OM-OL : Un Lyon en peau de lapin ?

22 octobre 2006. C’était la dernière fois que Lyon gagnait au Vélodrome. Peu importe le score (4-1 pour l’OL), peu importe les stats des OM-OL de ces 10 dernières années. L’essentiel, c’était la compo d’équipe de Gégé Houllier : Abidal, Malouda, Diarra, Squilacci… et Fred ! Le reste, c’était du classique : Juninho, Cris, Govou, etc… Voilà. Pas besoin de faire un dessin : Lyon s’est trop déplumé depuis. La faute à un recrutement plus light, plus L1. Un dernier titre la saison passée et une défaite 3-1 au Vélodrome prémonitoire de la cata de cette année. Avec 17 points envolés à Gerland, un Benzéma en panne et bloqué à 14 buts, plus une récente défaite indigne à Valenciennes, on peut difficilement dresser tableau plus noir d’un Lyon autrefois plus conquérant. Et ce n’est pas la victoire facile (3-0) contre un Nantes sous perfu qui va dissiper les craintes. Car l’OL a un ultime challenge à relever : se qualifier pour la C1, en finissant au pire troisième (au mieux deuxième, c’est encore possible).

Question : Lyon est-il encore motivé pour décrocher la C1 ? Les Lyonnais sont-ils prêts à se battre et à souffrir pour jouer l’un de leurs matchs le plus important de l’année ? Le PSG vient de lui faire un nouveau cadeau en or massif en ayant perdu à dom contre Auxerre (2-1), comme il y a quinze jours quand Rennes l’avait aussi emporté au Parc (1-0). Que demander de mieux pour y croire vraiment et finir “en beauté” ? Les déclarations multiples venues du camp lyonnais attestent d’une réelle volonté de bien faire contre Marseille. Sauf qu’on a beaucoup trop souvent entendu ces paroles lénifiantes, Boumsong étant même devenu le spécialiste de la méthode Coué : « On va bien, tout va bien ! »

Parce que la réalité, c’est que Lyon risque de prendre très cher ce soir au Vélodrome. Une raclée traumatisante n’est pas à exclure. Mais même une défaite sur un score étriqué pourrait faire mal pour la suite. L’OM actuel est beaucoup trop fort pour ces Lyonnais-là. Bien sûr, Marseille connaît des pannes de secteur occasionnelles au Vélodrome (comme le nul 2-2 face à Toulouse). Mais au vu de son parcours récent et de sa maîtrise, qui se perfectionne encore aujourd’hui (voir le 2-0 sans bavures à Nice), on doute que les Phocéens butent sur l’obstacle rhodanien…

Alors ? Alors on aimerait un vrai sursaut d’orgueil de la part des Lyonnais. On appelle ça le “chant du cygne”. Selon wikipedia : « D’après une légende, le cygne, sentant venir sa mort, chanterait une dernière fois, et de la manière la plus merveilleuse qu’il n’ait jamais faite » . Évidemment, si Lyon perd, Lyon ne mourra pas pour toujours ce soir. Ce sera juste une symbolique passation de pouvoir entre le tenant et l’un de ses deux successeurs (avec Bordeaux). Mais on aimerait que l’OL s’arrache comme il s’est arraché à la Fiorentina, ou à Gerland contre le Bayern (deuxième mi-temps) et le Barça (première mi-temps). Contre le Bayern et le Barça, les Lyonnais, déjà avertis de leur déclin en cours, s’étaient quand même battus avec courage et humilité. Mine de rien, c’est l’avenir proche et quelque peu lointain de Lyon qui se joue ce soir. En soi, une défaite ne serait pas indigne. Mais si Lyon se désunit ou abandonne, alors les conséquences pourraient se révéler plus désastreuses, et pas seulement en vue de la qualif’ pour la C1. Car pour Lyon, tout est désormais question des “valeurs”. Les vraies valeurs lyonnaises : honneur et combativité. En fait, tout ce qui reste quand tout s’est envolé, et qui aide à repartir du bon pied. Une fois de plus, peu importe le score, défaite ou victoire (car Lyon pourrait même gagner), ce qui compte, c’est que si le lion doit mourir ce soir, qu’il meure debout. Le foot français a encore besoin de l’OL.