- C3
- Benfica/PSG (2-1)
Paris à un contre deux
Au cours d'une partie prolifique en occasions, une équipe remaniée du PSG n'hypothèque pas ses chances de qualification mais aurait pu/dû viser mieux. Les remplaçants du Benfica ont fait la différence en fin de rencontre.
Le LOSC éliminé au tour précédent, les chances des équipes françaises en Ligue Europa ne reposent désormais plus que sur les épaules du Paris Saint-Germain. Grosse responsabilité qu’Antoine Kombouaré semble, sur le papier, considérer plus comme un fardeau, alors que le long sprint final en Ligue 1 commence à poindre. On l’a bien compris, dans un calendrier chargé, la C3 n’est clairement pas une priorité des clubs hexagonaux. Ont-ils raison ou non, c’est un autre débat, toujours est-il qu’à la manière d’un Rudi Garcia, l’entraîneur kanak avait pris le parti de ne pas trop s’emmerder avec cette compétition qui, il faut bien le reconnaître, passionne guère les foules.
Quatre habituels titulaires, Jallet, Makélélé, Giuly Hoarau (un par ligne) ayant été mis au repos, Sakho et Tiéné sur le banc, le 11 aligné ce soir au coup d’envoi tirait a priori un peu la gueule : titularisation de cette grande gigue de Sammy Traoré aux côtés de Zoum’ en défense centrale, Makonda latéral gauche et Armand positionné dans un rôle inhabituel de milieu défensif. C’est plus rassurant du côté de l’animation offensive, avec la présence de Nénê, Bodmer et Luyindula devant Erding. Chez les lisboète, privés de suspense en championnat (Benfica est intercalé entre un Porto quasi irrattrapable et un Sporting à la masse), on joue la petite Coupe d’Europe à fond les ballons en alignant la meilleure équipe possible, à l’exception de Pablo Aimar, pas totalement remis d’une blessure et non titularisé. Kombouaré avait fait de ses adversaires du soir les favoris de la rencontre et il semblait avoir bien préparé son coup pour gagner son pari.
Dès le début de rencontre, on sent que les vingt-deux acteurs ont décidé de zapper les préliminaires. Ça part violemment avec une première occasion portugaise de Gaitan, contrée par Edel (3è). Paris répond deux minutes plus tard avec Erding, lancé dans la profondeur, qui prend de vitesse la défense du Benfica, crochète et frappe pied gauche sur le gardien Roberto. Bien que fortement remaniée, l’équipe parisienne semble dans un très bon soir, faisant sortir les ballons avec application pour maximiser les (nombreuses) possibilités de contre.
A l’orée du quart d’heure de jeu, Nêné hérite du ballon sur son flanc gauche, repique au centre et profite du bon appel de Luyindula pour lui glisser l’offrande, conclue en puissance (0-1). Dans la foulée, Erding trouve le poteau, reprenant de volée en extension un centre de Nêné, qui avait profité d’une grosse mésentente de la doublette défensive brésilienne adverse. Paris étonne, multiplie les occasions de breaker (Bodmer au ras du poteau 26è, Chantôme contré 29è, on en passe certainement), au point que l’on en vient à regretter qu’il n’y ait qu’un but d’écart à ce moment de la partie. Au contraire, c’est le Benfica qui égalise par le latéral droit Maxi Pereira, arrivée dans la surface parisienne bonifier, tel un avant-centre, un excellent ballon donné dans le dos de la défense par Carlos Martins (1-1, 42è). Auparavant, Cardozo avait déjà sollicité Edel (27è, 31è) et Coentrao s’était distingué, comme à son habitude, sur son côté gauche, concluant cette première période complètement débridée d’une ultime occasion (45è+2).
Après le repos, Paris repart mieux et profite des lenteurs de la défense adverse par Nêné, au-dessus (52è) et Erding, trop mou (55è). Malgré les bonnes intentions de part et d’autre, c’est tout de même moins spectaculaire qu’avant la pause. Les transmissions sont moins précises, les temps faibles plus nombreux. Sammy Traoré fait le boulot, mais on sent que ça commence à caler côté parisien, privé de Luyindula, et remplacé par Maurice. Kombouaré joue à fond la carte jeunes et lance Kebano puis Makhedjouf. C’est finalement le coaching qui fait la différence, puisque dans le camp adverse, Jorge Jesus lance Jara et Aimar. Dès son entrée en jeu, le premier est à l’origine d’une occasion, contrée irrégulièrement par Makonda dans la surface (72è). Le pénalty est évité, mais dix minutes plus tard, sur un nouveau bon travail du lutin argentin, son compatriote Franco Jara trompe Edel d’une frappe croisée (2-1, 81è). Ce résultat n’hypothèque pas les chances des Parisiens au retour, mais sur la physionomie de la rencontre, il laisse tout de même un sacré goût d’amertume.
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