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Pochettino, le jeu ne peut attendre

Par Alexandre Aflalo
Pochettino, le jeu ne peut attendre

Si les résultats sont au rendez-vous en ce début de saison, dans le détail du jeu, le Paris Saint-Germain de Mauricio Pochettino ennuie. Presque un an après l'arrivée de l’Argentin et de son staff sur le banc parisien, il n’y a à vrai dire pas grand-chose à mettre à son crédit, si ce n’est une poignée de très grosses séquences en Ligue des champions. Ça tombe bien, cela reste l’objectif principal du club, qui affronte Leipzig ce mardi (21h). Mais combien de temps pourra-t-il le poursuivre sans le sacro-saint projet de jeu ?

Et heureusement, il y avait Marco Verratti et Kylian Mbappé. Ce vendredi au Parc des Princes, pour son retour à la Ligue 1 après une première défaite subie à Rennes et deux semaines de trêve internationale, le PSG, bien que privé de plusieurs de ses Sud-Américains (Marquinhos, Paredes, Neymar, Messi, Di María) a gagné avec très peu de panache face à Angers (2-1), bien aidé en fin de match par la VAR. Une victoire ric-rac, comme le PSG a su en emmagasiner depuis le début de saison, symptomatique d’une équipe surpuissante sur le papier, mais qui a bien souvent du mal à tuer ses matchs face à des adversaires pourtant à sa portée. Par exemple, cela fait plus d’un mois, et le 4-0 collé à Clermont, que Paris n’a plus marqué 3 buts dans un match. Mais même cette victoire contre les Auvergnats était survenue après un énième match sans saveur, durant lequel le PSG n’a pas su produire grand-chose sur le terrain. En voilà, une fâcheuse habitude. Or, depuis la prise de pouvoir de Mauricio Pochettino, le PSG est une équipe avec énormément de poudre explosive, mais avec peu d’étincelles.

Des défaites et des idées broyées

Comme souvent dans ces cas-là, l’homme pointé du doigt est forcément l’entraîneur. Car il est celui qui, par ses idées, doit guider ses hommes sur le terrain tel un marionnettiste. Son idée forte de repositionner Marco Verratti en numéro 10, rapidement abandonnée, est la seule tentative sortant un peu de l’ordinaire. Sinon, en Ligue 1, on a vu le PSG à la peine quasiment face à tous ses adversaires, enregistrer un nombre inédit de défaites en une période très courte qui lui auront coûté le titre (4 en 10 matchs en fin de saison dernière, entre la 22e et la 31e journée), et régulièrement perdu en l’absence de certaines de ses stars. Gênant pour une équipe qui, pour le statut qu’elle prétend avoir, devrait a minima avoir une identité de jeu clairement identifiable. Sous Mauricio Pochettino, l’on a pour l’instant oscillé entre une possession stérile mise à mal par des blocs bas, des matchs sauvés de la torpeur par des individualités géniales et, en Ligue des champions, des succès de prestige acquis par, il est vrai, une impressionnante rigueur défensive, mais en abandonnant parfois totalement l’idée de maîtriser le scénario du match. Bien souvent, il est juste frustrant de constater à quel point le jeu du PSG est non seulement difficile à analyser, mais surtout très peu agréable à regarder.

Avec le recul de l’historique des entraîneurs du PSG version qatarie, on ne sait pas trop s’il faut accabler ou non l’Argentin. Lorsque QSI a repris le PSG en 2011, il savait sans doute qu’il ferait du club de la capitale une grosse pile de stars et avait choisi son premier entraîneur en conséquence : Carlo Ancelotti, que les Anglo-Saxons surnomment le « diva whisperer » (l’homme qui chuchote à l’oreille des divas). Avec lui, comme avec Laurent Blanc dont la vision tactique correspondait à ce que Paris voulait mettre en place – un jeu à la barcelonaise, en 4-3-3 –, on a le souvenir d’un PSG dominateur, dont les éléments savaient jouer ensemble. Depuis, Paris a essayé de faire quelque chose qui entre en conflit avec les racines de son projet : donner sa chance à des entraîneurs jeunes, aux idées fortes, mais à l’aura pas encore tout à fait développée. Ce fut le cas avec Unai Emery, brillant lorsqu’il s’est agi de mener Séville puis Villarreal sur le toit de l’Europe, mais qui s’est perdu à Paris ; avec Thomas Tuchel, dont la gestion brillante d’un collectif bien huilé lui a permis de soulever la Ligue des champions six mois après son départ du PSG ; et maintenant avec Mauricio Pochettino. À chaque fois, des coachs qui ont fait de grandes choses à partir de rien et qui semblent s’être pété les dents sur le PSG et sa machine à broyer les idées de jeu. Tout en continuant à empiler les joueurs pour le prestige et sans grande cohérence avec les préoccupations tactiques, le PSG a voulu façonner son propre Jürgen Klopp, son propre Pep Guardiola, et, sans grande surprise, ça ne colle pas.

Vaincre ou jouer, faut-il choisir ?

La saison dernière à son arrivée, Mauricio Pochettino demandait de la patience avant d’être jugé. Après bientôt 50 matchs sur le banc du Paris Saint-Germain, les patiences s’effritent, à commencer par celle des supporters, qui avaient plébiscité son arrivée en tant qu’ancien joueur du club. La dernière carte à jouer pour l’Argentin, la seule vraiment puissante dans sa main, reste la C1, cette compétition qui l’avait révélé lors de la saison 2018-2019 avec Tottenham, et lors de laquelle il a produit ses matchs référence avec Paris la saison dernière – contre Barcelone et le Bayern. Il sait que, peu importe la qualité du jeu en Ligue 1, c’est sur cette compétition qu’il sera jugé en premier. Cette saison, avec l’effectif dont il dispose, il en est le grand favori. Sauf que ce statut ne colle pas vraiment avec ce qu’il a mis en place jusqu’ici face aux gros clubs, à savoir une capacité à subir et pas tant à dicter le jeu. Entre être une équipe qui gagne et une équipe qui joue, Paris semble avoir fait un choix. En oubliant peut-être que, si certaines équipes ont atteint la gloire en faisant ce choix, celles qui marquent l’histoire ont généralement un projet identifiable à mettre dans la balance.

Dominik Szoboszlai, magyar caviar
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