Real Vs Barça : plus que jamais le match de l’année
Ce soir à 20h, le Royaume d'Espagne s'arrête de respirer. Pour 90 minutes au moins. La Liga offre à la planète entière son spectacle le plus gigantesque. En plus de l'affiche, ce Classico 09 devrait accoucher du futur champion, et faut pas se mentir, il sera beau, ou il sera moche. Revue de presse à quelques heures du coup d'envoi.
Le football a ça d’incroyable, il est imprévisible. Qui, il y a trois mois, qui aurait donné la moindre portée à ce Real/Barça ? Personne. Un FC Barcelone stratosphérique dominait de la tête, des épaules et des poin(g)ts une Liga où le Real Madrid faisait marrer tout le monde avec Royston Drenthe dans son onze titulaire.
Aujourd’hui, tout a changé. Drenthe a retrouvé sa place sur le banc et la Maison Blanche ne chiffre plus que quatre unités de retard sur les hommes de Guardiola. Niveau comptable, le calcul est simple, si le Real l’emporte, il revient à -1, s’il perd, il sera à -7 et pourra faire rejouer Royston pour le reste de la saison.
Hier en conférence de presse, Juande Ramos le redresseur, pouvait la ramener : « On ne doit pas être si mauvais puisqu’on est sur les talons du Barça. Quand une équipe comme le Real Madrid vient d’obtenir autant de points et n’est pas leader, c’est parce que les autres travaillent aussi d’une manière correcte » . Ramos explique : « Ce Clasico est plus important pour nous. Si on ne les bat pas, ils auront une avance qui sera compliquée à rattraper. Nous sommes dans une situation de nécessité, on n’a pas d’autre choix que de gagner tous les matchs restants. C’est une équipe magnifique qui a assez peu de points faibles. On va faire en sorte qu’ils ne soient pas dans un bon jour, sinon, ce sera très difficile de les arrêter » .
Mieux, l’ancien coach de Séville se permet même de conseiller son homologue catalan sur le onze à mettre en place : « Je ne connais pas l’état physique des joueurs du Barcelone. S’ils étaient dans les meilleures conditions, je mettrais les meilleurs sur la pelouse mais si je n’avais pas la garantie qu’ils soient prêts pour le match contre Chelsea, je les laisserais au repos. Je ne me mets pas dans la peau de Pep mais quoi qu’il arrive, ils sortiront du Bernabéu en leaders alors que s’ils perdent à Chelsea, ils seront éliminés. Vraiment, le retour contre Chelsea est plus important pour eux que le match contre nous. C’est certain que le Barça joue plus de compétitions que nous et que fatalement, il y aura plus de fatigue de leur côté, à nous d’en profiter » .
Pendant qu’à la capitale, on bombe le torse, à Barcelone, on préfère se la jouer “même pas peur”, comme le président Laporta : « Le match au Bernabéu est important pour nous, et vital pour le Real Madrid. C’est une très bonne occasion pour mettre un bon coup de poing sur la table et presque remporter le championnat. Quoi qu’il arrive, nous sortirons leaders de la pelouse. Mais en s’imposant, on prendrait sept points d’avance et un goal average favorable. De plus, le Real devra enchainer avec deux déplacements difficiles, à Valence et à Villarreal » . Ça s’appelle transvaser la pression.
Cette pression, le coach catalan ne semble pourtant pas vouloir l’éviter, tout le contraire même : « La pression, moi je la veux. Elle est à nous. Moi je ne me voile pas la face en disant qu’il ne se passe rien. Si, il se passe quelque chose, et vraiment quelque chose. On se doit d’avoir cette pression. Demain, c’est une grande finale, et les finales se jouent avec ambition. On doit aller gagner au Santiago Bernabéu » , développe Josep Guardiola. Et d’enchainer : « Ce match va décanter la Liga. Suite à la rencontre, je pourrai vous dire de combien de points nous avons besoin pour être champions » .
Niveau pronostics, la semaine a été assez calme, et comme souvent, chacun voit son camp l’emporter. « On va battre le Barça par 3 à 1 » pour l’ancien président Ramón Calderón sur la radio Onda Madrid. Samuel Eto’o, sur TV3 : « Je signe tout de suite pour un 0-1. Pour le Real, ce Clasico, c’est le dernier train pour espérer quelque chose, nous, la Liga ne passe pas par le Bernabéu » . Un message bien relayé par le joueur espagnol le plus sensationnel du moment, Andres Iniesta : « Avec une victoire, le titre serait quasiment dans la poche. Ne pas perdre serait aussi faire un grand pas vers la victoire finale. On ne rentrera pas sur la pelouse pour calculer, on sera là pour remporter le match. Il n’y a qu’un réalité : nous resterons les leaders. En revanche, une victoire nous aiderait à nous concentrer sur le match de mercredi contre Chelsea » .
Et pour y arriver, il n’existe pas 36 solutions pour le jeune meneur : « Nous, au Barça, on croit que de bien jouer au football, c’est la meilleure façon d’obtenir de bons résultats. Il y a de nombreuses manières pour gagner des titres. Mais notre philosophie de jeu ne changera pas. On ne nous pardonnerait pas de jouer comme Chelsea. On gagnera ou pas, mais notre style, on ne le changera pas » .
Enfin, dernière déclaration et pas des moindres, celle d’un ancien joueur des deux clubs, et accessoirement ancien entraineur du Real il y a encore quelques mois. Interviewé par Deportes Cuatro, Bernd Schuster la joue presque en mode stand-up : « Aujourd’hui, on est tous effrayés par la grippe mexicaine mais il existe un autre virus qui existait déjà à mon époque de joueur, il s’appelle la madriditis, et j’ai comme l’impression que le Barça est de nouveau contaminé » . Bien vu Bernie. Il poursuit : « Le Barça sait que le Real est l’unique club capable de lui chiper le titre, le seul club capable de les battre. C’est quelque chose qui n’arrive qu’à Barcelone, le club est toujours attentif à ce que fait le Real » . Schuster, c’est un peu le roi des prédictions, encore “salarié” de la Maison Blanche lors du match aller, il avait prophétisé qu’il serait « impossible de battre le Barça au Camp Nou » . Un 2-0 lui avait donné raison. Ce soir, tard dans la nuit, on saura si la réciproque est exacte.
Par