van Gaal. Devant sa télé, Sir Alex Ferguson s’enfilera sans doute un bon verre de rouge. Le cul entre deux chaises.

Par Mathieu Faure

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