Premier League, 14ème journée (13ème pour certains)
Arsenal s'échappe, Manchester United dérape, Manchester City rattrape, Newcastle en crise, Roy Keane puni, Kranjcar et Carson...Un week-end chargé dans un pays traumatisé : trente buts et six équipes en sept points en haut de tableau. Attention, Distin et Olembé se cachent dans ce compte-rendu.
Everton-Sunderland, 7-1
L’orgie du week-end. Les Toffees se sont vidés sur Sunderland qui ont rejoint du coup la cave de la Premier League. Mikel Arteta a fait son Fabregas pendant toute la partie, même s’il n’a pas scoré. Pour ça, il y avait Yakubu et Cahill deux fois chacun, Pienaar, Johnson, Osman. Alors qu’en face, Dwight Yorke a claqué son premier but en trois ans. David Moyes, le manager d’Everton, avait déclaré avant la partie qu’il avait cherché à recruter Roy Keane en tant que joueur il y a deux ans. Nul doute que Keano aurait préféré être dans l’autre camp samedi…
Birmingham-Portsmouth, 0-2
Une histoire de portiers comme les aime Scott Carson. Le manager de Birmingham avait décidé de donner sa chance à Richard Kingson, et la 34e minute lui a fait bouffer son Velleda. Auteur d’une jolie boulette, le gardien offre l’ouverture du score à Muntari. Côté Birmingham, Olivier Kapo n’a rien pu faire, car ce week end, Sylvain Distin était trop grand. Et pour ne pas laisser de regrets à ses hôtes, Niko Kranjcar transforme un coup franc à la 82e minute. Sixième, à trois points du podium, Harry Redknapp, après ce 200e match sur le banc de Pompey, va peut-être laisser ses envies de sélection nationale sur la touche.
Arsenal-Wigan, 2-0
Les Gunners ont repris l’ascendant sur Manchester United, avec cette victoire sur Wigan, d’autant plus qu’ils ont toujours un match en retard à disputer. Un 2-0 acquis dans la sueur, tant la défense de Wigan s’est montrée solide pendant 83 minutes. Peu inspirés jusque-là, la paire Diarra-Denilson n’ayant pas la même influence sur le jeu que le duo Fabregas-Hleb, les gamins de Wenger doivent leur salut en grande partie à la cheville de Theo Walcott qui a sacrément morflé. C’est alors que Professeur Arsene fait rentrer Niklas Bendtner, qui fera ce que les autres n’ont pas pu : trouver ses coéquipiers. Tout d’abord en mettant Sagna sur orbite, qui déposera le cuir sur les quelques cheveux rageurs de Gallas. Puis en décalant Rosicky pour fusiller Pollitt (que personne ne bouge), le gardien adverse à la 85e. Et sinon, vous saviez que Salomon Olembé jouait à Wigan ?
Bolton-Manchester United, 1-0
29 ans que ça n’était pas arrivé. Que Bolton n’avait pas vaincu face à Manchester United. La mauvaise blague est signée par un Nicolas Anelka chirurgical à la onzième minute, sur le seul tir (sur trois) cadré de sa formation…D’ailleurs, Anelka a inscrit son cinquième but face aux Red Devils, et pour la troisième fois à la 11e minute. Sans Rooney ni Cristiano Ronaldo, les Mancuniens ont cruellement manqué de percussion mais surtout d’idées et de lucidité. Comme sur ce loupé de Tevez dans les six mètres, ou quand Evra préféra le drop au centre sur un Saha seul face au but. Mais Ferguson préfère s’en prendre au corps arbitral dans les coulisses : carton rouge pour l’Ecossais qui passera la deuxième période en tribunes. Anelka a mal choisi son jour pour rouler des fesses devant Sir Alex, Arsenal appuyant sur l’accélérateur et la paire Manchester City/Chelsea pouvant de nouveau lire par dessus son épaule.
Derby-Chelsea, 0-2
Ca aurait pu, dû, être un match à doublés pour Chelsea, et pourquoi pas un déclic pour un Shevchenko titularisé. Au lieu de ça, les Blues se contentent d’un morne succès, une mi-temps pour Kalou et une pour Wright-Phillips, un but à 17 minutes du début et un à 17 de la fin, mais surtout la sale affaire de la journée : l’expulsion d’Essien. Entré en fin de match, le Ghanéen pourrait faire défaut aux Londoniens contre West Ham, Sunderland et Arsenal…Et Avram Grant commence à faire dans le style Mourinho : « On m’avait dit avant que je prenne l’équipe que Chelsea était une cible facile pour les cartons rouges » . Enfin, le coup de coude, c’est pas l’arbitre qui le met. Manchester City-Reading, 2-1
Huitième victoire à domicile en autant de matchs pour Sven Goran Eriksson, ça en jette sur un classement. Même si le Suédois s’en veut presque d’avoir battu Reading : « Je me sens chanceux, je pensais que ça finirait en nul » . Qu’Eriksson soit cocu, ça, ce serait de l’info. Il peut remercier Stephan Ireland d’avoir fait basculer le 1-1 à la 93e minute…Et Reading de perdre son sixième match sur sept à l’extérieur.
Middlesbrough-Aston Villa, 0-3
Ce match a peut-être vu la fin de Jérémie Aliadière. Le Français aurait mieux fait de rester chez lui à prendre des notes sur ce que doit faire un attaquant, en regardant ses adversaires du soir Carew et Agbonlahor. Chacun son but, et Mellberg entre les deux. En l’absence de Mido, Middlesbrough regrette amèrement d’avoir laissé partir Viduka et surtout Yakubu…Aston Villa s’est promené, histoire de réconforter son gardien Scott Carson, qui, comme prévu, a pris très cher dans les tribunes.
Newcastle-Liverpool, 0-3
Les Reds respirent, les Toons s‘étouffent. Peut-être le mot de la fin pour Sam Allardyce qui ne devrait pas survivre à cette nouvelle déculottée. Steven Gerrad a joué comme il aurait dû le faire mercredi, Kuyt a fini plus rouge que son maillot tant il a donné, et Babel a attendu son tour pour clôturer la marque alors que Fernando Torres, qui prendrait bien le pas des légendaires Robbie Fowler et Ian Rush, n’a jamais été aussi près de planter un quadruplé, mais est rentré bredouille prendre sa douche. Mais les supporters de Newcastle gardent leur humour, clamant : « Big Sam pour l’Angleterre » .
West Ham-Tottenham, 1-1
Un point qui n’arrange aucun des deux ennemis londoniens. West Ham prend racine à la dixième place et les Spurs sont toujours à un point de la zone rouge. Mais bon deux Anglais ont marqué, Dawson pour Tottenham rétorquant à Carlton Cole. Et outre-Manche, ça veut dire beaucoup.
Fulham-Blackburn, 2-2
Parfois, la première mi-temps ne sert à rien. Quatre buts dans les quarantes dernières minutes, Fulham végète, gagne peu à domicile et jamais à l’extérieur, alors que Blackburn est belle dans sa robe d’équipe en embuscade difficile à jouer. Les coéquipiers de McCarthy, muet dimanche au profit d’Emerton et de Warnock, peuvent tranquillement continuer à grappiller des points au cas où il y aurait une place qui se libérerait devant.
Equipe-type : Sylvain Distin, Mikel Arteta et Steven Gerrard contre tous.
Pierre Maturana
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