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« Ramos sait choisir le moment pour augmenter son agressivité »

Propos recueillis par Antoine Donnarieix
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Ce samedi en Norvège, Sergio Ramos va probablement devenir le recordman du nombre de sélections en équipe nationale espagnole avec 168 capes. L’occasion de discuter du charisme du joueur avec Hervé Renard, ancien sélectionneur du Maroc, qui a croisé le Madrilène lors de la dernière Coupe du monde en Russie.

Bonjour Hervé. Que vous inspire Sergio Ramos ? C’est un leader d’équipe. Il est agressif, animé par l’envie de gagner et ultra performant sur les coups de pied arrêtés.

À titre personnel, quand on me demande de réaliser mon équipe FIFA de l’année, je place toujours Sergio Ramos en premier défenseur central, car il est exceptionnel.

Dans les sacres du Real Madrid sur les trois Ligue des champions consécutives, c’était un joueur décisif. Les gens peuvent préférer les joueurs plus offensifs ou esthétiques, mais je suis admiratif de ce type de joueur. Je suis un adepte du football fait de victoire et pour y arriver, il faut savoir défendre. Ramos, sa force mentale rejaillit sur le terrain, il dégage une force naturelle. Je ne sais pas quel sera son avenir, mais c’est déjà un coach sur le terrain. Il est capable de tout faire : donner ses consignes avec la parole, les gestes… Ce n’est pas le plus grand des défenseurs centraux par la taille et cela prouve que la qualité ne se juge pas seulement de manière athlétique. À titre personnel, quand on me demande de réaliser mon équipe FIFA de l’année, je place toujours Sergio Ramos en premier défenseur central car il est exceptionnel.

Vous l’avez affronté avec le Maroc en juin 2018 durant la Coupe du monde. Quels souvenirs gardez-vous de Ramos dans la préparation de votre match contre l’Espagne ? L’Espagne dégage une volonté d’accaparer le ballon avec un bloc placé très haut sur le terrain. Dès lors, les consignes collectives sont de jouer le plus rapidement possible vers l’avant pour éviter de subir leur pressing dans la transition du ballon. Il faut couper cette pression par des passes verticales, mais encore faut-il les trouver… Jouer dans le dos de Piqué et Ramos, c’était une solution. Plus le jeu était direct, plus il y avait des possibilités d’apporter du danger sur l’axe central. C’était une faille potentielle qui pouvait les mettre en difficulté et je crois que nous avons assez bien réussi à le faire. En phase défensive, j’ai le souvenir de donner des consignes de marquage strictes sur Ramos. Il est impossible de négliger un joueur aussi dangereux dans le jeu aérien.

Son début de rencontre est marqué par cette grossière erreur d’appréciation qui amène l’ouverture du score de Khalid Boutaïb… Quelles impressions gardez-vous de lui au moment de l’observer sur le terrain ? L’équipe d’Espagne ne s’attendait pas à subir ce genre de situation face à nous, et cette action témoigne d’un moment hésitant où il fallait s’engouffrer. Une dizaine de minutes après, nous avons une autre opportunité de but avec Boutaïb. L’occasion provient d’une touche rapidement jouée. C’était aussi une consigne donnée avant le match. Ramos n’est pas là pour vous faire de cadeau, alors nous nous sommes préparés en conséquence pour le mettre en difficulté. Face à un tel compétiteur, il faut répondre présent et chercher à le battre.

Au moment de sa sortie, Boutaïb s’est-il plaint du traitement reçu par Ramos ?

Ce jour-là, il avait été assez gentil ! Nous étions passés à travers ses griffes, mais aussi à travers le système tactique de l’Espagne.

Ce jour-là, il avait été assez gentil ! (Rires.) Nous étions passés à travers ses griffes, mais aussi à travers le système tactique de l’Espagne. Si vous voyez bien les dernières minutes, nous prenons un but à la suite d’un corner frappé du mauvais côté. Si c’est le Maroc qui fait cela, on se fait sanctionner. Nous aurions dû gagner ce match. Ça ne change rien à la réalité, mais ça mérite d’être dit…

À ce propos, pensez-vous que l’influence de Ramos joue sur les décisions arbitrales ?Dans son jeu, Ramos sait choisir le moment pour augmenter son agressivité. Il y a des moments où il faut enrayer une action de jeu. Sa manière de le faire, additionnée au respect des arbitres envers lui fait qu’il peut se permettre plus de choses. Parfois, il peut aller loin, mais cela fait partie du football… Je suis sûr qu’à Madrid, les gens l’aiment beaucoup plus qu’à Liverpool.

Avec 25 cartons rouges, Sergio Ramos est tout de même le défenseur à avoir récolté le plus de cartons rouges dans l’histoire du football espagnol. C’est significatif, non ? Bien sûr. On ne peut pas être un défenseur aussi agressif sans aller au-delà des limites.

En fin de match, votre avant-centre Youssef En-Nesyri l’avait particulièrement mis en difficulté. C’était quoi votre solution pour percer le mur Ramos ?Ce but de la tête de Youssef qui domine Ramos de la tête, c’est un exploit. Et je pèse mes mots ! (Rires.) Il restera longtemps dans l’histoire du football marocain. Son saut au-dessus de Ramos est également lié à une question de timing qui lui donne une meilleure altitude à la conclusion de l’action. Youssef était un joueur qui allait encore plus vite que Boutaïb, donc l’objectif était de mettre un homme frais dans une défense déjà bien sollicitée.

Sergio Ramos avec l’Espagne, c’est 125 victoires, 22 matchs nuls et 20 défaites. Vous faites donc partie de la minorité à lui avoir tenu tête. Comment est-ce que vous l’avez senti à la fin de son match ? Nous nous sommes salués de façon très respectueuse au moment où les équipes partaient de la pelouse.

Il était souriant et soulagé du dénouement de la rencontre, car jusque dans les dernières minutes, son équipe pouvait se retrouver éliminée.

Il était souriant et soulagé du dénouement de la rencontre, car jusque dans les dernières minutes, son équipe pouvait se retrouver éliminée. Les statistiques que vous évoquez auraient dû être davantage en notre faveur ! Nous étions frustrés, car gagner contre l’Espagne aurait été un exploit historique pour le Maroc. Aujourd’hui, nous pouvons dire que nous avons fait match nul. C’est honorable, mais étant donné la qualité de notre match et l’égalisation imméritée, cela laisse une pointe d’amertume. Maintenant, ce n’est qu’un seul match de sa grande carrière internationale… Il faut souligner sa régularité dans le succès.

Avec un an de moins que Ramos, Gerard Piqué a décidé d’arrêter sa carrière internationale après le Mondial russe. Est-ce bien raisonnable pour l’Espagne de conserver un défenseur central de 33 ans en préparation d’un Euro ? Du moment que le corps est compétitif, l’âge n’est pas important. Si son sélectionneur considère que ses qualités sont essentielles à la stabilité de son équipe, il le prendra jusqu’à la fin des éliminatoires et l’alignera pour le prochain championnat d’Europe. Peut-être qu’après cela, quelqu’un sera suffisamment mature pour prendre le relais.

Propos recueillis par Antoine Donnarieix

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