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On était à Canet-en-Roussillon pour la qualification du Saint-Denis FC

Par Alexis Exposito, à Canet-en-Roussillon
On était à Canet-en-Roussillon pour la qualification du Saint-Denis FC

Face au Canet RFC, bourreau de l’OM l’an dernier, les joueurs et supporters du Saint-Denis FC ont fait mieux que simplement venger leur idole locale à Canet-en-Roussillon. Car au-delà de la belle qualification pour les 32es de finale de la doyenne des Coupes (1-1, 7-6 TAB), les fans du club réunionnais ont apporté leur bonne humeur à la Coupe de France et ravi leurs homologues canétois par leurs chants. En mode passage de flambeau ?

« On n’a pas pris d’hôtel pour ce soir. On verra en fonction du résultat si on reste faire la fête ou si on rentre à Toulouse. Nous, on est réunionnais, on s’adapte ! » : 11h45, première Despe décapsulée, Ulrich, 25 ans, drapeau de La Réunion autour du cou, donne le ton de ce 8e tour de Coupe de France entre Canet-en-Roussillon et Saint-Denis. Comme lui, ils sont près d’une centaine de supporters de l’île, tous expatriés en métropole, à avoir fait le déplacement pour supporter leurs poulains. Ils viennent de Bretagne, de région parisienne, du Sud-Ouest ou de Provence, mais tous témoignent de la même énergie : « On vient supporter notre île, peu importe si c’est Saint-Denis ou Saint-Pierre », explique son pote Apou. Malgré le coup d’envoi à 14h, ils sont nombreux à s’être massés dès 12h devant les grilles du stade Saint-Michel de Canet. Emmitouflés sous leurs parkas, ils attendent patiemment l’ouverture des gradins et échangent sur leurs provenances respectives, en métropole comme sur l’île. Mais « putain fait froid ! », comme le souligne Ulrich. Moins de dix degrés au compteur et une tramontane à soulever les chèvres, on est effectivement loin des 25 degrés affichés aujourd’hui à Saint-Denis. Côté pronos, on se veut aussi optimiste pour le match que pour la météo : « Le soleil, il va venir quand on va gagnera », s’amuse une supportrice. Le stadier répond par un petit rire poli. Chez les locaux, c’est le signe qu’on a confiance en son équipe comme en Évelyne Dhéliat après le 20h de TF1. Comprendre : comment ce club réunionnais, inscrit en Régional 1 dans son championnat local, pourrait-il inquiéter une équipe qui roule en National 2 et qui vient de sortir Pau, pensionnaire de Ligue 2 ? Cela ne préoccupe pourtant pas Olivier, à peine arrivé d’Arles avec sa femme et son fils, tout comme le reste des supporters de Saint-Denis présents ce samedi : « On est venus avec nos grands cœurs pour réchauffer la foule. »

Dodo, frites et Jimmy Simouri

À la buvette, on a compris la recette : « Elle est là la Dodo, qui veut sa Dodo ? » (La Dodo est une bière emblématique de La Réunion.) Tout le monde se marre, quelques-uns s’arrêtent, demandent en rigolant s’« il n’y a pas plutôt du rhum qui traîne ? » Ambiance bon enfant. Sur le terrain, la chanson est pourtant tout autre au coup d’envoi. Dès les premières minutes, les Canétois confisquent la balle et mettent une pression monstre sur le but adverse. Chez les supporters visiteurs, on craint vite une rencontre à sens unique. Il faut deux très belles parades du jeune portier réunionnais Yohann Medor, au quart d’heure de jeu, pour éviter une ouverture du score rapide et un match galère. Le reste de la mi-temps est d’ailleurs assez largement dominé par des locaux qui ne parviennent pourtant pas à trouver la faille. Mais deux minutes avant la pause, contre le cours du jeu, l’international malgache et buteur Jimmy Simouri fait exploser de joie la centaine de supporters visiteurs en suivant bien un face-à-face initialement remporté par le portier de Canet, Damien Graves.

Les chants créoles accompagnent le retour aux vestiaires des 22 acteurs pendant que les supporters, eux, se dirigent au pas de course vers la buvette pour récupérer les quelques degrés manquants avec une bière et des frites. Apou résume bien le premier acte : « C’est compliqué, mais on s’en sort bien ! » Même du côté des supporters de Canet, on commence à être conquis par l’ambiance mise en tribune par les fans du Saint-Denis FC : « Ils font vibrer le stade, c’est fou ! On ne s’y attendait pas, mais c’est ça aussi la Coupe ! Franchement, ça fait plaisir », lâche Lucas, un habitué de 22 ans des matchs de Canet. Même son de cloche du côté de Jérémy et Benoît, trentenaires en doudounes du CRFC : « Ils méritent. Nous, on s’est vus trop beaux un peu… Et leur kop, c’est fou ce bruit ! Même en tribune honneur, on n’entend qu’eux. » Pour Cédric, ses protégés de La Réunion ont déjà fait leur match : « Ils ont bien joué et même s’ils perdent, c’est pas grave, ils nous ont fait plaisir ! »

« On veut un gros ! Marseille ou Paris »

Au retour des vestiaires, la pression locale reprend et finit par payer sur un penalty obtenu à la 54e minute et transformé par Toufik Ouadoudi. La fin de match est ouverte, mais le spectacle se situe plus en tribune, où les Réunionnais amusent littéralement la galerie en enchaînant les chants improvisés sous le rire des locaux : « Allez les Jaunes, un p’tit but, on a soif ! », ou « Soleil larrivé, Soleil larrivé, noussa gagné ! », quand ce dernier daigne enfin trouer les nuages à l’approche de la séance des tirs au but. Et comme l’avait si bien prévu la supportrice avant le match, c’est Saint-Denis qui s’impose au terme d’une séance folle achevée sur le score de 7 buts à 6. Directement, l’ensemble de l’équipe se rue vers la tribune et escalade les grilles pour venir au contact de ses proches et de ces bien sympathiques supporters. Il faudra même une intervention de la sécurité pour faire descendre certains d’entre eux. Qu’importe, le djembé continue à résonner, et la communion est totale.

Après la douche, les joueurs savourent : « On a gagné le match et la bataille des tribunes, même à 9000 km de chez nous ! Les gens sont venus de partout en France. C’est beau ! », glisse l’un d’eux. Chez les supporters, on se tourne déjà vers le prochain adversaire. Un petit pour aller loin ? Très peu pour eux. Sachant qu’en 32e de finale, le Saint-Denis FC pourrait même se frotter à un club de Ligue 1. « On veut un gros ! Marseille ou Paris. Et puis on a déjà vengé Payet pour l’an dernier, maintenant on peut faire la fête ! » Pas rancuniers, les supporters locaux viennent féliciter leurs homologues de l’océan Indien et partager quelques bières avec eux. Les mots sont chaleureux, les compliments sincères. La suite se passera sur Perpignan, et ce coup-ci, pas de doute que le rhum sera de sortie !

Par Alexis Exposito, à Canet-en-Roussillon

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