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OM-LOSC, deux idées du jeu
Attaque contre défense, technique contre physique, vitesse contre puissance, fougue contre expérience, on ne peut guère faire plus contrasté avant l'opposition entre Lille et Marseille au Stade Vélodrome.
Organisations
Didier Deschamps est un pragmatique qui s’adapte à la fois à ses hommes et à l’adversaire. Adepte du 4-4-2 avec Monaco en 2004, il structure désormais davantage autour d’un 4-3-3 quand son équipe doit un peu bétonner et d’un 4-2-3-1 quand ses joueurs ont le contrôle du jeu. La variable ? Lucho, plutôt positionné avec le trio de l’entrejeu quand il faut travailler, plus près de sa pointe quand l’OM est positionné plus haut. En revanche, malgré trois attaquants plutôt axiaux dans ses rangs (Brandao, Gignac, Rémy), la Dèche n’aligne quasiment jamais deux attaquants dans l’axe mais préfère en décaler au moins un (Gignac à gauche régulièrement, Rémy très souvent à droite). En face, Rudi Garcia fait figure de fondamentaliste : 4-3-3 par tous les temps.
Système défensif
L’obsession de Deschamps, c’est protéger son axe. C’est pour ça qu’il place systématiquement une vigie fixe (Cissé) souvent « backupée » par un autre lascar. L’idée est simple : ne surtout pas mettre sa défense centrale en situation de duel avec des mecs lancés et obliger l’attaque adverse à passer par les flancs en obligeant celle-ci à balancer des centres. Et avec une charnière Mbia-Diawara, ce n’est pas la solution la plus aisée… A Lille, l’idée de Garcia est davantage de couvrir toute la largeur avec une triplette du milieu (Cabaye-Mavuba-Balmont) très mobile, très active. Et quand les Lillois ont des cannes, ils vont chercher plus haut la zone récupération que les Marseillais. Mais la question est : le Losc a-t-il encore des cannes ?
Animation offensive
Marseille est une équipe verticale. C’est aussi pour ça que les Phocéens n’hésitent pas à se poster bas à l’occasion pour aspirer un peu l’adversaire et faire parler la vitesse des Ayew, Gignac ou Rémy. Évidemment, le tout servi par la qualité de passe (vitesse, tempo, précision) de Lucho. En face, on l’a dit, Garcia aligne invariablement le même trident. Mais avec quelques subtilités quand même. Quand Lille joue haut, Gervinho et Hazard occupent les flancs, en permutant sans cesse évidemment, avec des milieux qui viennent assurer les relais. Quand Lille évolue plus en contre, Hazard se recentre en « meneur de jeu » et assure la distribution vers les deux flèches Gervinho et Sow.
La clé du match
L’explosivité de Lille. Avec des organisations à peu près aussi bien rodées de part et d’autre, des systèmes respectifs réglés au poil de cul, c’est peut-être le Losc qui a une partie des clés. Car Marseille est là où l’on attendait, costaud, réaliste et déterminé. Les Nordistes, eux, connaissent un léger fléchissement qui est avant tout physique. Pour renouer avec leur dynamique passée, Hazard et son crew doivent retrouver de la sève pour faire de nouveau des différences notables. Sans quoi, les Dogues n’ont aucune chance face à une machine de guerre aussi sûre que l’OM. Et gare au réalisme ! A l’aller, Lille avait fait une démo pendant plus d’une heure et aurait dû mener de trois ou quatre buts, avant de se faire cueillir au menton par les Marseillais. Ah les esthètes du ballon rond, comme dirait Deschamps. Tout à l’heure, plus que deux plans de jeu, ce sont bien deux idées du football qui vont s’affronter.
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