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  • La Ligue 1 et la formation belge

Pourquoi le meilleur joueur de Ligue 1 est-il belge ?

Propos recueillis par Adrien de Marneffe
Pourquoi le meilleur joueur de Ligue 1 est-il belge ?

A l’heure, où la France du foot n’a d’yeux que pour Eden Hazard, une question subsiste. Comment se fait-il que tant de joueurs belges n’aient jamais foutu un pied dans le championnat du pays qui les a vus naitre, et percent en France? Eléments de réponses avec François Vitali, responsable de la cellule de recrutement de Lille, et José Jeunechamps, entraineur des moins de 21 du Standard de Liège.

En France, Eden Hazard, Kevin Mirallas et récemment Gianni Bruno à Lille. Voire David Pollet et Thorgan Hazard à Lens. Aux Pays-Bas, Dries Mertens au PSV, Thomas Vermaelen, Jan Verthongen, Toby Alderweireld à l’Ajax, Moussa Dembele et Maarten Martens à l’AZ Alkmaar. Le point commun entre ces joueurs? Ils sont tous belges. Mais n’ont pratiquement jamais arpenté les pelouses de Jupiler League. Ils se sont révélés dans un pays voisin, au sein d’un championnat plus prestigieux. Et doté d’un système de formation bien en avance ? Les frontières footballistiques entre les deux pays sont relativement poreuses. Avec un succès inégal, les footballeurs français trop courts pour la Ligue 1 viennent tenter leur chance en Jupiler League. Comme William Vainqueur et Serge Gakpé au Standard de Liège, Jeremy Perbet à Mons ou encore Julien Gorius à Malines. Comme avant eux, les invraisemblables Wagneau Eloi, Nicolas Ouédec et même Tony Vairelles. Et puisque le foot est injuste, les écuries de L1 et de L2 enfoncent le clou en ne se privant pas de piller sans vergogne les équipes belges de leurs jeunes talents pré-pubères.

Les sommités dans cet art délicat du débauchage de viande fraiche en crampons ? Le RC Lens, Valenciennes et surtout Lille. « On a réalisé un coup dans le mille avec Eden Hazard. Après, un talent comme lui, on n’en trouvera peut-être plus jamais, explique François Vitali, responsable de la cellule de recrutement du LOSC, qui s’exprime entre deux avions, des USA, en route pour aller superviser des matchs de la coupe CONCACAF. Avant lui, on a eu Kévin Mirallas, que le club a vendu à Saint-Etienne. Des joueurs belges de ce niveau, on en sortira encore certainement. Là, on a Divock Origi(ndlr :le fils de Mike Origi, champion de Belgique 99 avec Genk )qui est pas mal. En France, on bénéficie du travail de formation amorcé il y a 20 ans. Nous disposons de pas mal de moyens humains, financiers. Un club comme Lille investit 4 millions d’euros par an dans le domaine de Luchin, dans la formation des jeunes talents, avec une école privée en son sein. Dès leurs 15 ans, on peut placer des jeunes sous contrat » .

Vitali : « C’est devenu difficile de recruter des jeunes belges »

Mais désormais, pour les clubs français, transférer de jeunes étrangers se révèle plus compliqué, selon Vitali : « On est forcé d’attendre qu’ils atteignent leurs 16 ans. A moins qu’ils ne résident à moins de 50 kilomètres de la frontière. D’où l’avantage pour nous, un club frontalier. Avant c’était plus simple. On pouvait plus facilement convaincre les jeunes belges de nous rejoindre. L’attrait de la Ligue 1, plus compétitive que la D1 belge reste un facteur important. Mais aujourd’hui, des clubs belges comme Genk, Anderlecht et surtout le Standard de Liège avec son académie Robert-Louis Dreyfus commencent à s’organiser, à rattraper leur retard en matière de formation. Là, on vient de sortir le petit Gianni Bruno, un buteur, que nous avons été chercher à l’âge de 15 ans au Standard de Liège et qui engrange de plus en plus de temps de jeu en équipe première. Avec la législation actuelle, on ne pourrait plus le faire signer aussi jeune. Mais ça va dans les deux sens. L’année dernière, le Standard est venu nous prendre Dino Arsalanagic, un défenseur. Il n’avait pas d’avenir au LOSC, en équipe première. Pour ces jeunes joueurs, la Belgique, un bon championnat, reste une excellente alternative » . D’autant que récemment, les clubs d’outre-Quiévrain se sont mêlés de sortir de véritables pépites de leur propre centre de formation. Lukaku à Anderlecht, Witsel, Fellaini, Carcela au Standard, ou De Bruyne et Courtois à Genk. Une relative nouveauté. Mais cette tendance, loin de s’appliquer à l’ensemble de l’élite belge, reste focalisée sur quelques clubs en particulier. « En France, on a la chance de disposer d’une excellente formation des jeunes joueurs. En comparaison, celle de la Belgique est catastrophique. Forcément, le pays utilise beaucoup de joueurs français » confiait Jeremy Perbet, meilleur buteur français du championnat de Belgique. Même son de cloche chez William Vainqueur, autre expat’ français venu taper la gonfle dans le plat-pays. « La formation à la Nantaise, c’est dans mon ADN. Je lui dois beaucoup. Techniquement, dans le jeu de passes, ça m’a apporté un super bagage. En Belgique, je remarque que la formation n’est pas du même niveau, globalement » .

Jeunechamps : « La formation au Standard et à Anderlecht n’a plus rien à envier à la France »

« Les jeunes joueurs ont tendance à penser que l’herbe est plus verte ailleurs. Récemment, Valenciennes nous a encore soufflé un super jeune gardien, Guillaume Hubert. Mais je crois que c’est un mauvais calcul de partir si tôt… Prenez Marnick Vermijl parti il y a deux ans à Manchester United. Je n’avais eu Vermijl sous mes ordres en équipe des moins de 21 ans que durant deux ou trois matchs, il venait de monter de la catégorie inférieure. Il était encore très très loin d’avoir le niveau de l’équipe première du Standard de Liège. L’avenir nous dira s’il a fait le bon choix. Maintenant, percer à United, c’est quand même compliqué,explique José Jeunechamps, entraineur de l’équipe espoir du Standard de Liège. La France offre de meilleurs contrats à ses jeunes pousses. Mais en matière de formation, le Standard et même Anderlecht n’ont plus rien à envier aux pays voisins. Après, les autres clubs conservent encore du retard, bien entendu. Mais on doit se montrer plus chauvin ! Lancer des jeunes dans le bain, c’est devenu une véritable vocation au Standard de Liège. Le Standard a sorti Fellaini, Witsel, le français Mangala, Carcela et plus récemment Michy Batshuayi. Et d’autres tapent à la porte de l’équipe première comme Franco Zennaro, Ibrahim Cissé, Dino Arsalanagic ou encore Dolly Menga et Pierre-Yves Ngawa, prêtés à Saint-Trond. Ok, il y a des exemples de réussite dans les départs prématurés comme Gianni Bruno, en passe de s’imposer à Lille. Ou Nacer Chadli à Twente. Mais pour combien d’échecs ? En Belgique, l’écart entre l’équipe espoir et la division 1 est déjà énorme. Alors que dire de celui qui existe en Ligue 1 ou en Premier League ? Ici les jeunes peuvent franchir sereinement un palier avant d’éventuellement s’expatrier. La Belgique est une bonne école, beaucoup de joueurs le comprennent. On avait un jeune talent, Paul-José Mpoku, qui nous avait quitté à l’âge de 16 ans pour rejoindre Tottenham. Il est revenu cette année dans nos rangs. Il a 19 ans, il commence à joueur de temps en temps en équipe première. C’est un excellent joueur. Mais qui, à part un talent exceptionnel de niveau mondial, peut s’imposer un club du calibre de ce niveau, à 18 ans seulement ? » . Ce n’est pas Gaël Kakuta et Paul Pogba qui vont contredire José Jeunechamps…

Propos recueillis par Adrien de Marneffe

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