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On a vu Trezeguet, Giuly et Karembeu taper un foot dans le 18e

Par Mathias Edwards et Maurice de Rambuteau
On a vu Trezeguet, Giuly et Karembeu taper un foot dans le 18e

Lundi dernier, le véritable événement footballistique n'a pas eu lieu à Bucarest, mais dans un city stade du 18e arrondissement parisien, où Christian Karembeu, Ludovic Giuly et David Trezeguet sont venus taper un foot. Sur un terrain avec des buts verticaux.

C’est pas bien de nous mettre à l’écart comme ça. On n’est pas des parias !

Ce 28 juin au matin, dans le square Léon-Serpollet, situé aux pieds de la butte Montmartre, Lulu et sa bande, quatorze ans de moyenne d’âge, observent de loin la faune inhabituelle qui s’agite autour du terrain de foot fraîchement rénové sur lequel ils ont l’habitude d’user leurs baskets. Au travers d’un grillage monté pour l’occasion à une dizaine de mètres du city stade, ils aperçoivent des représentants de la mairie de Paris, des influenceurs, mais surtout Ludovic Giuly, David Trezeguet et Christian Karembeu, venus participer à un match d’exhibition à l’occasion de l’inauguration du terrain relooké par TikTok. « On aurait aimé être invités, c’est sûr, lance Lulu. Ça fait 5 ans qu’on joue sur ce terrain plusieurs fois par semaine, on partage beaucoup de bonheur en jouant au foot ensemble, et là ça fait un mois qu’il est fermé. Ça aurait été bien de taper un foot avec eux, on les aurait tous éliminés ! » Son pote Samuel en rajoute une couche : « C’est pas bien de nous mettre à l’écart comme ça. On n’est pas des parias ! »

Il y a des jeunes du quartier qui ne sont pas trop d’accord avec ce qu’on fait et qui nous l’ont fait savoir pendant qu’on peignait. Il a fallu les calmer.

Des buts verticaux

Sur le terrain, les joueurs ambassadeurs de l’UEFA, dont TikTok est partenaire, semblent bien loin de ces préoccupations, concentrés à écouter les règles dictées par l’organisation. L’affaire se jouera en deux périodes de 20 minutes avec interdiction de tacler. Mais surtout, les buts sont verticaux, et donc très étroits, pour représenter la forme d’un téléphone. Il n’y aura donc pas de gardien, et interdiction de défendre dans une zone délimitée devant le but sous peine de se voir sanctionner d’un penalty tiré du milieu de terrain. Une particularité provisoire – des buts « normaux » seront réinstallés après l’Euro – qui ne plaît pas du tout aux locaux, comme le raconte Vincent Bargis M7, le street-artiste chargé de redesigner l’aire de jeu : « Il y a des jeunes du quartier qui ne sont pas trop d’accord avec ce qu’on fait et qui nous l’ont fait savoir pendant qu’on peignait, avoue l’ancien ailier gauche de Cantenac, en Gironde. Les buts réduits, ça ne leur plaît pas : « C’est quoi ce délire, on va venir les couper nous-mêmes ! » Il a fallu les calmer. » Pour ce qui est de la répartition des équipes, on aura droit d’un côté aux maillots noirs regroupant Christian Karembeu, Pierre Rabadan, adjoint aux sports et aux Jeux olympiques et paralympiques 2024 à la mairie de Paris, et Yoanna et Logan, champions de freestyle et « créateurs de contenu Tiktok ». Face à eux, en blanc, David Trezeguet et Ludo Giuly seront entourés de jeunes de l’association Sport dans la ville, qui œuvre à la réinsertion professionnelle et scolaire des jeunes à travers le sport. Le coup d’envoi peut enfin retentir.

 Sans leur manquer de respect, les anciens pros manquent un peu d’entraînement.

La grinta de Giuly, les passes lobées de Karembeu et le mutisme de Trezeguet

Christian Karembeu a beau distiller ses passes lobées partout sur le terrain, le début de match est à sens unique. Une passe bien sentie de Ludovic Giuly par-dessus la défense, une tête de Trezeguet et les Blancs inscrivent le premier but d’une longue série. À la pause, il mènent 6-2. Pas suffisant pour rassurer capitaine Giuly. « C’est pas normal d’avoir pris deux buts, les gars ! » hurle l’ancien joueur du PSG, survolté. Ludo, malheureusement, n’a plus ses jambes de vingt ans. Sa technique du jour ? Foncer sur l’adversaire en hurlant pour l’effrayer, avant de décocher une mine. Mustapha, son coéquipier de 19 ans membre de Sport dans la ville et auteur d’un triplé, profite de la mi-temps pour faire le point : « Sans leur manquer de respect, les anciens pros manquent un peu d’entraînement, même si Giuly nous donne la grinta. C’est assez impressionnant de jouer avec eux, on les voit commenter les matchs à la télé, on les a vus jouer quand on était petits… C’est un peu un rêve qui se réalise. Je n’ai pas vécu France 1998, mais mon père me fait des replays tous les étés, jusqu’à ce que j’en ai marre. Les freestyleurs ne savent pas vraiment jouer, leur truc c’est surtout le blabla. » La seconde mi-temps repart sur des bases diamétralement opposées à la première. Les Blancs semblent avoir perdu leur football, tandis que les Noirs reprennent du poil de la bête. Peut-être est-ce dû à la présence de Giuly sur le banc ? Ce qui n’empêche pas le Lyonnais de continuer à s’époumoner, jusqu’à récolter un carton jaune. Tout le contraire de Trezegol qui, égal à lui-même, reste focus sur le jeu et ne décroche pas un mot. Son équipe s’imposera finalement 9-6.

Pour Christian Karembeu, le score importe peu. L’ancien Nantais, comme l’ensemble des joueurs, a pris du plaisir, et c’est bien là le plus important. « Ça m’a rappelé ma jeunesse. Heureusement qu’on a pu évoluer sur tous les terrains possibles pour atteindre le professionnalisme. J’ai commencé sur des bitumes comme celui-ci, alors c’est une redécouverte pour moi. C’est en jouant dans des espaces réduits qu’on apprend la technique, qu’on progresse. » Un avis que partage Pierre Rabadan, l’adjoint aux sports de la mairie de Paris, qui affirme qu’il veut « rendre plus ouverts à des publics familiaux les terrains de sport situés en périphérie de Paris, qui ne sont pas très accueillants pour des raisons urbaines, on va dire. Il y a des dégradations de ces espaces, parce qu’il y a des mésusages lorsque les sites ne sont pas fermés. J’ai également des discussions avancées avec mon homologue aux espaces verts pour qu’il y ait plus d’espaces sportifs dans les parcs. Je voudrais aussi aménager les espaces sous les métros aériens. »

Au sujet des enfants du quartier qui n’ont pas été conviés à la fête, l’ancien rugbyman dégaine la carte des contraintes sanitaires. « Il n’y a pas de tribunes, donc il aurait fallu gérer le flux pour que les gens ne s’entassent pas les uns sur les autres, gérer la sécurité… On peut regretter qu’il n’y ait pas eu de public, mais on ne peut pas faire exactement comme on veut, compte tenu des conditions actuelles. Mais les jeunes qui utilisent ce terrain, pour avoir parlé avec certains d’entre eux, sont très contents de sa rénovation, et fiers d’avoir en bas de chez eux un terrain devenu viral sur les réseaux sociaux. » Ce n’est pas la bande à Lulu qui dira le contraire. Une fois passé la déception de ne pas avoir pu assister à la rencontre de près, les ados se consolent avec un selfie en compagnie de Trezeguet, et la satisfaction d’avoir vu de près Yoanna, la freestyleuse aux 3,5 millions d’abonnés sur TikTok. La vraie déception, ils la vivront quelques heures plus tard, devant leur télévision et le tir au but raté de Kylian Mbappé. De quoi relativiser.

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Par Mathias Edwards et Maurice de Rambuteau

Tous propos recueillis par ME et MDR

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