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Podolski, à l’ère du numérique

Par Charles Alf Lafon
4 minutes
Podolski, à l’ère du numérique

Pas assez utilisé à son goût par Arsène Wenger, Prinz Poldi a décidé de rejoindre l'Inter Milan dans le cadre d'un prêt de six mois. L'occasion de remettre sa carrière sur de bons rails, si tant est qu'elle l'ait jamais été. Au pire, il tweetera.

Lothar Matthäus n’est pas un rigolo. Fidèle à sa réputation, le champion du monde 1990, brassard au bras, s’est récemment attaqué au pauvre Lukas Podolski, champion du monde 2014 sans trop en faire. Dans un premier temps, Lothar s’est répandu dans les colonnes du Hamburger Morgenpost, alors que l’intérêt de l’Inter pour Podolski n’était que rumeur : « D’un certain point de vue, Podolski et l’Inter iraient bien ensemble, parce qu’ils ont tous deux un nom et connu des succès considérables par le passé. Cela pourrait être positif de reprendre la poursuite de ces succès ensemble. Mais cela me fait mal de voir où en est l’Inter à présent. C’est devenu un club médiocre, alors Podolski rejoindrait un club médiocre, même si l’Inter a plus d’avantages économiques que d’autres clubs en Italie. »

Matthäus, qui a connu l’Inter au début des années 1990, est bien placé pour parler de la déchéance de son ancien club. Puis, en tant qu’Allemand, il s’est dit qu’il était aussi à même de donner son avis sur son compatriote, qui réclamait plus de temps de jeu : « Ce que Podolski cherche n’est pas important. Ce qui importe, c’est ce que veut Arsenal. Il a un contrat à honorer là-bas. Au Bayern, il a fui. Le seul club où il était titulaire, c’est Cologne. On ne peut pas toujours blâmer les autres quand les choses vont mal. Il y en a juste d’autres qui sont meilleurs. » Bim. Et comme si cela ne suffisait pas, il en a rajouté une couche aux micros de Sky : « Lukas a ses qualités ; maintenant il doit le prouver en les remontrant sur le terrain. Ces derniers temps, on a entendu comment il tweete plus qu’il ne joue. Il doit se concentrer sur le football. »

Ça gazouille

Évidemment, Podolski a répondu en 140 caractères – « Je trouve très amusant que Matthäus me donne des conseils sur comment me comporter » – avant d’enchaîner sur une combinaison de smileys « je pleure de rire/mariée/flèche dans un cœur » pour se moquer des quatre mariages ratés de son aîné, des hashtag #Erfolgscoach (coach à succès, Matthäus s’étant systématiquement planté) et #Greenkeeper (en référence à la fois où, en 2002, Hoeness l’avait remis à sa place en disant « qu’il ne serait même pas jardinier avec nous » ) et un ultime smiley d’applaudissement.

Si on n’est pas loin du service-volée, force pourtant est de constater que Matthäus n’a pas tout à fait tort. Podolski n’a tout simplement plus la confiance de Wenger, qui ne l’a aligné qu’à sept reprises en Premier League (plus cinq en LdC), a recruté cet été Welbeck quand Giroud est tombé et lui a parfois préféré Sanogo. Ce qui fait quand même beaucoup. Alors comme quand ta meuf te dit qu’elle s’ennuie et commence à passer plus de temps avec ton meilleur ami qu’avec toi, Podolski est parti sans demander son reste. Si ce n’est pas définitif, difficile de le voir revenir après ça. Du coup, sa période canonnière ressemble bien à un flop. Une première saison satisfaisante, dans la lignée de son meilleur exercice à Cologne, avec 42 matchs disputés, 16 buts et 11 assists. Puis une deuxième mitigée, avec seulement 27 matchs, mais tout de même 12 buts et 5 assists. Et donc plus rien cette saison. L’amour n’aura même pas duré trois ans.

Le Prince déchu

De toute façon, Podolski n’a jamais été que deux choses : le Prinz Poldi de Cologne, en référence à la tradition du carnaval local, et un joueur majeur de la Nationalmannschaft. En club, il n’aura jamais été bon que dans sa ville de cœur, où il n’avait d’autre responsabilité que de porter l’équipe sur ses épaules et de se battre contre la relégation. Au Bayern, il a raté le grand saut, et est retourné la queue entre les jambes d’où il venait. Chez les Gunners, il a de nouveau trébuché. Mais tout le monde le sait, Podolski n’est bon qu’avec l’Allemagne, preuve en est ses 121 sélections pour 47 buts, à seulement 29 ans. Sauf que lorsqu’il a débuté, en 2004, il n’avait que 19 ans et l’avenir devant lui, alors que l’Allemagne manquait cruellement de talents. D’ailleurs, à l’Euro, c’était Frings, un type d’axe pur, qui était aligné à gauche. Depuis, Reus, Götze, Draxler, Schürrle inversé, Özil dézoné sont apparus, et sont tous intrinsèquement meilleurs. Löw a certes conservé Prinz dans son squad à la Coupe du monde, mais plus pour son expérience, sa joie de vivre et ses selfies que son apport réel sur le terrain. Reste à présent à savoir si Podolski va mourir dans le cimetière des éléphants de l’Inter comme Vidić, ou s’il va devenir bien plus qu’une simple conscience numérique. Him pour lui.

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Par Charles Alf Lafon

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