PSG – Charly et les supporters
Il était arrivé avec une image désastreuse, celle d'un homme capable de présenter une émission comme "Le Droit de Savoir" et de bosser pour TF1. Au club, les caisses étaient vides, l'effectif médiocre, l'ambiance détestable. Retour avec les représentants de trois assoc' de supporters parisiens sur le bilan Villeneuve. Sept mois après.
Difficile pour un supporter du PSG d’avoir comme président un ancien “journaliste” qui avait consacré quelques-unes de ses émissions à « s’infiltrer parmi les supporters les plus violents de France. Certains fument même du cannabis et consomment de l’alcool » . L’image de départ était, disons-le franchement, toute naze.
Mais depuis son éviction, il est de bon ton de se montrer déjà nostalgique du travail accompli par Charly que d’aucuns n’hésitent pas à présenter comme « le meilleur président du club depuis le départ de Denisot » . L’homme aurait donc réussi son opération de com’ ?
Amar, porte-parole des Lutèce Falco, groupe ultra présent en virage Auteuil, synthétise : « Villeneuve a effectivement une image désastreuse quand il arrive. Maintenant, il a plusieurs choses en sa faveur : il a fait venir des joueurs sans avoir un gros budget, il a réalisé une plus-value avec les transferts, le début de saison est plutôt bon. Même si ce n’est pas lui qui joue, c’est lui qui a fait venir les joueurs qui ont réveillé le reste du groupe » .
Au vrai, Villeneuve est un bonhomme très, très professionnel, jamais avare quand il s’agit de fricoter avec le politiquement correct. Antoine, des Authentiks (Tribune G) : « La première réunion avec lui s’est bien passée, il prenait des notes quand on lui parlait. Après, il n’y a pas eu de réels contacts, sauf quand il nous a invités pour la traditionnelle galette des rois. En fait, il a juste fait du politiquement correct en venant nous voir en tribune en Turquie et au Havre. Il a fait son boulot. Et au niveau du sportif, avec très peu de moyens, il a fait venir du beau monde » .
Christophe, des Supras Auteuil : « Villeneuve n’est pas notre pote, on n’oublie pas ce qui s’est passé en début de saison. Maintenant, il nous a pas mis de bâtons dans les roues en tribune et a respecté notre boulot » .
Soit. Et maintenant qu’il est démis, les supporters vont-ils sauver Charly ? Amar : « On va pas le regretter s’il s’en va, c’est clair et net. Mais une fois de plus, c’est le bordel au PSG alors qu’on n’en avait pas besoin » . Antoine ne dit pas autre chose : « Avec sa lettre, il a mis en lumière ce que tout le monde savait déjà. Il n’y a pas de réel soutien à Villeneuve, si ce n’est qu’on est d’accord avec lui sur le fait qu’il faut de l’argent pour recruter des joueurs » .
Christophe : « Ce que Villeneuve soulève, c’est ce qu’on soulève depuis des années : il faut du pognon. Le seul projet de Colony, c’est de faire des trucs immobiliers autour du Parc. Le PSG, ils s’en foutent. Du coup, beaucoup de mecs font corps avec Villeneuve pour essayer de changer l’actionnariat. Mais demain, on sait que ça peut partir en clash avec lui » .
Du pognon, évidemment. Le nerf de la guerre dans la guerre des nerfs. Et des questions, forcément. « À l’heure actuelle, nous n’avons pas vraiment de position, surtout des interrogations, explique Amar. Colony se fout de notre gueule, on sait pas pourquoi ils ont acheté le club » .
Une interrogation en forme d’équation à trois inconnues :
soit Bazin vire vraiment Villeneuve, devient président et ne dépense pas une thune en recrutant à l’ancienne (Digard, Bourillon, Camara…) tout en puisant dans le centre de formation – une méthode qui conviendrait parfaitement à PLG, que Bazin soutient pleinement.
Soit Colony décide finalement d’investir.
Soit Villeneuve rachète le club avec de l’argent bien sale et le PSG de devenir le Manchester City français, avec tout le tralala qui s’en suivrait.
Lucas Duvernet-Coppola
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