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Pourquoi Valère Germain est meilleur que Fernando Torres
Ils sont attaquants et blonds tous les deux. Et si Valère Germain est plus fort que le champion du monde et d'Europe, ce n'est pas parce que son père a été pro.
Il y a Lyon, ce vendredi, puis le Paris Saint-Germain début décembre. Nice aura alors joué les cinq « grosses » écuries du championnat. Les matchs dans les gros stades, avec les grosses affluences. Sur les trois premières, Valère Germain a plutôt fait le job. Pour la première journée, contre Monaco, son club formateur, il ouvre le score. À Saint-Étienne, il ne marque pas, mais offre une passe dé avec un match complet devant, pour une victoire 4-1 à Geoffroy-Guichard. Enfin, pour la dernière journée, contre Marseille, il marque, sous le regard du paternel, qui a joué à l’OM et qui habite toujours dans le coin, le seul but du match. Depuis le début de saison, Valère Germain en est à 5 buts et 2 passes décisives. Ce qui est bien, mais pas top. Parce que cela ne reflète pas l’influence du joueur sur son équipe. Pourtant, difficile de déceler une qualité en particulier chez le blondinet. Ce n’est pas le plus rapide, pas le plus puissant, pas le plus époustouflant techniquement, mais il est pourtant toujours là, dans tous les bons coups. Ce qui n’est pas sans rappeler Fernando Torres à l’Atlético Madrid.
Le jour où Fernando Torres explosa
Le champion du monde et d’Europe, buteur en finale de deux Euro consécutifs, était le chouchou des Colchoneros, dès ses 16 ans. Jusqu’à son départ en 2007, il y jouera 7 saisons pour un total de 286 matchs et 105 buts. Pas mal, mais pas vraiment dans les standards des goleadors européens parmi lesquels les fans du club du Sud de Madrid envoyaient systématiquement leur petit protégé, comme Drogba, Ibrahimović, Van Nistelrooy ou même Frédéric Kanouté. Mais les Matelassiers n’étaient pas aveuglés par leur mauvaise foi et leur fierté. Ils voyaient les matchs, l’influence de leur avant, la justesse de ses actions. Et ce n’est pas pour avoir un compatriote de plus à l’intersaison que Rafael Benítez demande à ses dirigeants de casser la tirelire pour mettre plus de 35 millions d’euros sur « El Niño » .
Parce que Craig Bellamy et Peter Crouch, ça va un moment. Pour sa première saison sur les bords de la Mersey, Torres explose. 36 buts, dont le seul du match le plus important de la saison, le Espagne-Allemagne en finale de l’Euro 2008. Troisième au classement du Ballon d’or, il n’est devancé que par les deux phénomènes CR7 et Messi, qui ne jouent alors que sur un côté. Même s’il se coule en signant à Chelsea, puis au Milan AC, Fernando Torres reste Fernando Torres. De retour à l’Atlético il y a bientôt un an, il a marqué huit buts. En 38 matchs. Oui, mais c’est toujours le favori de Vicente-Calderón parce que par exemple, quand il faut sortir le Real en Coupe du Roi, c’est bibi qui s’y colle. Comme Valère Germain à Nice donc.
Avant tout le Nice de Ben Arfa pour le grand public
Sauf que l’attaquant formé à l’ASM a bien plus de mérite au final. Torres a construit sa légende en participant activement à la remontée dans l’élite de son club formateur. Germain l’a fait aussi avec Monaco, mais il n’y avait pas de public, et de toute façon, maintenant, il joue à Nice, où les supporters s’en foutent pas mal, au mieux. Germain à Nice, ce n’est qu’un bon coup en prêt au départ. Le joueur aurait pu se la jouer « Je suis un Aiglon » , mais dès ses premiers jours, il assure ne pas savoir ce qu’il fera l’an prochain. Il n’a pas célébré son but contre les Monésgasques, ne perd jamais une occasion de dire que, si ça se trouve, il remettra le maillot designé par Grace Kelly la saison prochaine. Et pour le public à l’échelle nationale, la réussite de Nice, c’est avant tout l’œuvre d’un homme, Hatem Ben Arfa. Si les affaires tournent mal, ce sera bien plus facile de tomber sur Germain. Valère le sait, mais ça ne lui fait pas peur, il a les épaules. C’est que c’est un vrai numéro 9, même s’il n’en a pas vraiment l’air…
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Par Romain Canuti