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Porto, taille Sérgio

Par Maxime Brigand, à Monaco
Porto, taille Sérgio

Revenu cet été à Porto, quelques semaines après avoir quitté le FC Nantes, Sérgio Conceição a filé une leçon à l’AS Monaco de Jardim mardi soir (0-3). La première récolte d’une certaine idée du pragmatisme et de la transmission.

42 ans, comme un virage : l’âge où Dennis Brown a cassé la corde de sa gratte, celui où Sérgio Conceição a décidé de changer de costume. Au moment de sa présentation à Porto le 8 juin dernier, cela avait donné une bascule dans le verbe. « Je ne suis pas venu pour apprendre, je suis venu pour enseigner » , avait alors lâché un homme qui savait aussi dans quel Porto il revenait. À comprendre : un géant obligé de se serrer la ceinture, incapable de se renforcer cet été et d’enfiler la moindre couronne depuis 2013. Mieux, on aime rappeler à l’envi que Sérgio Conceição est rentré au Portugal en acceptant de toucher un salaire inférieur à celui qu’il aurait palpé en restant au FC Nantes, même si le divorce avec Kita s’est essentiellement joué sur les problèmes de santé rencontrés par la femme du technicien portugais.

Que reste-t-il aujourd’hui du Conceição rencontré il y a quelques mois sur les rives de la Ligue 1 ? L’exigence, d’abord. Dès le premier jour, la belle gueule de Santa Maria da Feira avait annoncé à ses joueurs un changement de perspective : être à Porto n’est plus une finalité, c’est le point de départ d’une aventure. Dans la langue de Conceição, cela donne une hausse de la rigueur et des heures passées au centre d’entraînement, une rupture avec les vieilles habitudes – jusqu’à cet été, les dirigeants du club exigeaient en permanence la présence d’un ancien joueur comme assistant, ce qu’a refusé l’ancien international portugais – et un durcissement du discours face à ses troupes.

Dans les chiffres, cela donnait avant le déplacement à Monaco mardi soir sept victoires en sept matchs de championnat, seulement tachés par une défaite face à Beşiktaş (1-3) lors de la première sortie européenne de la saison. Puis, la transformation du changement, au Louis-II : un succès brillant collectivement (0-3), construit avec un effectif limité quantitativement et une intensité qui a fait la marque du Porto version Conceição dans un 4-2-3-1 pensé exclusivement pour contrer le 4-4-2 de Jardim en faisant entrer un excellent Sérgio Oliveira au milieu et en plaçant Héctor Herrera en harceleur de Moutinho et Fabinho. Oui, le même Oliveira qui n’avait joué que 109 petites minutes avec le FC Nantes la saison dernière et le même qui n’avait pas vu le moindre bout d’herbe depuis le mois d’août. Un pari réussi, les fesses sur une glacière et devant une pile de bouteilles d’eau avalées en 90 minutes.

Identité et paire dans le short

La fin du bal et une leçon de maîtrise au bout des couloirs monégasques. « On savait que ce serait difficile, mais on est venus avec un objectif clair : imposer notre identité, a expliqué Conceição après la rencontre. On sait que dans 90% des cas, l’équipe qui s’impose dans les duels – ce que nous avons fait ce soir – remporte la rencontre. On souhaitait boucher ce secteur de jeu, essentiel au plan de jeu de l’AS Monaco. Ce soir, tout le mérite revient aux joueurs. » Et au milieu portugais, avant tout, emmené par un duo Danilo-Oliveira fantastique dans la compression de la base du système Jardim, où le départ de Bakayoko s’est de nouveau clairement fait sentir, et qui a ensuite permis l’expression libre d’un secteur offensif où Vincent Aboubakar a claqué un doublé, Yacine Brahimi montré qu’il était bien « dans la meilleure période de sa vie » avec le FC Porto et Moussa Marega prouvé qu’il valait bien plus que le surnom donné par ses supporters : « pieds de brique » . Ce Porto a de la gueule, de l’identité, une grosse paire dans le short aussi et a étouffé sans trembler des Monégasques désarticulés, notamment dans l’animation des côtés, le tout porté par des supporters débarqués à Monaco comme à la maison. « Parfois, en fermant les yeux, je pouvais me croire à domicile, s’est même essayé Conceição. Nous n’étions pas la pire équipe après Beşiktaş, nous ne sommes pas la meilleure du monde ce soir, mais on est dans notre mission : livrer une bonne image du club en Europe. » Son véritable objectif – remporter le championnat – reprendra son fil dimanche lors d’un choc face au Sporting. L’art de la guerre et de la faim.

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