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Mexique : Les desesperados

Par Thomas Goubin, à Guadalajara
4 minutes
Mexique : Les desesperados

Sur sa feuille de route, le Mexique envisageait la Coupe des confédérations comme une opportunité idéale pour se jauger face à des gros calibres (Brésil, Italie) à un an de la Coupe du monde. Sauf qu'aujourd'hui, El Tri, contrairement aux pronostics, est loin d'avoir assurer sa qualification pour l'épreuve reine, et tentera avant tout de trouver des réponses à une multitude d'interrogations au Brésil.

« Zéro » . Tel était le titre du quotidien sportif mexicain, Record, après la nouvelle contre-performance d’El Tri, mardi dernier face au Costa-Rica. Un nouveau match nul et vierge, le troisième de rang concédé à l’Azteca depuis l’entame du tournoi hexagonal qui conclut les éliminatoires CONCACAF. Du jamais vu dans l’histoire du football picante. Avant les Ticos, la Jamaïque et les États-Unis avaient déjà neutralisé le Mexique à domicile. À chaque fois, Chicharito et consorts ont peiné à enchaîner trois passes. Spectacle affligeant. Équipe perdue, dénuée de boussole. Point règlement : les trois premiers de la faiblarde zone CONCACAF remportent un billet direct pour le Mondial, et le quatrième disputera un barrage face à la Nouvelle-Zélande. Aujourd’hui, après six matchs sur dix de joués, le Mexique se retrouve en troisième position des éliminatoires avec une seule victoire accrochée, six petits points au compteur, et un match en plus de joué que le Honduras et le Panama, ses immédiats poursuivants. Autrement dit, El Tri se trouve menacé de ne pas parvenir à se qualifier pour la Coupe du monde pour la première fois depuis 1982, même si ce dénouement tragique semble encore improbable.

À l’automne dernier, l’horizon paraissait pourtant radieux pour le Mexique. Les hommes de José Manuel « El Chepo » de la Torre avaient survolé la première phase de qualification, en réalisant un sans-faute (six matchs, six victoires), et la médaille d’or olympique semblait confirmer que l’avenir appartenait aux Aztèques, champions du monde moins de 17 en 2011, et vainqueurs du tournoi de Toulon en 2012. Tout un pays était alors convaincu que la Verde se qualifierait en marchant, et le sélectionneur faisait l’unanimité. Outre un début de mandat au bilan idyllique, El Chepo, 47 ans, avait eu le mérite de rétablir l’ordre au sein d’une sélection qui partait en vrille au lendemain de la Coupe du monde 2010. Il n’avait notamment pas hésité à expulser huit indisciplinés à la veille de la Copa América, quitte à amputer les maigres chances d’El Tri de bien figurer dans la compétition sud-américaine (le Mexique présentait une sélection U23). La médaille d’or olympique, remportée en tant qu’adjoint de Luis Fernando Tena, avait accru l’aura de vainqueur de De la Torre, un entraîneur qui avait remporté trois championnats mexicains en seulement cinq ans sur les bancs. Deux avec Toluca (2008 et 2010), un avec Chivas (2006).

Ex-milieu de terrain au style musclé, El Chepo sait former des ensembles parfaitement disciplinés. Solidaires et ordonnés. Mais sa rigidité militaire semble aujourd’hui représenter un obstacle à la progression du dit géant de la CONCACAF. Depuis le début du tournoi hexagonal, le Mexique manque clairement de souplesse tactique pour parvenir à déjouer les problèmes posés par l’adversaire. Les joueurs mexicains mouillent le maillot, courent dans tous les sens, mais personne pour donner un peu de tête à cet enthousiasme de désespérés. El Tri s’entête notamment à passer sur les côtés, pour tenter de mettre à profit la rapidité des Guardado, Barrera, Dos Santos, ou Aquino, mais à l’exception de ce dernier, tous peinent à éliminer leurs adversaires directs ou à adresser un centre décent. Sélectionneur du Mexique de 2002 à 2006, le maître tacticien, Ricardo Lavolpe, a pointé du doigt l’une des limites de De la Torre. « Chepo sait très bien faire évoluer ses équipes en contre, leur faire maintenir l’ordre, cela lui a d’ailleurs donné des résultats, mais quand son équipe se doit de faire le jeu, cela se complique pour lui » , a déclaré l’Argentin à Record. Le sélectionneur mexicain souffre également de ne pas disposer d’un véritable leader technique, d’un relais de caractère sur la pelouse. Ce qu’a longtemps été Cuauhtémoc Blanco. Ce que pouvait aussi être Rafa Marquez, voire Pavel Pardo, le régulateur du milieu de terrain de l’ère Lavolpe. Aujourd’hui, le seul à disposer des états de service nécessaires pour endosser ce costume serait Carlos Salcido, mais si l’ex-joueur du PSV est un élément exemplaire, il n’a pas l’âme d’un guide. Ce Mexique manque clairement de bouteille.
Que pourra faire cette sélection de « zéros » lors de la Coupe des confédérations, dans un groupe où elle rencontrera l’Italie, le Brésil, puis le Japon ? La logique conduit à conclure que Chicharito et consorts devraient rapidement pouvoir partir en vacances. Pourtant, au Mexique, on se plaît à croire que cette sélection devrait se sentir plus à l’aise en évoluant face à des cadors, qu’en affrontant la Jamaïque ou le Honduras. « Je pense qu’ils peuvent réaliser une belle compétition, estime ainsi Ricardo Lavolpe, car ils vont jouer avec moins de pression, notamment contre l’Italie et le Brésil, et pourront évoluer en contre. D’ailleurs, je suis certain que la pire des rencontres sera contre le Japon, surtout si le Mexique se voit contraint d’obtenir un résultat positif pour se qualifier. » Reste qu’en cas de Confédération calamiteuse, José Manuel de la Torre pourrait rejoindre les rangs fournis des sélectionneurs mexicains qui ont laissé leur tête sur l’échafaud des éliminatoires de la CONCACAF.

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