S’abonner au mag
  • Europe
  • CR7 & Messi

Ronaldo et Messi, on plie les GOAT

Par Mathieu Rollinger
Ronaldo et Messi, on plie les GOAT

À Manchester comme à Paris, les temps sont rudes pour les deux plus grands joueurs de ce siècle. Si on s'est amusé à comparer depuis une bonne quinzaine d'année les trajectoires de Cristiano Ronaldo et de Lionel Messi, il est d'autant plus pertinent de le faire aujourd'hui quand ils se trouvent à un tournant de leurs carrières respectives. Surtout qu'à 36 et 34 ans, il pourrait bien s'agir du dernier.

À la fin, les héros ne gagnent pas toujours. Ceci n’est pas un spoil, au contraire, puisque tout reste à écrire. Mais force est de constater que, de retour aux sources ou à la découverte d’un nouvel environnement, Cristiano Ronaldo comme Messi rament comme rarement dans leurs nouvelles aventures respectives. Ce week-end a d’ailleurs été une nouvelle épreuve pour ces mastodontes, notamment pour le Portugais, pris dans la machine à laver d’Old Trafford après l’essorage en règle de Liverpool. Posé à la pointe d’une équipe sans idée et sans caractère, le numéro 7 a été pris en flagrant délit de résignation, au moment de transformer le jeune Curtis Jones en punching-ball. La mansuétude de l’arbitre lui laissera tout de même la sensation d’inscrire un but, finalement annulé pour hors jeu, mais pas d’avoir les joues rouges comme l’ensemble de ses partenaires après cette manita.

Pour l’Argentin, les choses ont été un peu moins violentes du côté de Marseille. Quoique. Plongé dans un Vélodrome en fusion, Leo Messi en a pris plein les yeux pour son premier Classique, dont l’ambiance semble un cran au-dessus de celles des Clásicos. Tifo impressionnant, bronca assourdissante, projectiles sur chaque corner (dont celui que le numéro 30 a eu à botter), agressivité des adversaires : le plan semblait parfait pour faire dérailler le train parisien. Et la Pulga, sans pour autant déjouer, doit se contenter pour ses highlights d’une petite frappe flirtant avec la lucarne de Pau López et d’un marquage à la culotte d’un supporter venu à sa rencontre sur la pelouse. C’est peu pour un garçon qui, après 280 minutes de jeu en Ligue 1, court toujours après son premier but en championnat sous ses nouvelles couleurs.

La Champions comme bouée de sauvetage

De là à parler de disette ou, pire, de déclin, il y a plusieurs pas à faire. D’abord, l’Argentin a déjà traversé des périodes sèches avec le Barça en Liga : il était resté muet 360 minutes entre fin janvier et début février 2020, pire série depuis 2014 (538 minutes d’octobre à janvier), mais avait aussi attendu 515 minutes pour inscrire son 500e but avec les Culés en 2016. Peut-être que cet homme n’est pas aussi létal qu’il en a l’air et que des émotions traversent son petit corps. Quitter le nid à 34 ans n’a rien d’anodin, et il lui faut encore du temps pour s’adapter à une équipe qui, depuis plusieurs mois, se repose offensivement sur Kylian Mbappé, là où le génial argentin était la clé de voûte du Barça il y a six mois encore. Et si ça fonctionne mieux en Ligue des champions (où Messi facture déjà 3 buts en 3 matchs) que sur la scène nationale, c’est uniquement parce que la Ligue 1 est un cadre nouveau, et qu’apprivoiser Jason Denayer, Nayef Agueird ou Bouba Kamara n’est pas donné au premier venu.

Pour Ronaldo, même topo : si lui a déjà fait trembler les filets d’Angleterre (3 goals en 6 matchs), pour le moment, c’est surtout dans son jardin de C1 qu’il aide le plus les Red Devils. Avec trois buts en autant de matchs, il a enfilé son costume de sauveur en arrachant les victoires dans le Fergie time contre Villarreal et l’Atalanta. Cependant, si ces trentenaires à qui tout a réussi ne veulent pas essuyer leur premier échec en club, la solution devra passer par le collectif.

Des éléphants dans un jeu de quilles

Messi comme Ronaldo, individualités devant l’éternel, ont forcément déboussolé les équipes qu’ils ont rejointes. CR7, en imposant à Solskjær de jouer avant-centre, menace un écosystème que le Norvégien avait su créer avant son arrivée : Rashford et Greenwood doivent s’exiler sur un côté, Cavani et Martial jouent les faire-valoir et même Bruno Fernandes a perdu de sa superbe. Au PSG, Messi fait bonne figure en essayant de se faire une place au milieu de ceux qu’on appelle les Fantastiques. Mais quand il était le seul à être exempté de repli au Barça, cela ne marche plus quand Neymar, Mbappé, voire Di María disposent du même passe-droit. C’est ainsi que ces édifices deviennent branlants, alors qu’au départ, ces renforts dorés devaient simplement les sublimer.

Comment alors ne pas repenser aux propos de Leonardo Bonucci, ancien partenaire de Cricri à la Juve. Pour The Athletic, le défenseur pointait du doigt son influence finalement néfaste sur le groupe : « Les joueurs ont commencé à penser que sa seule présence suffisait à gagner les matchs. Nous avons commencé à manquer un peu de rigueur dans notre travail quotidien, d’humilité, de sacrifice, du désir d’être là pour son coéquipier jour après jour. » Si bien qu’à terme, cela aurait fini par se retourner contre la Vieille Dame. « Si vous aviez jeté un morceau de bois dans le vestiaire avant ces matchs, il aurait pris feu tant l’électricité y circulait », continue-t-il, faisant comprendre que les choses vont bien mieux depuis le départ de Ronaldo. Ce genre de constat pourra être tenu également au PSG et à United, si l’expérience s’avérait être un désastre. D’ici là, on sait aussi qu’il suffit à ces deux garçons d’un geste, d’une série pour retrouver toute leur aura.

Par Mathieu Rollinger

Articles en tendances

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

Dernières actus

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine

Actus MUN

Actus C. Ronaldo

Lionel Messi