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Maxime Do Couto Teixeira : « J’ai envoyé la météo à Ferland »

Propos recueillis par Pierre-Henri Girard-Claudon
Maxime Do Couto Teixeira : « J’ai envoyé la météo à Ferland »

Il y a quatre ans, il côtoyait Maxwel Cornet et Moussa Dembélé en équipe de France U19. Il y a dix jours, il allait chercher le match nul chez le Shakhtar sous les couleurs de l’Olimpik Donestk lors de la 17e journée de D1 ukrainienne (2-2). Arrivé cet été en provenance d'Avoine (National 3), Maxime Do Couto Teixeira (21 ans), numéro 10 à la vista bien aiguisée, donne des tuyaux à l’Olympique lyonnais à quelques heures de sa rencontre capitale à Kiev face au Shakhtar. Entretien avec un chic type qui part en vacances avec Ferland Mendy.

Le 2 décembre, ton Olimpik a concédé le nul au Shakhtar dans les arrêts de jeu (2-2), alors qu’un mois plus tôt, vous aviez perdu là-bas en 8es de finale de Coupe d’Ukraine (3-2). On a eu un changement de coach il y a un mois (Vyacheslav Shevchuk a pris la place de Roman Sanzhar, N.D.L.R.), ça a fait toute la différence. Depuis, on travaille beaucoup plus tactiquement. Le nouvel entraîneur est arrivé, on s’est mis à cinq derrière et clairement, ça a payé. Après, il y a dix jours, on a pris un but dès la 7e minute et après, ils se sont relâchés, ce qu’ils ne feront pas contre Lyon, où je les attends à un tout autre niveau. Mais l’OL est une très grosse équipe, donc avec l’espace qu’il y aura derrière, je ne m’inquiète pas vraiment.

Pour moi, ceux qui font vraiment le jeu, c’est Taison et Marlos. (…) Ce sont eux qui mettent Moraes dans d’excellentes conditions. Donc, tu prends les deux mecs et tu les empêches de l’alimenter.

Votre match se finit sur le score de 2-2 et c’est ce diable de Junior Moraes qui vient égaliser à la 93e minute (soit une minute après l’entrée en jeu de Maxime Do Couto Teixeira). À l’aller à Lyon (2-2), il avait déjà planté un doublé. Tes conseils pour l’arrêter ? Lui, il est à la finition du jeu. Pour moi, ceux qui font vraiment le jeu, c’est Taison et Marlos. Un droitier à gauche et un gaucher à droite. Les mecs sont super techniques et très forts dans les petits espaces. Ce sont eux qui mettent Moraes dans d’excellentes conditions. Donc, tu prends les deux mecs et tu les empêches de l’alimenter.

Cela va faire cinq mois que tu as rallié l’Olimpik Donetsk, l’actuel 9e du championnat. L’an dernier, tu jouais encore à Avoine, en 5e division française. Comment as-tu atterri là-bas ? J’ai eu de la chance, c’était mal embarqué. À Tours, j’étais un espoir en jeunes, je grattais du temps de jeu et commençais à m’imposer en équipe première. Sauf qu’à la fin du contrat, je n’ai pas été conservé. Mon agent n’avait pas prévu de plan B. On a donc attendu un mois, puis deux. Sedan m’a appelé en CFA. Je n’y suis pas allé, car mon agent me disait qu’il allait me trouver un club en National. Après, j’ai fait un tour à Nîmes : je connaissais un éducateur de Clairefontaine là-bas qui a vu que je galérais et qui s’est arrangé pour que je vienne. Finalement, on ne signe pas… Ça a été une période difficile, mais il me fallait aller de l’avant : je suis parti faire une grosse saison en CFA2 avec l’Avoine Olympique (20 matchs, 10 buts). Là, je me suis dit que des clubs comme Niort ou Tours allaient venir me chercher. Toujours pas… J’ai commencé à me poser des questions, à me dire que mon profil ne convenait pas… Et puis j’ai eu la chance de rencontrer un agent ukrainien qui cherchait un gars de mon profil. J’ai débarqué en Ukraine pour des essais et j’ai directement signé un contrat pro.

Ça fait quoi de jouer dans un championnat où il fait très froid une bonne partie de l’année ? Quand c’est dans les -5 ou -10 degrés et que tu n’as pas le soleil, franchement, c’est dur. À l’entraînement, tu ne sens plus tes pieds, tu as mal aux mains. Mais pour Lyon, ça ira. J’ai regardé le temps parce que je tiens au courant Ferland (Mendy), je lui envoie la météo. Avec Ferland, on s’est rencontrés à Mantes. L’an dernier, on est même partis en vacances à Marrakech ensemble. Pour le match, je lui ai dit : « T’as de la chance, il ne fait pas très froid. » Je crois que la température sera même positive, donc ça devrait aller. Ferland va pouvoir faire de grandes courses dans son couloir gauche !

Vivre dans un pays où la loi martiale est en vigueur et où les tensions avec la Russie rythment le quotidien, c’est comment ?

Là, je rentre à Paris pour la trêve hivernale et les Ukrainiens me disent : « Tu rentres, mais à Paris, c’est la guerre ! » parce qu’ils ont vu les images des gilets jaunes.

Depuis trois-quatre ans, en raison des événements avec la Russie, l’Olimpik joue ses matchs à Kiev. J’ai fait le touriste dans la ville à mon arrivée, mais je suis quand même assez casanier. Si je n’ai pas de courses à faire, je me contente d’aller à l’entraînement. Je fais pas mal de siestes aussi. Dans la ville, malgré les événements, on ne sent pas la tension. Là, je rentre à Paris pour la trêve hivernale et les Ukrainiens me disent : « Tu rentres, mais à Paris, c’est la guerre ! » , parce qu’ils ont vu les images des gilets jaunes. Bon, pour moi, Paris c’est tranquille, mais pour eux, c’est la guerre.

En 2014, tu as connu les joies des sélections jeunes. Lors de tes trois sélections avec l’équipe de France U19, tu as été coéquipier de Maxwel Cornet et de Moussa Dembélé. D’ailleurs, en l’absence du premier, c’est le deuxième qui va être aligné à la pointe de l’attaque de l’OL contre le Shakhtar…Quand je jouais à Tours, j’avais de bonnes stats dans les équipes jeunes, mais pour être honnête, quand j’allais en équipe de France, c’est parce qu’il manquait un joueur ou qu’il y avait un blessé.

Moussa (Dembélé), on n’a pas seulement fait l’équipe de France ensemble. En U15, on était allés en finale de la coupe nationale avec l’équipe d’Île-de-France. On avait marqué onze buts en tout sur la compétition : il en avait mis dix, j’en avais mis un !

Tu as tout de même marqué le seul but de l’équipe de France lors d’une défaite contre l’Espagne (1-5, doublé d’Asensio)…Ce jour-là, j’entre en jeu à quinze minutes de la fin, il y a 5-0 pour les Espagnols. Ils sont un peu démobilisés… J’arrive de la droite, je mets dans le vent le central gauche, Meré, je me présente face au goal et je lui glisse un petit piqué. Franchement, je suis fier de mon but. Pour Dembélé et Cornet, ça ne m’étonne pas de les voir à ce niveau. À l’époque, ils faisaient les mêmes choses avec les jeunes. Moussa, on n’a pas seulement fait l’équipe de France ensemble. En U15, on était allés en finale de la coupe nationale avec l’équipe d’Île-de-France. On avait marqué onze buts en tout sur la compétition : il en avait mis dix, j’en avais mis un !

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Propos recueillis par Pierre-Henri Girard-Claudon

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