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On était avec les ultrAslan pour Galatasaray-Schalke

Par Ali Farhat
On était avec les ultrAslan pour Galatasaray-Schalke

Ferveur, fureur, frissons : ce qu’on cherchait, on l’a trouvé avec les supporters turcs. Malgré le match nul 1-1 du Galatasaray Istanbul face au FC Schalke 04, les émotions furent intenses pendant 90 minutes.

Le rendez-vous est pris dans un bar du nord de Paris. C’est Emre qui accueille : « Bouge pas, je finis ma partie de Batak [jeu de cartes turc, ndlr] et je suis à toi. Je vais te présenter un type, tu pourras bien parler avec lui » , dit-il en se marrant. Erol, le gars en question, se pointe cinq minutes plus tard. Il fait partie des ultrAslan Fransa, la section locale du groupe ultra de Galatasaray. « On est une centaine en France, surtout à Paris, mais t’en as aussi pas mal à Mulhouse, Strasbourg et, depuis peu, à Lyon. En Europe, on doit bien être quelques milliers. » Comme quoi, la ferveur des Turcs pour leurs clubs n’est vraiment pas une légende. Au moment où retentit le seul hymne qui rassemble une bonne partie de la planète, des jeunes et des moins jeunes – au total une soixantaine de personnes – prennent place devant les différents écrans. La rencontre peut commencer sous les meilleurs auspices, comme l’indique cette banderole gigantesque déployée à Istanbul : « L’honneur de la Turquie va droit au but, la peur de Galatasaray envahit l’Europe. »

La zone de turbulences

Tout le monde est tellement à fond dans le match dès le coup d’envoi que seule une voix timide répond au traditionnel « Bir Iki Üç – Cimbombom » (un, deux, trois) lancé dans les travées de la Türk Telekom Arena. Ne pouvant encourager les leurs depuis le stade, les supporters turcs applaudissent la première sortie de Muslera, de même que les frappes lointaines de Burak Yılmaz et de Sabri Sarioglu. À partir de là, on entre dans une période de turbulences : au quart d’heure de jeu, la foule se lève comme une seul homme, s’embrasse et serre le poing très fort sur le but complètement fou de Yılmaz. « Putain, je me suis niqué le genou sur le but, je sais même pas comment » , s’écrie Emre. Puis un silence de mort traverse la pièce quand le ballon traîne dans la surface suite à un corner de Schalke. C’est de nouveau la folie quand Didier Drogba sollicite Hildebrand et que Hamit Altıntop touche la barre, et tout le monde retient son souffle quand Semih Kaya dévie en corner en touchant le poteau. Bref, il ne faut pas être cardiaque. Mais il faut croire qu’on peut être sportif, comme ce type en hoodie gris qui est toujours le premier à se lever sur une action du Cimbom en gueulant « SÜPEEEER !!!! » À un moment, il arrive même à faire un tour sur lui-même en sautillant malgré l’espace réduit. Un vrai derviche. Une occasion de se marrer comme une autre, quand Fatih Terim devient fou ou encore quand Jermaine Jones, qui réclame un jaune pour l’adversaire, finit par s’en prendre un. Mais d’un coup, tous ces visages souriants se ferment : sur une contre-attaque, Jermaine Jones égalise pour Schalke. Juste avant la mi-temps. Coup dur… Le mec en hoodie se lève, dégoûté. Sa binouze est finie, la première mi-temps aussi.

La passion pour son club

À la pause clope, ça parle déjà du match retour. « On y va en car la veille. Si tu veux venir, pas de soucis. On te tient au jus dès que les places seront mises à disposition. » Merci pour l’invitation. Juste avant de replonger dans le match, petit tour au bar. Il n’y a plus d’Efes, la vie est triste. Bon bah, « Cherefe » (Santé) quand même. Entretemps, Wesley Sneijder est sorti, ce qui a le don d’exaspérer les fans – et ce, même si le Néerlandais n’a pas été transcendant. « Mais il est fou, laisse-le ! » Si la première période était de très bonne facture, la seconde l’est beaucoup moins. Les téléspectateurs désapprouvent le choix de leurs joueurs de balancer systématiquement sur Drogba. Même s’ils l’ont déjà adopté, ils savent que l’Ivoirien ne peut pas tout faire. Toutefois, c’est sur ce dernier qu’il faut compter pour mettre de l’animation dans cette mi-temps, avec ses passes pour Yılmaz, dont la frappe ne finit pas très loin des bois de Hildebrand. Le public du bar hurle également sur la demi-volée de Sarioglu, et vire rouge (et jaune) sur ce ballon oublié dans la surface. Qu’on se le dise : les Turcs font plus de bruit sur une occasion ratée que le commun des mortels sur un but. Il faut imaginer ce que ça doit donner quand un club comme Galatasaray marque devant une foule enivrée… Malheureusement, on en restera à 1-1 ce soir. « Jouer devant notre public est à double tranchant : ça peut nous galvaniser, mais la plupart du temps, ça rajoute de la pression » , analyse un Erol confiant pour le retour à Gelsenkirchen. Mais avant ce match, il y a une autre rencontre à laquelle Erol et Emre aimeraient assister. « La veille, l’équipe de basketball en fauteuil roulant de Galatasaray joue en Allemagne aussi, mais à l’autre bout du pays. Et on veut aller les soutenir. Parce que tu vois, nous, on n’est pas seulement des supporters de foot, on est avant tout des supporters de notre club. » Il n’y a pas à dire, les Turcs ont vraiment tout compris. Tesekkür ederim.

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