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ACTU MERCATO

Bruno Guimarães de Lyon à Newcastle : gros sous et grand flou

Par Clément Gavard
Bruno Guimarães de Lyon à Newcastle : gros sous et grand flou

Le gros chèque du transfert de Bruno Guimarães à Newcastle, la troisième vente la plus chère de l'histoire de Lyon, devrait permettre à l'OL de respirer sur le plan financier. Mais les incertitudes autour du sportif sont nombreuses, et la politique sportive menée par le club rhodanien peut poser question.

Le départ de Bruno Guimarães de l’OL n’aura même pas eu le temps de devenir un feuilleton. Le milieu de terrain n’avait pas prévu de quitter la capitale des Gaules deux ans tout pile après son arrivée, mais l’intérêt très concret de Newcastle a bousculé les plans du club rhodanien et du joueur brésilien. En quête d’une recrue pour se renforcer dans l’entrejeu, les Magpies ont jeté en début de semaine leur dévolu sur Guimarães. Et on a rapidement compris que le nouveau riche du football anglais et européen finirait par obtenir ce qu’il voulait. Quelques heures après avoir atterri à Belo Horizonte, après un match nul entre l’Équateur et le Brésil qu’il a vécu sur le banc jeudi soir, Guimarães a commencé une journée de vendredi rythmée par des examens médicaux et de la paperasse, Lyon et Newcastle ayant trouvé un accord pour son transfert. Le montant de l’opération ? 50 patates au total, selon les informations de L’Équipe, dont 42,5 millions d’euros directement versés sur le compte en banque de l’OL (la troisième plus grosse vente de son histoire), et un salaire quadruplé pour l’international auriverde. Un bon bol d’air pour les caisses lyonnaises, mais les interrogations autour de l’avenir du club d’un point de vue sportif sont loin d’être levées.

Tenir les cordons de la bourse

Ce transfert inattendu rappelle que le club de Jean-Michel Aulas traverse une période très délicate, pour ne pas dire inédite au XXIe siècle. L’OL Groupe, maison mère de l’Olympique lyonnais, a perdu plus de 100 millions d’euros lors du dernier exercice, soit un déficit annuel sans précédent, subissant entre autres les conséquences de la crise sanitaire. Une situation alarmante qui a forcé le club rhodanien à s’adapter et se limiter sur le marché des transferts ces derniers mois. Si la masse salariale reste élevée à Lyon, le premier mercato estival de l’ère Peter Bosz n’a pas ressemblé aux manœuvres d’un candidat crédible au podium de Ligue 1.

Loin de flamber, l’OL a moins dépensé que Nantes ou Troyes en indemnités, se contentant de trois joueurs libres (Da Silva, Boateng et Henrique), un prêt (Emerson) et un seul achat (Shaqiri à 6,5 millions d’euros), déjà considéré comme un échec retentissant. Pour ne rien arranger, l’imbroglio autour de l’arrivée de Sardar Azmoum, ardemment désiré par Bosz et courtisé par l’OL depuis de nombreux mois, a convaincu les derniers optimistes que les dirigeants lyonnais comptaient réellement chacun de leurs deniers. Dans ce contexte économique, il était impossible pour le duo Aulas-Ponsot de passer à côté de l’approche soudaine du très fortuné Newcastle et d’une entrée d’argent inespérée, alors que d’autres joueurs considérés comme transférables n’ont pas vu les écuries se bousculer au portillon.

Le deshéritage de Juninho

L’argent fait beaucoup dans le monde du foot en 2022, mais il ne fait pas tout. Il reste le terrain, où Bruno Guimarães va indéniablement manquer à la bande de Bosz pour la suite de la saison. Pas le plus spectaculaire ni le plus décisif (6 passes décisives en 25 apparitions), le milieu de 24 ans s’était imposé comme une arme indispensable dans l’arsenal du technicien néerlandais, qui pourrait voir débarquer Romain Faivre et Giovani Lo Celso d’ici la fin du mois. Dans l’ombre de son compatriote Lucas Paquetá, moins brillant cet hiver qu’à l’automne, il a fait parler sa capacité à trouver les bonnes passes (1,8 passe clé par match, le meilleur Lyonnais dans ce domaine) et confirmé qu’il pouvait être un métronome dans l’entrejeu (58,5 passes réussies par match, très loin devant les autres milieux de l’OL). Ses dernières sorties sous le maillot lyonnais auront eu le mérite d’être remarquables, à commencer par celle contre le PSG au début du mois, et de rappeler qu’il aurait pu faire beaucoup mieux lors du dernier exercice. Surtout quand l’on se souvient de ses débuts à Lyon et des frissons provoqués par sa prestation épatante lors du huitième de finale aller de Ligue des champions contre la Juventus, au Groupama Stadium, laissant naître d’infinies promesses pour la suite de l’aventure. Mais l’histoire entre Bruno Guimarães et l’OL aura duré deux années seulement, et pas un jour de plus.

Il est difficile de ne pas faire le lien entre ce départ et celui de Juninho, un directeur sportif abandonné et lassé qui a décidé de jeter l’éponge avant même la fin de sa mission. L’ancienne idole de Gerland avait été à la base de l’arrivée de Guimarães sur les bords du Rhône en 2020, convainquant le milieu de snober l’Atlético de Madrid pour lancer sa carrière européenne à Lyon, dont les dirigeants avaient accepté de débourser 20 millions d’euros pour s’attacher les services du gamin prometteur de l’Athlético Paranaense. Celui qui avait assumé vouloir être « l’un des premiers joueurs à remporter la Ligue des champions avec l’OL » (L’Équipe, en août 2020) n’avait ainsi plus personne pour le retenir dans la ville des Lumières. « Il a toujours gardé confiance en moi, car il voulait que je reste, même quand j’avais des offres. Et ça m’a aidé à progresser, confiait-il à la presse en novembre après avoir appris son intention de partir. J’aime beaucoup Juni, il aime les défis, un peu comme moi. J’espère qu’il va rester avec nous, qu’il va changer d’avis. » Raté, Juninho a pris la poudre d’escampette, et sa rupture avec le boardlyonnais, le tandem Aulas-Ponsot en tête, a entériné la fin du projet. Au-delà de l’apport financier, le départ de Guimarães est une occasion de tourner la page Juninho avant que Paquetá, l’autre recrue symbolique de l’éphémère ère Juni, ne le suive l’été prochain. L’avenir de l’OL, lui, reste incertain, et la nouvelle politique sportive dictée par la crise économique peut difficilement laisser augurer autre chose que la poursuite d’un lent déclin.

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Par Clément Gavard

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