Quand le Nord fait trompette
Odeur de frites grasses et pas cuites, grosse caisse et trompette au loin qui chante la ‘’Zoubida », vent violent et toujours de face, pluie battante sur une tribune non couverte, tous les clichés du bon derby du Nord étaient de sortie samedi soir à l’occasion de Lille-Lens. Si partout en France, les projecteurs, à défaut de panneaux, sont les points de repère d’un bon chercheur de stade, dans le Nord, la trompette lensoise tel un chant d’une sirène vous appelle vers le rectangle vert. Avant, pendant et après, vous aurez le droit à la totale : le match de foot et le concerto pour le même prix. Après avoir entendu » Thierry La Fronde « , » Le carnaval de Dunkerque « , » La Marseillaise lensoise « , » Hissez-haut » et » Casimir « , le match paraît bien fade. Sur le terrain, c’est en effet toujours la même chanson. Song et Bouba Diop se font expulser pour contestation rageuse et tacle assassin (ou le contraire), Lille obtient ses meilleures occasions sur des centres dévissés et John Utaka tente de dribbler toute l’équipe adverse en partant de ses six mètres… et y arrive presque. Mais au final, que reste-t-il de ce bon vieux derby ? Pas grand chose, si ce n’est cet air du » Petit bonhomme en mousse » qui hantera tous les spectateurs sur le trajet du retour !
Gaël Anger
Par