OL/Fiorentina (1-0) – Histoire de la Viola(nce)
Troisième manche de la confrontation entre L1 et Serie A ce soir à Gerland. Et victoire lyonnaise, au cours des 45 minutes passées en supériorité numérique. Pourtant bien partis, les Florentins ont fini par confondre intensité et violence, permettant aux Gones de s'imposer comme d'hab' depuis le début de saison, contre une équipe rendue moins forte que la leur. Si on n'en sait pas beaucoup plus sur la vraie valeur du collectif un rien rafistolé ce soir par Puel, on a en revanche découvert un grand défenseur central, Jérémy Toulalan.
Après un beau mois d’août, on se posait la question de savoir ce que valait vraiment l’OL nouveau. Avant même le coup d’envoi, on a une première réponse. L’effectif, réduit au strict nécessaire en fin de mercato, risque d’être un peu juste au moindre forfait. Il y en a eu un ce soir à la dernière minute, celui de Bodmer en défense centrale. Puel demande au sapeur-pompier de service de s’y coller. Toulalan descend d’un cran aux côtés de Cris et se retrouve d’entrée de jeu sollicité, sous le feu des Florentins, Reds comme la mort ce soir à Gerland.
Dès le coup d’envoi, le 4-3-3 lyonnais, celui des soirées de Ligue des Champions avec Lisandro à droite et Gomis dans l’axe, doit faire face à un pressing intense du 4-2-3-1 de la Viola. Mutu et Gilardino sur une première ligne, puis Marchioni et Montolivo ensuite prennent à la gorge les Lyonnais sur la moindre tentative de relance. Impossible dès lors de trouver Pjanic et ses jolies déviations depuis le milieu. La Viola envoie dans cette première demi-heure son jeu plutôt à l’aise, sur des ballons récupérés aux 35 mètres.
A chaque fois ou presque, c’est Toulalan qui tient la baraque. De loin, le meilleur défenseur central aperçu dans l’effectif depuis le début de la saison. Tacle propre pour enlever un ballon dans les pieds de Gilardino en pleine surface (15ème), têtes rageuses, dégagements dans les tribunes histoire de souffler, relances pas dégueu. Une leçon pour Bodmer qui en sept matchs n’a pas encore confirmé dans ce registre.
En attendant, le début lyonnais en Ligue des Champions ramène à la surface un autre moment, le seul où on a pu douter de la qualité de cet OL-là. Ce tout premier match à Léon-Bollée où les Lyonnais s’étaient laissés bousculer par les gars du MUC. Là encore, les hommes de Puel manquent de rythme et les rares ballons exploitables commencent à fuir les pieds des trois du milieu qui craignent manifestement le coup de tampon florentin.
La Fio comprend et décide d’en remettre une couche dans l’impact à la demi-heure de jeu. Oubliés les joueurs élevés aux petits traités de vertu de Prandelli. Fini de jouer les victimes pour des histoires d’éthique. Épaules, coudes, semelles, tout est bon pour faire encore plus mal aux Aulas Boyz. Au point de se perdre dans un drôle de déchaînement de violence. Michel Bastos est le premier à ramasser, obligé de sortir. Avant que Källström n’en prenne lui aussi plein les chevilles.
C’est dans les arrêts de jeu qu’arrive le coup de trop. Pas sur ce énième coup de semelle pris par Kimi le tracteur, mais sur ce coup de coude balancé par Gilardino qui éclate la pommette de Toulalan dans le prolongement de l’action. Carton rouge et ordre pour Gila de rentrer aux vestiaires.
En reprenant en seconde période à dix contre onze, l’OL peut enfin faire ce qu’il a fait de mieux depuis le début de la saison : développer son jeu contre une équipe maintenant de moindre valeur. Décrochant trop bas en première période, Lisandro ne se fait plus prier pour donner dans les grands déboulés à la limite de la surface et tenter ses incursions à l’énergie, tout en épaules et coups de hanches.
Derrière lui, le collectif rhodanien se remet en place, se charge d’assurer la circulation de la balle, permettant à l’occasion à Pjanic d’envoyer ces décalages qu’il n’avait pu assurer jusque-là. Il manque une première fois de trouver l’ouverture sur coup-franc à la 52ème lorsque son ballon fuse et trouve Govou dont la déviation ne finit pas si loin du poteau droit de Frey.
L’étau lyonnais se resserre progressivement autour du Seb péroxydé, dix minutes plus tard notamment lorsque, sur une centre de Govou, Lisandro ne peut reprendre suffisamment fort, obligé de laisser Comoto dévier la balle sur sa ligne en direction de son gardien.
L’OL n’a alors d’autre choix que de monter dans la surface florentine en nombre. Comme d’habitude, c’est au moment où Makoun se met à squatter dans le coin que la défense adverse peut craquer. 75ème, Govou et Källström combinent tant bien que mal. Une déviation termine comme par miracle dans les pieds de Källström qui centre instantanément devant Frey. Dégagement à l’emporte-pièce. Pjanic n’a plus qu’à repousser le ballon au fond des filets.
Les Gones sentent qu’ils tiennent là un bon filon. Ils remettent ça à la 80ème. Une double occasion cette fois qui permet à Frey de s’illustrer comme le meilleur gardien français du monde, le temps de deux arrêts sur sa ligne. Un prodige.
Malgré une toute fin de match ric-rac où les Florentins jettent leurs dernières forces pour revenir à la marque, l’OL tient sa première victoire pour son entrée en Ligue des Champions. Un succès qui équilibre les comptes dans le match à distance entre Ligue 1 et Serie A. Une entrée encourageante sur la scène européenne. Mais toujours pas des tonnes de certitudes quant au potentiel lyonnais pour la suite de la saison.
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