Mevlut Erding raconte l’épopée turque
Déjà de retour en France, Erding revient sur la fabuleuse ambiance qui a régné pendant un mois dans le vestiaire turc.
Comment était l’ambiance dans l’équipe turque ? Il y avait une très bonne ambiance. C’est sans doute pour ça que l’on a été aussi loin. Le coach nous a laissé beaucoup de liberté. Dans les vestiaires, à l’entraînement ou avant les matchs, il y avait la musique à fond. Vraiment, l’ambiance était fabuleuse. Pendant un mois et demi, ça a été très décontracté. Même moi, ça m’a surpris. Je me suis dit, on n’est pas sérieux. Et puis on est passés. Tunçay mettait la musique à fond dans le couloir de l’hôtel et dans le bus.
Comment était Fatih Terim avec les joueurs ? Il était à la fois sévère et très cool. Sévère, parce que sur le terrain, on n’avait pas le droit à la moindre erreur. Si tu commets une erreur, il la voit. Mais il est aussi très proche de ses joueurs. A table, il est avec nous, il discute, il rigole. En fait, il se comportait avec nous comme si nous étions ses enfants.
Comment se passaient les entraînements ? C’était à la fois décontracté et sérieux, studieux. Ça se rentrait dedans mais sans problèmes. Jamais il n’y a eu une dispute. Pas une embrouille pendant un mois, c’était une ambiance incroyable. C’est un coach juste. Il a fait jouer la concurrence. Ce que les joueurs ont apprécié. Il nous disait : « Franchement, je ne vois pas de différence entre vous. Je fais jouer des joueurs, j’ai confiance en vous » .
Le moment le plus dur dans cet Euro ? La défaite contre le Portugal.
Et avant la rencontre contre la Suisse ? Le coach nous a dit que la Suisse nous avait manqué de respect et que c’était nous qui étions irrespectueux. Après ça, on était motivés.
Ses discours d’avant-match ? Dans le vestiaire, c’était la fête, avec la musique à fond. Juste avant de rentrer sur le terrain, on se mettait en rond avec lui au centre et à chaque fois, il disait : « Que Dieu nous aide ce soir » . Il nous répétait que notre qualité principale, c’était le pressing. Il nous disait : « On est une équipe qui presse » . Ce qui fait que notre équipe ne lâchait rien. Même le dernier match. Quand les Allemands ont marqué le troisième but, on y croyait encore. Même si on a été éliminés et que nous sommes déçus, on est quand même fiers. Franchement, à l’avenir, cette sélection va faire très mal à beaucoup d’équipes.
Vous étiez au courant du soutien quasiment fanatique des supporters turcs ? On nous a coupé des médias turcs mais par la famille, on était au courant.
Et comment s’est entraîné votre troisième gardien prévu pour jouer dans le champ ? Non, ça, c’était une blague du coach ! Juste pour rigoler.
Une anecdote illustrant cette bonne ambiance ? C’est Arda. Après chaque match, dans le bus, il imitait chaque joueur. Que ça soit la démarche, la façon de courir…Il imitait même Fatih Terim, qui en rigolait aussi d’ailleurs. Franchement, c’est un très bon imitateur. Arda, c’était la mascotte de l’équipe et aussi de toute la Turquie.
Propos recueillis par Vincent Ruellan
Par