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Mourinho a-t-il perdu le contrôle ?

Par Nicolas Jucha
Mourinho a-t-il perdu le contrôle ?

José Mourinho vit un début de saison chaotique entre les polémiques extra-sportives et les difficultés sportives qui entourent Chelsea. Comme toujours, le Portugais y répond sur le terrain médiatique, mais ses provocations passent de plus en plus mal. À quand le mot de trop ?

Dimanche à l’Etihad, le Chelsea de José Mourinho a pris l’eau. Une claque 3-0 et déjà cinq points de retard sur son principal concurrent après deux journées, le club londonien vit un été compliqué et un début de saison qui pourrait coûter cher au mois de mai. Si on ajoute à la situation comptable une défaite lourde de symboles contre Arsenal (0-1) lors du Community Shield et le tapage médiatique autour du « Carneirogate » ou du remplacement à la pause de John Terry contre City, difficile d’imaginer pire démarrage pour le champion en titre. Peu impressionnant sur le marché des transferts – avec les recrutements de Radamel Falcao (prêt de Monaco), Asmir Begović (Stoke) et Baba Rahman (Augsburg) contre les départs de Didier Drogba (Montréal), Filipe Luís (Atlético Madrid) et Petr Čech (Arsenal) – les Blues affichent actuellement les symptômes d’une équipe malade : porosité défensive, manque de sérénité, et certains joueurs clairement en dessous de leurs possibilités (Ivanović, Hazard…). Et surtout, leur jadis charismatique entraîneur José Mourinho n’a jamais semblé aussi peu maître de sa communication qu’aujourd’hui, la preuve qu’il n’est plus aussi « Special » ni « Happy » , comme il le prétendait en 2004 ou en 2014.

« Ce résultat, c’est une imposture »

Suite à la défaite dominicale à Manchester, le technicien portugais a ainsi parlé de « faux résultats » pour se dédouaner du naufrage de son équipe. Avec une lecture du match toute personnelle : « Ce qu’ils ont fait en première période, nous l’avons fait dans la deuxième. Nous avons dominé et, quand ils se sont sentis en danger, ils ont changé Agüero et Sterling et ont tenté de retrouver le contrôle du match, et c’est là qu’ils ont marqué le deuxième but. Pour moi, ce résultat, c’est une imposture. » Notamment parce que selon celui qui a lancé sa légende à Porto, les hommes de Manuel Pellegrini « n’ont fait qu’envoyer de longs ballons » . Or ce que le Portugais ne dit pas, c’est que sur les trois buts, ce sont les insuffisances de ses joueurs qui sont à pointer du doigt : cinq défenseurs londoniens dans l’axe de la surface incapables de contrôler le duo Agüero-Touré sur le premier but, quatre défenseurs pour deux attaquants dans la zone de retombée du ballon sur le second, sept autres défenseurs face à cinq Mancuniens sur le troisième, mais aucun pour empêcher Fernandinho d’ajuster sa frappe. Et sur quasiment chaque situation, un Branislav Ivanović en argile : une arrivée tardive sur Agüero, un duel de la tête perdu contre Kompany, puis un ballon perdu devant David Silva – suite, il est vrai, à une relance ratée de Cesc Fàbregas. Une telle fragilité défensive, peu courante dans les équipes du Mou, n’a pas été compensée par une force de frappe offensive digne de ce nom, les Blues plaçant leur premier tir cadré par Hazard à la 70e.

Déjà, contre Arsenal, lors de la défaite en Community Shield pour ouvrir la saison, José Mourinho avait préféré ouvrir le parapluie : « Nous étions la meilleure équipe. On a davantage eu l’initiative, on a contrôlé le jeu grâce à la possession de balle. Mais quand une équipe est menée, l’énergie et l’intensité pour renverser le score compliquent les choses, car on manque de tranchant. » Tout en prenant le temps de dénigrer le succès des Gunners – « ils ont pris l’avantage sans aucune raison » -, de critiquer le jeu défensif adverse et de tenter la méthode Coué à propos des lacunes défensives de son équipe. Une mauvaise foi couplée d’une rengaine sur les moyens financiers supérieurs de la concurrence qui traduisent peut-être un sentiment d’impuissance du Portugais. D’où sa tendance à se trouver des boucs émissaires, comme Eva Carneiro, plutôt que de faire son mea culpa.

Le Carneiro Gate, symptôme d’impuissance pour Mourinho ?

En s’en prenant à la médiatique femme médecin de Chelsea, Mourinho a créé la polémique outre-Manche. L’association des médecins de Premier League a écrit une lettre ouverte pour protester contre la mise à l’écart – du banc de touche en match et des entraînements – de Carneiro, quand quasiment l’intégralité des observateurs a pointé du doigt les nouveaux excès du Portugais. Lequel, non content de traiter sa collaboratrice de « fille de pute » , a tenté de lui mettre sur le dos le match nul décevant contre Swansea : « Si vous allez porter assistance à un joueur sur le terrain, vous devez vous assurer qu’il a un sérieux problème. […] Mon staff médical m’a laissé avec huit joueurs de champ dans une contre-attaque après une balle arrêtée et nous étions inquiets de ne plus avoir assez de joueurs. » Or, selon la lettre ouverte des médecins du championnat anglais, Eva Carneiro n’a fait que répondre aux sollicitations du corps arbitral pour venir soigner Eden Hazard, et ainsi remplir son obligation professionnelle. En réponse à sa réaction jugée excessive, Mourinho a simplement évoqué « les émotions » suscitées par le jeu. Avant de faire l’éloge de son staff médical pour éteindre l’incendie sans pour autant dédouaner la principale intéressée.

Vu par certains spécialistes de la Premier League comme un moyen d’attirer l’attention sur autre chose que les lacunes de son équipe, la communication tapageuse de José Mourinho n’a peut-être fait qu’allonger la liste de ses problèmes : la mise à l’écart de Carneiro aurait été mal vécue par une partie du vestiaire, tout comme le remplacement à la pause de John Terry par Kurt Zouma dimanche, dont l’entraîneur a été obligé de s’expliquer devant la presse. Il y a quelques années, quand José Mourinho dépassait les bornes, les médias s’en délectaient et l’effet semblait toujours positif pour son équipe ou pour sa propre image. Depuis le début de la saison, en revanche, les sorties du Portugais semblent aller à l’encontre de ses intérêts, comme lorsqu’il qualifie Everton de « petit club » alors qu’il convoite le défenseur central John Stones, pour le moment jugé trop cher par les Blues. Dur de dire aujourd’hui si c’est la fébrilité apparente de José Mourinho qui a affaibli son équipe ou l’inverse. Cet été, Mourinho n’a pu s’offrir que le scalp médiatique de Rafael Benítez en pointant du doigt son régime alimentaire. Mais il a été grandement aidé par la maladresse de madame Benítez qui avait donné le bâton pour frapper son mari. Un dernier sursaut de génie du Mourinho qui justifiait en 2004 son manque d’expérience comme joueur par un subtil et efficace « mon dentiste n’a jamais eu de carie, pourtant il est excellent » .

Par Nicolas Jucha

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