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« Quand tu sèmes de la merde, t’attends pas à récolter des lingots d’or »

Propos recueillis par Thomas Andrei, à Bastia
« Quand tu sèmes de la merde, t’attends pas à récolter des lingots d’or<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Il est 9h du matin et Gaël Danic, expresso dans les mains, est déjà en pleine forme. À une table ensoleillée de la Causerie, une brasserie aux abords du stade où passeront Sébastien Squillaci, François Ciccolini et Jean-Louis Leca le temps de l’interview, le milieu de terrain enchaîne les sujets comme il distribue les passes en profondeur.

Ça fait plus d’un an que vous êtes en Corse, vous vous y plaisez toujours ?Toujours bien. J’habite juste là, sur les hauteurs, je suis en trois minutes au stade s’il n’y a pas de bouchon. Quand on vient ici à Bastia, on prend la première maison qui se présente à nous tellement c’est compliqué. J’ai eu la chance d’en trouver une qui me correspond, neuve, grâce à un coup de pouce de mon ami Jean-Louis (Leca) qui m’a mis en relation. Avant d’arriver ici j’avais l’impression de connaître le club par l’intermédiaire de Jean-Louis, avec qui j’ai joué 5 ans à Valenciennes. Il était loin, mais il avait le Sporting au cœur. Il me montrait des vidéos, le Sporting par-ci, le Sporting par-là. J’avais l’impression de connaître plus le Sporting que Valenciennes. Je suis arrivé en terrain conquis.

On peut difficilement faire plus corse que François Ciccolini, il est comment dans les vestiaires ?Quand il a quelque chose à dire, il le dit. Là où il est bon, c’est qu’il connaît son groupe. Il sait comment parler à chaque joueur. Il y en a, il va falloir parfois un peu hausser le ton pour que le message passe bien, il y en a avec qui il va falloir être plus malléable, et ça, il le fait très, très bien. Y a pas de statut dans l’équipe. Les anciens, les jeunes, y en a pas. Le message est le même pour ceux qui ont 400 matchs et ceux qui en ont 20. Dès le premier entraînement, il a dit qu’il n’y a pas de passe-droit, et ça s’est vérifié derrière. Je me suis retrouvé sur le banc, Toto s’est retrouvé sur le banc, François Modesto s’est retrouvé sur le banc. Il y a les paroles et les actes et ça maintient tout le monde concerné.

Il aurait les épaules pour tenir l’équipe sur une saison entière ? Voire plusieurs.Ce n’est que mon avis. Il faut lui poser la question, mais dans les compétences largement. Après c’est dans l’envie, dans le mental. Mais je pense que oui. Si on l’a l’an prochain, je suis content.

Vous suivez la politique locale ? Qu’avez-vous pensé des polémiques sur les propos de Jean-Guy Talamoni, « La France est un pays ami. » Oui, je m’en rappelle. J’ai pas trop suivi. Ensuite, dans les vestiaires, ça en parlait. Quand on a 25 joueurs, tout le monde ne peut pas être d’accord. Chacun son point de vue, il faut juste accepter les arguments de chacun. J’aime beaucoup apprendre, mais je m’intéresse un peu moins à deux sujets qui sont la politique et la religion. La politique, c’est important, donc je suis le minimum. Mais localement, vu que j’ai beaucoup bougé, c’est difficile de vraiment intégrer ce qui va se passer dans le futur. M’intéresser à ce qui se fait ici, je suis en fin de contrat en juin, si ça se trouve je pars… Donc je ne vais pas dire que ça ne m’intéresse pas, mais je suis plus intéressé par ce qui se passe dans le village de mes parents en Bretagne, parce que je suis sûrement amené à y retourner. Ce qui se passera ici, je ne le verrai pas. Que ce soit une éventuelle indépendance ou au niveau des programmes en général.

Petit, avant d’aller au centre de formation à Rennes, j’ai fait 5 ans de piano. On dit que c’est comme le vélo et que ça ne se perd pas, bah je suis la preuve que c’est complètement faux. Je suis incapable de te jouer une note.

Vous pouvez nous en dire plus sur les débats politiques au sein du groupe ?Ce qui est vachement intéressant, c’est de voir qu’au début, la conversation est un peu « conflictuelle » quand les deux personnes ne pensent pas la même chose. Puis au bout de 10 minutes ou une demi-heure, c’est marrant de voir que ça déverrouille l’état d’esprit de celui qui est en face. Il devient plus à même de dire : « Bon, ce que tu dis, c’est pas si bête. » Ceux qui parlent le plus, c’est Jean-Louis, y a Gilles (Cioni), y a Francè Modesto. C’est surtout nous avec les Corses. Alors des fois, on en rigole, parce qu’ils arrivent toujours à trouver, dans le débat politique, une petite anecdote qui a un rapport avec le foot pour faire passer leur message.

Vous voyez des similitudes entre la Corse et la Bretagne ?Déjà, on a de fortes identités. Et chacun notre drapeau, qu’on brandit assez fièrement. En Corse, j’ai l’impression de le voir partout. En Bretagne, ce qui est marrant, c’est que même si on filme un match de l’équipe de France, on en verra toujours un. On est omniprésents. Dans l’état d’esprit, on est forts en amitié, mais on est entiers. Ça plaît ou ça ne plaît pas. Ce n’est pas gris, c’est soit blanc soit noir. On donne notre amitié, mais faut pas nous trahir.

Vous en avez un, vous, de drapeau breton ?Ouais ! Ma fille en a un à la maison. Moi, je ne le sors pas. Je suis fier, mais je ne brandis rien du tout. Juste quand on me demande d’où je viens et que je dis que je suis breton, je sens une petite fierté. Là, je regardais Tomorrow Land, un festival en Belgique avec les plus grands DJs au monde au mois de juillet. Des millions de personnes : drapeaux bretons.

Vous jouez de la musique vous-même ?Petit, avant d’aller au centre de formation à Rennes, j’ai fait 5 ans de piano. On dit que c’est comme le vélo et que ça se perd pas, bah je suis la preuve que c’est complètement faux. Je suis incapable de te jouer une note. Et pourtant, j’étais censé aller au conservatoire, donc j’avais un sacré niveau. Puis à la longue, je voulais arrêter, mais mes parents me forçaient un peu. Le foot, c’était bien, mais ils sont profs, donc pour eux, l’important c’étaient les études. Puis ils disaient même : « Quand tu seras plus grand, si tu as la possibilité de donner des cours de piano… » Ils m’expliquaient déjà que la vie, c’était des factures à payer, et que ça pourrait m’aider. Mais à 12 ans et demi, je suis parti et ça a été vite réglé.

Vous jouiez quoi au piano ?Bah, un peu de tout. Surtout des musiques que la prof me cherchait. Du Bach, du Mozart, etc. C’est ça qui m’en dégoûtait aussi. Ce n’était pas des musiques actuelles comme les enfants apprennent maintenant. Quand t’es gamin, t’as envie de jouer ce que tu entends à la radio.

Les politiques, quand ils vont au journal de 20h, je suis persuadé que les questions, ils les connaissent avant. Quand ils vont chez Bourdin, pour moi les questions, ils ne les ont pas. Il y a beaucoup de politiciens qui refusent d’aller là-bas.

En règle générale, en tant que breton, vous pensez quoi des mouvements régionalistes et indépendantistes ? On voit de plus en plus de pro-nationalistes en Écosse, en Corse, en Catalogne. Si là où ils sont ça fait l’unanimité, je serais tenté de dire que c’est quelque chose de bien. Si plus de la moitié décide, j’imagine qu’il y a plus de personnes qui sont contentes que mécontentes, donc c’est positif. S’ils sont capables de s’assumer tout seuls… Financièrement, à tout niveau, pour moi c’est une bonne chose. Mais il faut être sûr, il faut avoir les reins solides. S’ils les ont, que tout a été bien fait et que ça n’est pas au détriment d’autres régions, qu’ils foncent.

Vous regardez les infos sur quelle chaîne ?J’aime bien BFM le matin. Quand je jouais à Valenciennes, j’habitais Lille, donc je mettais trente minutes pour y aller et j’écoutais les infos. J’aime bien Bourdin aussi. Il est très bon. Et au-delà du fait que c’est des émissions politiques, j’adore voir comment la personne en face de lui réagit. Parce que lui, il est là pour te déstabiliser. Quand ils vont au journal de 20h, je suis persuadé que les questions, ils les savent avant. Quand ils vont chez Bourdin, pour moi les questions, ils ne les ont pas. Il y a beaucoup de politiciens qui refusent d’aller là-bas. Donc déjà, j’adore le mec en face, parce que je me dis que quelque part, il a des couilles. J’aime bien voir le match entre les deux.

Pourquoi n’avez-vous joué qu’une seule fois avec l’équipe de Bretagne ?Parce qu’il y avait des problèmes d’assurance. Puis à la fin d’une saison à jouer le maintien, tout ce que tu attends, c’est être en vacances, et c’est souvent à ce moment-là. Ce qui est marrant, c’est qu’on est allés jouer à côté de Nantes… Avec l’équipe de Bretagne. C’est comme si ici tu vas jouer à Nice. Je sais que Rennes avait refusé.

Pourquoi ça ?Je sais que les supporters rennais, ils aimeraient que leur équipe soit beaucoup plus bretonnisée. Chaque année, ils ne recrutent pas vraiment breton. Je sais qu’il y a deux ou trois ans, ils voulaient me faire revenir moi, Étienne Didot, Lemoine… Ils avaient reçu pas mal de lettres de supporters qui voulaient ça. Et ça, c’était pas fait. Les supporters étaient un peu furieux. Et je pense que Rennes a eu peur que si l’équipe de Bretagne arrive et joue au Stade de la route de Lorient, les supporters auraient plus tendance à se reconnaître dans cette équipe que dans l’équipe de leur ville. Donc ils ont trouvé une excuse bidon et j’avais un peu compris ça. L’avantage d’une équipe comme Rennes, c’est que le président décide de tas de choses, mais pas du sportif. Rennes a toujours eu des entraîneurs avec du pouvoir. C’est pas parce que tes supporters veulent bretonniser l’équipe qu’il faut le faire. L’entraîneur, c’est lui le pilote de la formule 1 et c’est lui qui décide. Rennes est quand même toujours là. Tu les attends 3es, ils finissent 6es, mais les résultats sont quand même là. Donc ils n’estiment pas que ce soit nécessaire, à juste titre. Moi, je ne veux pas qu’on me recrute à Rennes parce que je suis breton. J’ai envie qu’on me recrute parce qu’ils estiment que je vais apporter à l’équipe. Si c’est pour faire la mascotte, moi ça ne m’intéresse pas.

L’affaire Aurier, c’est à la fois méga surprenant et en même temps pas du tout. Nous, à 20 ans, on n’avait pas tout ça, les réseaux sociaux, moi, je l’aurais peut-être pas fait, mais bon… Mais c’est des choses qui sont aberrantes.

C’est vrai que vous insultez les joueurs sur le terrain ?Je peux insulter, ouais. Jeune, j’insultais tout le monde, c’est pas compliqué. Avec l’âge moins, très peu. J’ai même insulté mes propres coachs. Je n’en suis pas très fier. Dans le vestiaire, devant tout le groupe… Quand je vois ce que ça m’a valu derrière… J’étais un branleur. Si je ne jouais pas, ce n’était pas de ma faute, c’était celle du coach. Ça m’a plombé. Tous mes entraîneurs m’ont dit que j’ai pas fait la carrière que j’aurais dû avoir. Même Rémi Garde à Lyon. Le football, c’est pas que le talent pur, il faut bosser, se remettre en question. Ça fait que 8 ans que je suis vraiment un joueur de Ligue 1. Certains se remettent en question à 20 ans, certains à 30. Certains jamais, donc j’ai eu de la chance de le faire à Valenciennes.

Qu’est-ce qui se passe si quelqu’un insulte le coach ici à Bastia ?Honnêtement, je pense que personne n’aura les couilles de l’insulter, lui.

C’est pas Laurent Blanc, quoi. Ouais. Cette histoire, c’est à la fois méga surprenant et en même temps pas du tout. Nous, à 20 ans, on n’avait pas tout ça, les réseaux sociaux, moi je l’aurais peut-être pas fait, mais bon… Mais c’est des choses qui sont aberrantes. Se mettre dans des situations aussi difficiles, alors que tout se passe bien. Il faut changer de pote, quoi !

Moi, je voudrais être Messi, je n’ai pas les capacités, donc je ne regarde plus Messi. Si je veux progresser, je regarde Ben Arfa. Et encore Ben Arfa… Un gars comme Boufal, il va regarder Ronaldo parce qu’il est jeune, il a le style de jeu, il a une marge de progression.

Et contre City, le deuxième but est un peu pour lui…Mais il n’y a pas de fumée sans feu. Quand tu sèmes de la merde, t’attends pas à récolter des lingots d’or. Il y en a qui sèment de la merde, ils sont surpris de récolter de la merde. En revanche, à l’inverse, quand tu sèmes des lingots, t’attends pas à les récolter le lendemain. Faut que tu sois patient. Mais tôt ou tard, tu récoltes. L’exemple, il est là-bas (montrant du doigt Jean-Louis Leca, buvant son café à quelques tables). Ça fait 8 ans que je suis avec Jean-Louis : jamais rien dit, toujours à bosser, toujours l’état d’esprit de faire progresser celui qui est devant lui. C’est pas du paraître, il voulait même faire revenir Nico (Penneteau) ici. Il n’est pas dans le côté « enculé » . Alors là, on dit qu’il a la chance des débutants, mais s’il y en a bien un qui peut en parler, c’est moi. J’étais dans la chambre avec lui, je faisais les mises au vert avec lui. Je peux te dire qu’il a énormément travaillé et qu’il en a chié avant. T’es doublure pendant 5 ans de Nicolas Penneteau, t’es pas doublure du boulanger du coin. T’es doublure d’Alphonse Areola et de Micka Landreau. Voilà, t’apprends et tu retranscris derrière. Regarde à Reims. Placide et Agassa. Tu as deux titulaires. C’est un peu la merde. Moi, des échos que j’ai, ils se tirent la bourre. Alors que normalement, le poste de gardien de but est bien défini.

Mais de moins en moins, les grands clubs prennent deux grands gardiens et les mettent en compétition. Comme au Barça. Ouais. Mais ça, c’est valable à Barcelone et voilà. Moi, je voudrais être Messi, je n’ai pas les capacités, donc je ne regarde plus Messi. Si je veux progresser, je regarde Ben Arfa. Et encore Ben Arfa… Un gars comme Boufal, il va regarder Ronaldo parce qu’il est jeune, il a le style de jeu, il a une marge de progression. Ce que je veux dire par là, c’est que les grands clubs, tu peux t’en inspirer, mais faut être réaliste. Puis regarde le merdier que ça a foutu avec Čech et Courtois. À un moment donné, quand tu sais que tu es aussi bon que celui qui joue et que tu es dans un grand club, eh ben non, c’est fini. T’essaies de le grignoter, mais c’est pas bon. C’est pour ça que Čech est parti.

Un autre grand milieu de terrain breton, Yoann Gourcuff, vient de retourner à Rennes. Vous pensez que c’est le bon choix pour lui ?Très bon choix. Yoann, il a besoin… pas d’être dans un cocon, mais de sentir que tout le monde est derrière lui et de ne pas être jugé et épié en dehors du football. Quand on est dans un club comme Lyon, et je peux t’en parler parce que je l’ai côtoyé deux ans là-bas, Yoann c’est le people. Et il déteste ça. C’est quelqu’un de simple. Moins il fait parler de lui, mieux c’est.

Vous êtes très proches tous les deux ? Tu pensais quoi de son transfert à Lyon ?Ouais, je l’ai au téléphone, Yoann. Yo, c’est quelqu’un d’ambitieux. Quand tu pars de Bordeaux pour aller à Lyon, c’est tout à fait logique. C’est même pas l’aspect financier, parce qu’il court pas après ça. Aujourd’hui je sais qu’il avait des propositions qui lui permettaient de gagner beaucoup plus qu’à Rennes, mais ce qu’il recherche, c’est l’aspect sportif et l’aspect humain. Mais c’était un choix tout à fait légitime. Il a peut-être senti qu’à Bordeaux, c’était une fin de cycle. Puis à part maintenant les joueurs du PSG, je défie quiconque de refuser Lyon.

Yoann pas blessé, c’est un phénomène. Même aux entraînements, je l’ai vu une paire de fois vraiment s’entraîner en étant bien mentalement et physiquement… Tu te demandais ce qu’il foutait là, à Lyon.

Et vous, vous accepteriez, si on vous rappelle ?Mais moi, demain, Lyon, ils me rappellent, j’y retourne. Parce que je ne ferais peut-être pas les mêmes erreurs que j’ai pu faire. J’y retourne parce que j’ai mon côté breton, mon côté têtu, mon côté revanchard. Et le sportif. J’ai trop d’arguments pour y retourner.

Vous pensez que Rennes pourrait bâtir une vraie grosse équipe autour de Gourcuff ?C’est ce qu’ils envisagent. Tu fais revenir un joueur international comme Gourcuff, c’est ambitieux. Il a longtemps été blessé, mais Yoann pas blessé, c’est un phénomène. Même aux entraînements, je l’ai vu une paire de fois vraiment s’entraîner en étant bien mentalement et physiquement… Tu te demandais ce qu’il foutait là, à Lyon. L’année prochaine… (Il tape du point sur la table.)

À l’inverse de Gourcuff, vous n’avez pas encore joué à l’étranger. Vous êtes toujours dans les temps ? Vous iriez au Qatar, en Chine, en MLS ?Non, c’est trop tard. À 34 ans déjà, en France, on est vieux, et je ne suis pas un assez bon joueur pour intéresser des pays comme ça. Il faut dire ce qui est. Mais l’étranger, ça m’aurait plus. Beaucoup, beaucoup, beaucoup. J’aurais aimé jouer en Angleterre. Tu vois, je tombe sur un Milan-Juve, je zappe. Tu regardes un Stoke City – Everton, sur le plan spectacle c’est toujours bien. Puis j’aurais adoré apporter une autre culture à mes enfants. Qu’elles soient bilingues. Mais papa n’a pas pu… Après, on peut peut-être dire que je n’ai pas le physique, mais au final, dans ma carrière, j’ai jamais été blessé. C’est pas parce que tu es une puce que tu ne peux pas jouer là-bas. Même à 34 ans, je ne rate pas un entraînement, je ne rate pas un match et je ne fais pas de soin.

Puis vous avez une vie assez saine aussi, vous ne buvez pas ?Je ne bois pas d’alcool. Je vais sortir, je ne serai jamais saoul, mais je vais me boire deux, trois Get. Et je ne fume pas, c’est clair. Ensuite, après le dernier match, ils nous ont fait des pâtes, je suis rentré à la maison, j’ai commandé une pizza. Sur le continent, tous les dimanches soir, c’était McDo.

Si physiquement je suis là, moi le mental va m’emmener jusqu’à 40 ans.

À Bastia, il a surtout manqué un avant-centre. On va faire comme si on bossait à la cellule de recrutement : avec quel attaquant évoluant en France aimeriez-vous évoluer ? Bon moi, c’est mon pote, on est voisins à Lille, là je vais au baptême de sa fille, nos femmes s’appellent tous les jours, c’est Nolan (Roux). Qui n’est pas forcément en odeur de sainteté à Saint-Étienne. Le profil du joueur correspond à la mentalité corse – parce que c’est important –, c’est quelqu’un qui n’est pas avare d’efforts, qui est discret, qui mouille le maillot. Et il a un style de jeu, en profondeur, avec les gars qu’on a sur les côtés qui centrent, c’est le joueur typique qu’il nous faudrait. Et en plus, il adore la pêche. Je lui en ai parlé, on en a parlé ici. Il était prêt à venir, puis il a eu une discussion avec Saint-Étienne et ça se passe un petit peu mieux depuis janvier. C’est le joueur qu’il nous faut.

Vous voulez rester donc ?Moi, je suis ouvert à tout. Mais je suis bien ici, il y a du potentiel ici, moi j’ai envie de rester ici, mais je ne suis pas le seul décideur.

En définitive, vous préférez jouer en 10 ou sur un côté ? Moi, du moment que je suis sur le terrain, ça va. J’ai toujours la même passion que quand j’avais 20 ans. On me demande souvent quand je pense arrêter : si physiquement je suis là, moi le mental va m’emmener jusqu’à 40 ans.

Vous faites une belle saison à Bastia, mais il y a juste quelque chose que les supporters vous reprochent un peu. Qu’est-ce qu’il se passe avec tous ces coups de pied arrêtés sur lesquels vous ne levez pas le ballon ? Ouais. Qu’est-ce qui se passe ? Un footballeur, c’est réglé comme du papier à musique, comme une formule 1. La moindre petite chose peut vous mettre en danger. Quand tu ne joues pas pendant deux ans, tu perds tes habitudes, tu perds tes repères. Donc il faut travailler au quotidien et ça va revenir. Moi, pendant deux ans, des corners j’en ai pas tiré. Ça ne revient pas du jour au lendemain. Et je n’en ai pas tiré que des mauvais… Ensuite, ma femme m’a dit : « Olala, combien de fois tu t’es fait insulter aujourd’hui… » Ça ne va jamais dans l’excès, hein. « Oh l’enculé » , « Il est bidon » , je m’en fous. Quand je tire un corner qui part au sol, j’entends le « houuu » , mais je m’en fous. Si je tire le corner à ras du sol, c’est qu’il a été intercepté et que je dois me battre pour le récupérer. Si je croise un mec en ville qui me dit ce que j’aurais dû faire de mieux, je n’entre pas dans le débat. Je dis : « Oui, je ferai mieux la prochaine fois. »

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Propos recueillis par Thomas Andrei, à Bastia

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