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Sakho ailleurs, vraiment ?

Par Antoine Mestres
Sakho ailleurs, vraiment ?

Mamadou Sakho a tenté une sortie médiatique ce mercredi et indiqué son envie de jouer la saison prochaine. Il a également émis l'idée d'un possible départ, même en Ligue 1, dans un club qui lui ferait confiance.

Comme souvent, tout part d’une déclaration. « Si un défenseur arrive, je ferais tout pour partir parce que je dois penser à mon avenir. Mon objectif, cette saison, c’est de jouer, d’être titulaire en club. Je serai donc ouvert aux propositions de clubs prêts à me donner du temps de jeu et à me permettre de poursuivre ma progression. Cette saison, mon objectif premier, c’est d’être titulaire. C’est pour ça que je suis ouvert aux propositions et que je pense au départ. C’est la première fois que je tiens ce discours. Jusqu’ici, à Paris, on m’avait toujours fait confiance et j’ai essayé de la justifier. Sauf que, maintenant, je ne ressens pas cette confiance du staff. Aujourd’hui, je pense pouvoir porter un autre maillot en Ligue 1, pour démontrer qu’à Paris, ils ont tort de ne pas me faire confiance » , lâchait Mamadou Sakho, mercredi, dans L’Équipe. Un cri d’amour, maladroit peut-être, pour marquer le coup. Et mettre la pression sur ses dirigeants, avec la ferme envie de rester et de jouer.

Joueur symbole

Néanmoins, le cas Sakho interroge. Et interpelle sur la direction que prendra ce nouveau PSG. Si début août, Nene débute sur l’aile gauche du LOSC, pendant que Chantôme devient l’homme à tout faire du milieu lyonnais, avec Sakho juste derrière lui, que Jallet devient la coqueluche du Vélodrome, alors que Bodmer hésite à rejoindre Gouffran à Bordeaux, la ligue 1 en ressortira certainement grandi. Certains économistes y verront les externalités positives des pétrodollars enfin utiles à l’ensemble du championnat. La redistribution et la circulation de la matière grise hexagonale. N’empêche, le PSG aura lui, quelque chose en moins. Il faudra alors croire qu’on ne passe pas d’un statut à un autre sans quelques cadavres. L’arrivée des investisseurs était une excellente nouvelle, unanimement reconnue. Ceux-ci avaient expressément formulé l’idée ne pas tuer ce qui se construisait. Passons vite sur le cas Kombouaré, il a été suffisamment évoqué. On peut adorer et valoriser le précieux travail d’AK, il ne sera jamais un membre du Top 5 mondial comme Carlo Ancelotti. D’ailleurs, Kombouaré vient de signer… en Arabie-Saoudite. Si les cas Chantôme, Jallet ou Nene apparaissent un poil secondaires, la situation de Mamadou Sakho symboliserait une sorte de point de non-retour.

Les clubs sont des structures un peu réactionnaires qui ont toujours besoin d’un soupçon de cohérence, et de porter leur histoire en étendard pour comprendre où elles vont. Avec Lavezzi, Verratti, Higuaín et consorts, le PSG pourrait aligner un onze de rêve dés le début du championnat. Mais il ressemblerait alors davantage à une équipe de Playstation qu’au PSG. Les titres les plus beaux sont finalement ceux acquis avec une idée de progression. On pense à Montpellier évidemment, aux titres marseillais, bordelais, à la dynastie lyonnaise, qui avaient un peu de ça. Un titre parisien glané sans aucun joueur de la période traumatisante aurait moins de saveur. Et finalement, Leonardo aurait peut-être raté son entrée. Ou sa transition, que Tigrou, le gamin de la Goutte d’Or, aurait pu porter. Forcément, les symboles sont construits et ont leurs limites. Alors, bien sûr, Mamadou Sakho est aussi une belle histoire, marketée efficacement. Peu importe, laissez le public y croire. Le foot 2.0 en produit tellement peu qu’il faut s’attacher à les conserver. Vous imaginez, vous, Sakho embrassant l’écusson lyonnais, un soir de choc contre le PSG, après une tête rageuse ? Mettre une quarantaine de millions sur un défenseur – ou être disposé à les mettre – lorsqu’on a Sakho derrière qui ne demande qu’à retrouver confiance ressemble à un non-sens.

L’avant et l’après

L’excitation de la presse française face à ses premières non-titularisations avait quelque chose d’immature, comme si elle découvrait les joies du turn-over, de l’excellence que la majorité des clubs de Ligue 1 ne peuvent se permettre et qui structurent pourtant la vie des grands clubs. Dont acte. L’idée n’est pas de faire de Sakho un titulaire indiscutable. Mais le voir partir dans un autre club de L1 serait un terrible échec. Les carrières des joueurs sont des trajectoires personnelles, rationnelles, calculées. Les grands joueurs sont finalement ceux dont les trajectoires arrivent à un moment M à épouser au maximum l’histoire de leur club, avec le soupçon de cohérence supplémentaire pour qu’on regarde a posteriori leur carrière sous le prisme de l’histoire d’un club. Un club raconte autre chose que la performance de onze types. Construits uniquement sous le prisme des résultats, ils deviennent de vulgaires multinationales. Un club raconte une histoire. Mamadou Sakho est une histoire parisienne. Des joueurs comme Totti, Gerrard ou Del Piero sont les derniers représentants d’une certain type de carrière, sans plan de carrière justement. Mamadou pourrait être de cette caste restreinte, l’histoire lui en offrait l’opportunité, l’arrivée des Qataris lui a ouvert un boulevard.

Pendant longtemps, le supporter du PSG écumait tout l’été les sites les moins crédibles pour rêver un peu sur des rumeurs toutes plus bidons les unes que les autres. Un centre réussi de Bernard Mendy, un coup de physique d’Édouard Cissé étaient des succès en soi. Mamadou Sakho a connu cette période-là. Parce Mamadou Sakho a connu Fabrice Pancrate. Et Albert Baning. Parce qu’un joueur que Le Guen utilise pour secouer les autres à sa place à 17 ans doit forcément avoir quelque chose que les autres n’ont pas. Parce que Mamadou Sakho, c’est la transition entre ce PSG d’avant et ce PSG d’après. Parce que Mamadou Sakho, c’est la formation parisienne, tant délaissée, puis mise en évidence et enfin récompensée dans le onze parisien. Parce que Mamadou Sakho, c’est aussi autre chose – sans leur faire injure – que Boukary Dramé, Gandy NGoyi ou Younousse Sankharé. Parce que Mamadou Sakho, c’est un type qui n’a pas eu peur de porter cette équipe pas encore adulte, là où une ribambelle de grands joueurs se sont troués. Dans cette nouvelle équipe, Sakho demeure, aujourd’hui encore, une évidence. Et si ce PSG loupe Sakho, il aura loupé quelque chose de plus grand.

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Par Antoine Mestres

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