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OL : comment utiliser le Tanguy Ndombele de 2022 ?

Par Maxime Brigand
OL : comment utiliser le Tanguy Ndombele de 2022 ?

En juillet 2019, Tanguy Ndombele filait à Londres pour signer un contrat de six ans avec Tottenham. Un peu plus de soixante matchs de Premier League plus tard, le voilà de retour en France, à Lyon, où il a changé de dimension entre 2017 et 2019 et où il entend surtout reprendre le fil d’une carrière jusqu’ici écrite à l’inconstance. Mais que peut apporter l'international français de 25 ans à cet OL ?

Qui sont-ils ? Quels sont leurs réseaux ? Qui sont ces nostalgiques qui, en temps de spleen, se repassent les dernières minutes d’un Amiens-Lens de janvier 2017, qui s’envoient en intégralité les différentes danses de leur héros avec le PSG ou qui aiment dévorer à l’heure du petit déjeuner les highlights des dîners entre le Manchester City de Pep Guardiola et leur petit protégé ? Eux, ce sont les ndombelistes, des types qui ne cessent depuis le premier jour de défendre bec et ongles le footballeur rare et génial, fantasque et tourmenté, qu’est Tanguy Ndombele, 25 ans et sept petites sélections chez les Bleus là où, dans une réalité parallèle, il pourrait en compter déjà plus d’une vingtaine. Ainsi va pourtant le destin : mercredi soir, Ndombele s’est présenté derrière un micro, à Lyon, scellant ainsi son retour en prêt pour quelques mois à l’OL, club dont il était parti en juin 2019 direction Tottenham contre un chèque record de 60 millions d’euros. « Ce n’est pas la faute des entraîneurs si j’ai eu un peu de mal à Tottenham, a alors lâché le natif de Longjumeau. C’est le bon moment pour moi, pour mon adaptation, de revenir ici. J’ai hésité : je suis sorti par la grande porte, et en revenant, je prends un risque.(…)Je pense que je suis prêt. Je sais que je n’aurai pas de temps, qu’il faut que ça aille vite. J’ai vu le projet devant moi, j’ai vu qu’il était intéressant, mais je ne pense pas que ce soit l’option la plus facile. »

Coincé dans une impasse en Angleterre, où sa dernière virée avec les Spurs a été ponctuée par des sifflets, Tanguy Ndombele n’avait pas le choix : il lui fallait trouver une fenêtre pour s’échapper et embrasser, enfin, un contexte lui permettant de s’installer durablement. Celui de l’OL semble idéal, même si Peter Bosz, qui doit désormais apprendre à vivre sans son équilibriste Bruno Guimarães, va devoir enfiler sa blouse de chimiste pour réussir à dessiner une animation idoine avec un effectif sans 6 fiable et qui n’a pas vu l’ailier tant attendu tomber du ciel durant le mercato hivernal. Avant de voir les Lyonnais plonger dans un mois de février qui peut faire basculer sa première saison française, Bosz pourrait miser sur un 4-2-3-1 où les couloirs seraient animés par des latéraux gourmands (Emerson et Gusto) et où les créatifs se croiseraient entre les deux demi-espaces et le cœur du jeu. Une question, cependant, va vite être à trancher : où y insérer la version 2022 de Tanguy Ndombele ?

« C’est chiant de défendre »

La logique voudrait que le milieu tricolore, qui a décidé de verser lui-même à Tottenham la différence entre la part de son salaire que l’OL a pris en charge et celle que les Spurs exigeaient, retrouve un siège dans un double pivot. Mais aujourd’hui, l’OL ne compte plus de Lucas Tousart dans son effectif, soit ce joueur qui se transformait par le passé en filet de sécurité pour que Ndombele se projette et fasse parler sa science de la passe. Pour pouvoir faire profiter au maximum les autres de ses qualités, Tanguy Ndombele doit évoluer au cœur d’un système quasiment construit sur mesure pour lui et il est d’abord nécessaire de rayer les raccourcis sur son profil. L’international français a, par exemple, souvent été présenté à tort comme un poulpe infatigable. Première chose : en trente mois passés chez les Spurs, il n’a disputé 90 minutes qu’à neuf reprises et tous ses entraîneurs (Mauricio Pochettino, José Mourinho, Nuno Espirito Santo, Antonio Conte) ont été freinés par l’incapacité du joueur à répéter les efforts. Lors de ses années lyonnaises, Ndombele tapait d’ailleurs rarement les 10 kilomètres parcourus par rencontre et agaçait parfois par sa passivité lors des phases sans ballon, notamment lors d’événements jugés mineurs à ses yeux. À Tottenham, le Français a quand même progressé sur ce point, notamment lors des mois passés avec un Mourinho qui adorait faire reculer son bloc une fois l’avantage pris au tableau d’affichage.

Dans cette configuration, l’ancien Amiénois, habillé en meneur de jeu d’une équipe de contre-attaque, ne pouvait se déconnecter du bloc au risque d’être dans l’incapacité de tirer des flèches pour le duo Son-Kane, mais s’évitait aussi de prendre trop souvent l’ascenseur sur la pelouse. Malgré tout, Tanguy Ndombele se balade toujours avec un volume défensif assez faible et a plusieurs fois répété ne prendre aucun plaisir à vivre sans ballon. Lors d’un entretien donné au Canal Football Club, il a par exemple glissé un jour : « Je n’aimais pas défendre, je marchais sur le terrain. Je ne jouais que quand j’avais le ballon. J’étais jeune et borné. Contre City, t’es obligé de défendre, ils ont le ballon tout le temps, donc tu es content, tu récupères, ils récupèrent, et ça recommence. Contre des plus petites équipes, on reste Lyon. On doit avoir la balle, c’est nous qui devons les faire courir. C’est chiant de défendre. C’est à eux de courir derrière le ballon. » En février, lors des matchs à lumière que l’OL va avoir à disputer (Monaco, Nice, Lens, Lille), on devrait donc voir Ndombele, qui est un joueur de grands moments, mais lorsqu’il faudra aller à Lorient ou recevoir Angers ? Les supporters lyonnais connaissent déjà cette musique.

Quand je regarde l’équipe de France, que Tanguy ne joue pas, je ne blâme pas Didier Deschamps, je blâme Tanguy.

Première touche merveilleuse et rôles multiples

Reste que Tanguy Ndombele est un footballeur à la créativité rare, à la première touche merveilleuse et au jeu long de grande qualité. Avec ballon, on parle d’un joueur difficilement lisible, armé d’une grande protection de balle, qui ne vit que pour la dernière passe et le fracassage de lignes. C’est d’ailleurs tout cet arsenal qui avait frappé ses coéquipiers lors de ses premières séances chez les Spurs et qui faisait de lui un élément unique à Lyon. Bruno Genesio n’a jamais caché sa joie d’avoir, à l’époque, dans son effectif « un joueur réfléchi et intelligent, possédant une prise d’informations supérieure ». Selon Christophe Pélissier, l’entraîneur de Ndombele à Amiens, c’est justement cette intelligence qui a toujours permis à Ndombele de jongler entre les rôles et qui a un jour poussé Jean-Michel Aulas, petit prince des comparaisons, à affirmer que le bonhomme lui faisait penser à Michael Essien. C’est aussi pour toutes ces raisons que José Mourinho, qui n’a jamais cessé d’alterner entre la gifle et le câlin avec le milieu, avait tranché sur Canal + au sujet de son ancien protégé : « Tanguy est le genre de joueurs dont tu attends toujours plus que ce qu’il te donne. Son talent est hallucinant. Mais j’en reviens toujours au même : il peut toujours donner plus. Il ne va jamais à la limite de l’effort, du sacrifice, et même de l’ambition. Je l’adore en tant que joueur, mais il me frustre un peu, parce que je sens qu’il peut être encore meilleur que ce qu’il est déjà. Quand je regarde l’équipe de France, que Tanguy ne joue pas, je ne blâme pas Didier Deschamps, je blâme Tanguy. »

À Tottenham, Tanguy Ndombele n’a jamais cessé de voir sa position grimper d’un cran au fil des mois et il semble aujourd’hui peu probable de voir en lui un 6 crédible sur la durée. Utilisé en préparation en sentinelle, Maxence Caqueret, plus gros presseur de l’OL cette saison (25 pressions par match en moyenne) comme le match face à l’OM l’a de nouveau prouvé, n’est pas non plus un 6 dans l’âme, et fin novembre, il expliquait précisément dans les colonnes de L’Équipe son rôle depuis l’arrivée de Peter Bosz : « Je fais partie de « la banque ». Pour le coach, les deux milieux sont des postes de confiance. C’est comme s’il nous donnait de l’argent et qu’on devait le faire travailler. Il me demande de jouer simple dans la transition entre les défenseurs et les attaquants. J’essaie d’être un peu plus cette plaque tournante qui gère le tempo. Dans ma progression, j’ai l’objectif d’être plus décisif dans les derniers mètres et de prendre plus souvent ma chance. » Ce dernier point est aussi un point de progression pour Ndombele, mais avec le départ de Bruno Guimarães et la difficulté de faire confiance sur la durée à Thiago Mendes, Bosz va devoir trouver une parade pour la survie de son ensemble, au risque de le voir se faire transpercer sur les phases de transitions défensives face à certains adversaires. Derrière Caqueret, Guimarães était aussi un chasseur redoutable là où Tanguy Ndombele, que Pochettino voulait intégrer à son PSG, va apporter de nouvelles clés à cet OL, mais arrive aussi avec ses défauts. Seule certitude : les ndombelistes sont prêts à enrichir leur collection de highlights.

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